Après moult tergiversations, la 48ème session du Festival International de Carthage s'ouvre ce soir avec un spectacle en hommage à l'une des grandes pointures de la chanson tunisienne Ali Riahi, mort il y a 42 ans. Une quarantaine de chanteurs toutes générations confondues accèderont à la scène de l'amphithéâtre pour former un chœur uni et chanter en l'honneur de leur grand maître. Parmi les têtes d'affiche présentes à ce spectacle : Lotfi Bouchnak, Ziad Gharsa, Mohamed Jebali, Hassen Dahmani et d'autres. Un spectacle qui aura coûté 100.000 DT
Parmi les autres artistes tunisiens au programme, il y aura outre la grande vedette Sabeur Rebai, Mohamed Mejri qui chantera aux côtés d'Alpha Blondy et Dhafer Youssef et ses derviches tourneurs à la clôture, Ridha Chmek avec « Aghani El Hayet », Houcine El Ifrit avec un concert soufi intitulé « Mohamed Taj El Anbia », Hédi Habouba avec une rétrospective de ses meilleurs tubes de chansons populaires « El Mtarek » (les marteaux) ainsi que Fayçal et Lamia Riahi.
Parmi les moments forts de cette édition auxquels le public devra consacrer plus d'attention : l'Orchestre symphonique de Rome, les 100 violons tziganes, Patril Fiori, le ballet Boléro de Ravel, le Ballet du théâtre de l'Opéra de Rome, Liz Mc Comb, les acrobates de Chine, Paul Young, Alpha Blondy, Husnu Senlendirici et Vassiliss Saleas, Jamel Debouzze etc.
Le cinéma sera au programme avec un menu qu'on promet alléchant constitué notamment de quelques films ayant participé au dernier festival de Cannes. Un cycle qui aura lieu du 21 au 31 août et clôturera le festival de Carthage.
Mais au-delà de cette session qui s'avère difficile, il y a lieu de penser sérieusement à la refondation de ce festival qui commence à s'effriter et à perdre de sa crédibilité. Pour que cette manifestation puisse retrouver sa crédibilité, il est plus que temps de penser à lui accorder un statut et une organisation permanente qui puissent prendre en charge tous les menus détails relatifs à la programmation depuis la réception des dossiers jusqu'à la représentation en passant par les contacts avec les artistes et leurs managers, l'étude des offres, l'entretien de l'amphithéâtre qui se trouve abandonné dès la fin du festival.
Un véritable projet artistique culturel et commercial devrait donc être mis en place pour relever le niveau de ce prestigieux festival pour qu'il puisse retrouver son aura et sa flamboyance. Les conditions de préparation de l'édition actuelle montrent à quel point la situation s'est dégradée conséquence de l'accumulation de tant d'années de laisser aller et de précipitations dans la prise de décision. Tout doit donc être pris en considération aussi bien au niveau des réformes juridiques, de l'infrastructure que de l'organisation. Une révision entière et conséquente est nécessaire aujourd'hui pour un meilleur rendement qui puisse satisfaire en même temps les artistes et le public.
Inès Ben Youssef Programme Jeudi 5 juillet : Ouverture hommage à Ali Riahi (Tunisie) Samedi 7 juillet : « Mtarek » de Hédi Habouba (Tunisie)
Lundi 9 juillet : Orcheste symphonique de Rome (Italie)
Mercredi 11 juillet : Les 100 violons Tziganes (Hongrie)
Jeudi 12 juillet : Saber Rebai (Tunisie)
Samedi 14 juillet : Marcel Khalifa et la troupe Mayadine (Liban)