L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a estimé dans une étude sur «le développement des médias en Tunisie » que les principales carences du secteur de l'information sont l'absence d'un système d'autorégulation de mécanismes de protection des journalistes. Intitulé «Etude sur le développement des médias en Tunisie». Estimant que la sécurité des journalistes constitue « une préoccupation croissante face aux attaques contre les médias », l'étude souligne l'importance d'adopter les garanties constitutionnelles du droit à la liberté d'expression, à l'accès à l'information et à la liberté des médias, conformément au droit international. Elle juge également que «les nominations des dirigeants des médias publics manquent de transparence et d'indépendance en l'absence d'un cadre de régulation indépendant pour le secteur de l'audiovisuel».
L'étude de l'Unesco prend note des progrès qui ont été accomplis depuis la révolution avec l'autorisation de douze nouveaux services de radio et cinq télévisions. Elle prend note de l'augmentation de journaux indépendants – 228 titres ont été enregistrés fin 2011 –, tout en signalant les défis économiques auxquels ils sont confrontés.
Coordonnée par deux experts nationaux et un expert international, l'étude de l'Unesco a été menée selon une méthodologie participative et consultative en collaboration avec les principaux partenaires nationaux dans le domaine des médias.
Cette étude du secteur des médias s'inscrit dans le cadre d'une collaboration renforcée entre l'Unesco et la Tunisie pour appuyer la transformation de l'espace médiatique et, par là même, la transition démocratique en Tunisie. Cette collaboration s'est concrétisée en particulier par l'ouverture d'un Bureau de projet de l'Unesco en janvier 2012 et par l'organisation de la Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse en Tunisie le 3 mai 2012.
La Tunisie compterait entre 50.000 et 80.000 sympathisants de la mouvance salafiste
L'historien spécialiste des mouvements islamistes radicaux Néji Jalloul a estimé le nombre des sympathisants de la mouvance salafiste à entre 50.000 et 80.000. S'exprimant au cours d'une conférence-débat sur le thème «la genèse de la mouvance salafiste en Tunisie», ce professeur d'histoire à la Faculté des Lettres, des arts et des humanités de la Manouba a rappelé que le salafisme est apparu au début des années 90 grâce suite à la propagation des idées d'oulémas et de cheikhs Wahhabites, notant que le courant a tiré profit du tapage médiatique autour de la nébuleuse terroriste Al-Qaïda fondée par Oussama ben Laden.
Selon lui, le salafistes sont notamment actifs dans les régions de Tunis, Bizerte, Médnine, Tataouine, Sidi Bouzid, Kébilli. La moyenne d'âge des principaux partisans du salafisme est de 27 ans.
M. Jalloul a également fait savoir que la mouvance salafiste, dont l'appellation provient du terme « salaf » (les ancêtres), prône le retour à la communauté des premiers musulmans et aux deux sources de l'Islam: le Coran et la Sunna. Elle n'est, toutefois, ni homogène, ni uniforme. Les principaux courants salafistes sont le salafisme conservateur, appelé aussi le courant quiétiste, le salafisme djihadiste et le salafisme politique. Le salafisme conservateur est un courant non violent qui prône la prédication (Eddaâwa) pour lutter contre les innovations (Bidâa) dans la religion n'ayant aucune preuve dans le Coran et la Sunna et restaurer la pureté de l'Islam. Il s'oppose à la désobéissance aux gouvernants (Al-khorouj ala –alhakem) et à la lutte armée pour changer les régimes n'appliquant pas une version rigoriste de l'Islam. Selon eux, mieux vaut accepter et conseiller l'émir injuste que risquer la «fitna » (discorde).
Les salafistes djihadistes sont, quant à eux, favorables au recours à la violence pour destituer les gouvernements qui s'écartent de la Charia et pour dissuader les auteurs des péchés. Cette branche rejette l'idée même de démocratie qu'elle juge contraire à la Charia. Tout ce qui est lié à la démocratie occidentale comme les élections et les instituions démocratiques relève de l'hérésie, aux yeux des salafistes djihadistes.
Les syndicats des policiers peinent à s'unir
L'unification annoncée des syndicats des policiers risque fort de faire pschitt. Et pour cause: la coalition syndicale de la Garde nationale a refusé les modalités de la fusion des syndicats représentant les divers corps sécuritaires. Le coordinateur général de la coalition syndicale de la garde nationale, Mohamed Ali Gharbi, a annoncé, hier, que son syndicat soutient le principe de la fusion mais conteste les modalités retenues pour réaliser cette opération. «Nous ne sommes pas contre l'idée de l'unification des syndicats des force de sécurité. Mais cette fusion devrait avoir lieu sur des bases solides», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « une fusion réussie nécessite, de prime abord, la dissolution des syndicat existants et la convocation de tous les syndicats à un congrès extraordinaire »..
Lors d'une conférence de presse, organisée vendredi, le Syndicat nationale des forces de sécurité intérieure et l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité ont annoncé leur fusion et la création d'une nouvelle structure unique baptisée le syndicat de la sécurité républicaine.
Blocage des négociations sociales dans le secteur public
Les négociations sociales relatives au secteur public (offices, établissements et entreprises publics) enregistrent un blocage persistant. Les représentants du gouvernement ont proposé des taux d'augmentations salariales similaires à ceux appliqués en 2011 sous le gouvernement de transition de Béji Caïd Essebsi, en l'occurrence 3,8% de la masse salariale de l'année 2011. Les représentants de l'UGTT ont, quant à eux, appelé à faire bénéficier les quelque 200.000 salariés des entreprises et établissements publics d'augmentations salariales variables selon la situation financière de chaque entreprise.
La commission mixte regroupant des représentants du gouvernement et des négociateurs mandatés par l'Union Générale Tunisienne du Travail devrait se réunir mercredi prochain pour tenter de rapprocher les points de vue entre les deux parties.