Quel est le régime politique qui s'adaptera le mieux aux réalités tunisiennes et qui garantira le plus l'exercice démocratique du pouvoir. Le présidentiel ou le parlementaire ? Le choix entre ces deux modèles tiraille la classe politique tunisienne. Car, l'un comme l'autre ont fait leur preuve en Occident et ont assuré aux peuples du monde libre la garantie des droits, des libertés et de l'égalité devant la loi, comme ils ont favorisé le décollage économique de leur pays et la prospérité pour tous grâce à des institutions constitutionnelles, et à des élections dans la transparence et la liberté. On n'est pas encore à l'heure du choix, mais les grandes manœuvres ont déjà commencé et le débat s'annonce houleux entre les défenseurs de l'un ou l'autre modèle et les adeptes d'une voie médiane entre le présidentiel et le parlementaire. Il y a des arguments qui tirent leur solidité des amères expériences du passé. Le régime présidentiel en Tunisie n'a-t-il pas instauré durant plus d'un demi-siècle que d'ignobles dictatures accaparant tous les pouvoirs et spoliant le peuple de ses droits élémentaires ? Pour ses défenseurs, le régime parlementaire est le mieux indiqué pour la Tunisie post-Révolution. A la tête de ceux-là, le parti Ennahdha qui cite à l'occasion l'exemple de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne ou des pays scandinaves. Mais, sommes-nous dans la même posture que ces pays à la grande tradition démocratique et où il n'y a pas de parti qui prédomine la scène politique. Un régime parlementaire en Tunisie avec l'hégémonie d'Ennahdha et où le Premier ministre accaparera tous les pouvoirs, ne signifiera-t-il pas un retour pur et simple à la dictature et au parti-Etat ?