On est en plein mois d'août, pourtant le thermomètre n'a pas connu des poussées vertigineuses, cette année. Ce constat se répète pour la deuxième année consécutive. Tant mieux pour les citoyens moyens qui ne disposent pas encore de logis climatisés, dommage pour les marchands de l'électroménager qui n'ont pas vendu beaucoup de climatiseurs. D'ailleurs, depuis l'été 2005, les pointes de chaleur estivale sont devenues de plus en plus rares ; les pics de froid hivernal, aussi. Si le large peuple commente en disant qu'il n'est plus possible de prévoir la climatologie, les experts parlent de dérèglement relié au réchauffement planétaire. Il a paru étrange pour quelques observateurs que des conférences internationales aient pour thème le réchauffement planétaire et que Sarkozy et Royal en discutent dans leur débat télévisé. Pourtant, ce que la Tunisie est en train de vivre n'est que la conséquence de ce réchauffement. Donc, c'est désormais un fait quotidien et la communauté internationale est appelée à apporter des réponses adéquates. Constat international D'ailleurs, et pour ne citer que les exemples vécus cet été, la canicule qui a sévi sur le sud-est de l'Europe, avec des températures supérieures à 40 degrés en juillet, a déjà fait 500 morts en Hongrie, selon les statistiques officielles du chef des services médicaux nationaux. En Roumanie, cette même vague de chaleur a fait 30 morts, alors que l'Italie, la Macédoine et la Serbie ont été affectées par de nombreux feux de forêts. En Italie, la moitié sud a connu durant le mois de juillet l'une des plus fortes vagues de chaleur des trente dernières années. Le thermomètre était monté à 44 degrés à Tarente (Pouilles) et Catane (Sicile) et à 42 degrés à Reggio de Calabre (Calabre). L'alerte rouge a été décrétée dans ces villes ainsi qu'à Rome, Bari (Pouilles) et Naples (Campanie) où les urgences des hôpitaux étaient débordées. La chaleur a favorisé la propagation des incendies dans la péninsule, où les pompiers avaient à lutter contre de nombreux foyers dans le centre et le sud. Quatre personnes ont péri dans les incendies. En Macédoine, un gigantesque feu de forêt dû à la canicule s'était déclaré aux abords de Bitola (sud), menaçant la deuxième ville du pays, selon les autorités municipales.Une personne est morte asphyxiée et plusieurs milliers évacuées des faubourgs de cette ville de 130.000 habitants à 200 km au sud de Skopje.Au total plus de 20 incendies ont été annoncés dans le pays, frappé par la vague de chaleur intense qui avait poussé le gouvernement à proclamer l'état d'urgence. La Macédoine, l'Albanie et une partie du Kosovo ont également été privées de courant électrique à la suite de l'effondrement de l'approvisionnement en raison d'une surconsommation due à la canicule. Les autorités grecques ont appelé à éviter, à plusieurs reprises, les sorties dans la journée alors que les températures avaient atteint 45 degrés en Attique (la région d'Athènes), dans le Péloponnèse (sud) et en Thessalie (centre). Cinquante incendies de forêts ont également ravagé 2.500 hectares en Serbie, sans faire de victime. Même pic de chaleur en Turquie où les services météo ont relevé des températures plus élevées de 8 à 10 degrés que la moyenne pour un mois de juillet dans l'ouest et le centre du pays (entre 42 et 44 degrés). Cet aperçu démontre que toute la planète est en train de subir ce dérèglement climatique et que la Tunisie est appelée à faire des efforts à ce niveau, notamment en matière de réduction des dégagements gazeux et de recherche de nouvelles formes d'énergie plus adéquats à la protection de l'environnement.