Au lendemain des élections du 23 octobre, Ettakatol a appelé à la composition d'un gouvernement d'intérêt national. Cette proposition a été rejetée par tous les partis aujourd'hui dans l'opposition. Et principalement par le PDP. On se souvient de la déclaration de Najib Chebbi, le soir du 23 octobre, opposant une fin de non- recevoir à tous les appels pour participer au gouvernement. Il a choisi d'être le chef de file de l'opposition.
Aujourd'hui, on mesure l'ampleur de cette erreur stratégique. Le PDP et ces alliés n'ont pas compris, que dans une période transitionnelle ou tout est à faire : écrire la constitution, installer les institutions démocratiques telle que l'ISIE, l'instance de l'audiovisuel, la haute instance de la justice, etc.... ne peuvent se faire sereinement que dans un esprit de consensus. S'installer dans l'opposition pour piéger Ennahdha, affaiblira cette dernière. Mais, surtout prendre le risque de capoter tout le processus démocratique.
M.B. Jaafer, conscient, que comme pour la première période transitionnelle, qu'a mené Caied Essebsi avec brio et qui a permis l'élection d'une assemblée constituante. La deuxième étape doit être conduite dans un esprit consensuel. Et par conséquent, il a accepté de participer à une coalition gouvernementale avec Ennahdha et le CPR.
Voilà dix mois qu'elle est au pouvoir, quel bilan peut- on tirer de la politique de la troïka ?
On ne va pas épiloguer sur ce sujet, il suffit de constater, d'une part, le grand nombre de plus en plus important de tunisiens qui regrettent le départ de Ben Ali. Et d'autre part la popularité déconcertante de Nidaa Tounes, parti fondé par Beji Caied Essebsi. Un an après la première élection libre et transparente dans le pays. Les tunisiens cherchent leur salut dans le retour à la dictature ou chez celui qui a réussi la première étape de la transition démocratique. L'échec de la troïka et de l'opposition progressiste est écrasant.
Quelle est la responsabilité d'Ettakatol en tant que partenaire dans le gouvernement ?
Certes MBJ et son parti ont à leur actif un certain nombre de réalisations, rappelons les faits suivants :
1/ Ettakatol est le seul grand parti, où vous ne trouverez ni le frère ni le gendre ni l'épouse du premier responsable dans un poste de direction ou ministre.
2/ Ettakatol est le seul parti qui a déclaré publiquement son budget
3/ Ettakatol est le seul parti du gouvernement qui n'a pas placé ses cadres dans des postes de responsabilité. La compétence et l'intégrité de la personne passe avant son étiquette politique. Je me permets de rappeler, que pour le poste de directeur général d'un grand organisme national, la direction du parti a proposé à un de ces membres de prendre ce poste. Ce dernier après avoir rencontré l'ancien directeur général de cet organisme. Et après avoir été convaincu de son plan de travail et des projets qu'ils comptent mener. Il a refusé ce poste et a proposé, qu'on confirme l'ancien responsable dans ces fonctions.
4/ Khlil Zaouïa ministre des affaires sociales a toujours refusé toute intervention des cadres locaux du parti dans la gestion des aides sociales. il a aussi et avec beaucoup discrétion réussi à rétablir des bons rapports entre UGTT et le gouvernement.
5/ Elyes Fakhfekh absent de tous les plateaux des télévisions ou des radios. A réussi, malgré l'instabilité de l'environnement sécuritaire à sauver la saison touristique. Ce que les ministres d'Ennahdha mettent à leur crédit et n'arrêtent pas de nous le rappeler matin et soir.
6/ Touhami Abdouli, secrétaire d'Etat, a réussi grâce à son dynamisme à convaincre un grand nombre d'investisseurs européens et américains à miser sur la Tunisie. Il a su convaincre le Bundestag de transformer la dette allemande en investissement. Et il n'est pas désespéré avec l'aide de MBJ de faire de même avec la France pourvu qu'on le laisse travailler.
7/ Salma Saada Mabrouk, est la première à se révolter au sein de l'ANC contre l'article de complémentarité entre l'homme et à la femme
8/ MBJ, a menacé de démissionner, si Ennahdha n'abandonne pas l'introduction de la Charia dans la constitution
Il ne s'agit là que de quelques exemples qui illustrent l'esprit et le dynamisme de l'équipe Ettakatol au pouvoir. Faut-il rappeler que c'est grâce à cette équipe que le budget complémentaire n'accuse que 5% de déficit alors qu'Ennahdha a proposé un budget avec 9% de déficit.
Pourquoi alors, la popularité d'Ettakatol et de son leader MBJ n'arrête pas de se dégringoler ?
Pourquoi les militantes et les militants quittent le parti les uns après les autres ?
Pourquoi les cadres du parti, y compris des ministres sont dégoutés et réfléchissent sérieusement à quitter Ettakatol ?
C'est à MBJ de répondre à ces questions et tirer les conclusions nécessaires tant qu'il est temps.
Si Mustpha
N'oublie pas que vous avez quitté le PSD lorsque vous avez compris que ce parti ne peut se transformer pour mener le pays vers la démocratie
N'oublie pas que vous avez quitté le MDS lorsque ce dernier s'est allié à Ben Ali
Si Mustapha
On est quelques-uns, des sympathisants et des militants de votre parti vous suggèrent de :
1/ prendre en main les dossiers de l'ISIE, des médias et de la haute instance de la justice
2/ exiger la révision de toutes les nominations et écarter les incompétents et partisans des postes sensibles
3/ préparer avec vos partenaires une feuille de route claire de la période avenir
4/ exiger l'installation d'une commission permanente à l'ANC pour le suivi des affaires sécuritaires
Faute de quoi, quittez la Troïka. Et vous nous trouverez à vos coté