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Renvoi définitif d'une « nikabée » accusée d'entraver le déroulement normal des cours
On passe aux décisions à la Faculté des lettres et des humanités de la Manouba
Publié dans Le Temps le 29 - 11 - 2012

Une étudiante est renvoyée définitivement de la faculté des lettres et des humanités de la Manouba pour port du « nikab » en salle de classe transgressant le règlement intérieur auquel elle a souscrit lors de son inscription.
A la suite de la déposition, par trois enseignants, de rapports contre une étudiante, inscrite en 1ère année Arabe, refusant d'enlever le « nikab » en salle de cours et entravant, de ce fait, le déroulement normal des leçons, le doyen, Mr Habib Kazdaghli, a décidé d'appliquer la loi et de la traduire devant le conseil de discipline en date du 10 novembre.

Dérogation et obstination

Mais, ce jour-là, elle ne s'est pas présentée prétextant qu'elle n'a pas reçu de convocation bien que la lettre lui ait été envoyée, à l'adresse indiquée sur l'enveloppe écrite de sa propre main, d'après les affirmations du doyen qui lui a, toutefois, accordé une dérogation en reportant la tenue du conseil au 24 du mois en cours. Ce jour-là, elle s'est présentée avec le « nikab »dont elle a refusé de se défaire et découvrir son visage violant, ainsi, le règlement intérieur qui énonce que lorsqu'on se présente pour les soutenances de thèses ou de mémoires ou lorsqu'on comparaît devant le conseil de discipline, on doit être à visage découvert. Devant cette obstination, le doyen a essayé de la dissuader en lui demandant d'être dans la même position que celle de sa photo d'identité qui était sur sa carte d'étudiante qu'elle lui a présentée. Il lui a donné quelques minutes de réflexion avant de prendre sa décision. C'était en vain, sa détermination était plus grande que toutes les bonnes volontés. Là, le doyen l'a intimée de quitter le bureau et informée que le conseil allait se poursuivre sans elle en se basant sur les rapports des trois enseignants et sa réponse écrite aux griefs formulés à son encontre par ces derniers et contenus dans le questionnaire qu'il lui avait posé. A ce moment, quatre avocats ont voulu s'introduire dans la salle, mais le doyen leur a fait savoir qu'il n'en était pas question qu'ils entrent, vu que leur cliente ou, plutôt, la personne qui les a mandatés ne s'est pas présentée dans une situation légale pour pouvoir faire partie du conseil de discipline. En d'autres termes, leur présence ne serait effective qu'à la condition que l'étudiante qu'ils comptaient défendre soit présente dans ce procès, condition qui faisait, donc, défaut. L'un des avocats a pris contact avec les médias pour leur dire que le doyen les a renvoyés.

Primauté du savoir

Cette comparution devant le conseil de discipline et la mesure disciplinaire prise à l'encontre de cette étudiante « nikabée » se sont accompagnées d'un regain de tension à la faculté où il y avait 20 à 30 radicaux religieux ont repris les mêmes slogans d'attaque contre l'administration et le doyen. « Ceci est déplorable ! S'indigne celui-ci, qu'on respecte le règlement intérieur si on veut suivre ses études ou bien qu'on aille dans une institution religieuse ou autre où la primauté serait donnée à autre chose que le savoir. La faculté de la Manouba fait partie de l'Etat tunisien qui lui a attribué cette mission primordiale, celle de transmettre le savoir. Donc, pour nous, enseignants, et, principalement, pour des considérations pédagogiques de communication, nous considérons que la bonne marche de cette fonction ne peut être assurée qu'à visage découvert durant la séance du cours ou celle d'examen ou pendant la soutenance, au-delà, elle est, bien sûr, libre de porter le « nikab ». Personnellement, je respecte le droit d'habillement, bien qu'en tant que Tunisien j'estime que ce genre d'habit représente une régression civilisationnelle, souligne-t-il»

L'application rigoureuse de la loi

« Nous ne faisons qu'appliquer les décisions du conseil scientifiques de la faculté et le règlement intérieur amendé le 10 juillet dernier, poursuit le doyen. Et je rappelle que, comme le prévoit la loi, il revient à monsieur le président de l'université de la Manouba ou bien à monsieur le ministre de l'enseignement supérieur de rectifier ce règlement. Nous ne sommes pas forts, seulement, de l'article 20 de ce dernier, mais, également, de l'avis du tribunal administratif qui a réitéré, le 12 février 2012, sa position consistant à dire qu'il est du propre ressort du doyen et du conseil scientifique de prendre les décisions adéquates relatives à la bonne marche des études et en matière de sécurité. Nous veillons à l'application stricte de la loi et la réussite dans notre mission pédagogique, c'est notre seule et unique agenda, fait observer le doyen».

La séparation des pouvoirs
Ce qui vient de se passer à la faculté de la Manouba est considéré par Mr Kazdaghli comme un message et une invitation aux fondamentalistes religieux qui manipulent ces filles et qui, par ce biais, veulent intervenir dans les affaires et la bonne marche des établissements universitaires qui sont des sphères autonomes et indépendantes ayant leurs propres lois exactement comme les mosquées et les partis politiques en ont les leurs. « Avec tous mes respects pour notre religion musulmane, j'estime qu'elle doit laisser une marge de liberté à nos institutions pour qu'elles puissent remplir leur noble mission et prodiguer le savoir dans de bonnes conditions, conclut le doyen de la Manouba ».


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