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«Le brouillon de Constitution mène à un Etat théocratique»
Eclairages
Publié dans Le Temps le 19 - 12 - 2012


Interview de Mohamed Kilani (parti Socialiste)
Le peuple tunisien à Sidi Bouzid ou ailleurs, n'a plus confiance en ce gouvernement
On ne voit pas d'alternative démocratique pour sauver la République
Le Front populaire va créer des difficultés pour le Front de la Démocratie
Pour sortir de la crise, il faut que Gouvernement et opposition s'accordent concernant les élections
Secrétaire général du Parti Socialiste, Mohamed Kilani se montre très inquiet pour la situation générale dans laquelle se trouve le pays. D'autre part il ne cache pas ses appréhensions vis-à-vis du pouvoir aussi bien que l'opposition démocratique.
Il leur reste un bon chemin à parcourir. Deux ans après le déclenchement de la Révolution, comment appréhende-t-il les choses ? Qu'en est-il des prochaines alliances ? Comment sortir de la crise ? Quels sont les risques à entrevoir de la mise en place d'un Etat théocratique esquissé dans le brouillon de Constitution soumis aux débats ?
Le Temps : que pensez-vous de l'accueil réservé avant hier à Moncef Marzouki et à Mustapha Ben Jâafar à Sidi Bouzid, à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la Révolution ?
Mohamed Kilani : c'est la résultante de toute une politique. Le peuple tunisien à Sidi Bouzid ou ailleurs, n'a plus confiance en ce gouvernement. Il veut une politique de transparence et des promesses à tenir. Enfin, réellement les jeunes en ont marre de moisir dans le chômage. La vie est très difficile, insupportable et intenable. Il est normal que la population réagisse de la sorte. Ce n'est pas le Front populaire qui l'a fait. Les citoyens ont en ras-le-bol. Le Front populaire refuse d'être partie prenante de la commémoration festive du 17 décembre. La Révolution a éclaté et partit de Sidi Bouzid. Il faut désigner une journée nationale pour le marquer.
Quel est votre appréciation de la situation générale dans le pays ?
Ça devient très difficile. Il y a des blocages partout. Aucune issue. Sur le plan économique, le marasme est total. Sur le plan politique, il n'y a aucune perspective. Le Gouvernement et Ennahdha ne font que manœuvrer. On ne voit pas une lueur d'espoir à l'horizon. Les pratiques fascisantes des Comités dits de protection de la Révolution, poussent à l'inquiétude. Ce qui s'est passé à Siliana est inimaginable. Même sous Ben Ali, nous n'avons pas vécu pareille chose. Partout des difficultés. A l'heure actuelle rien ne présage de bon. Il y a quelques recherches pour trouver une sortie à cette crise.
Y a-t-il une alternative démocratique ?
On ne voit pas d'alternative démocratique pour sauver la République. Nous n'avons pas d'alternative et de solutions concrètes. Il n'y a rien pour sensibiliser et mobiliser les Tunisiens afin d'arrêter cette tendance à la fascisation. Si les islamistes gagnent les prochaines élections, ça sera catastrophique. L'Egypte en est l'exemple clair et net. Les islamistes, chaque fois qu'ils mettent la main sur le pouvoir, c'est pour y rester et ne plus le quitter. C'est leur politique et leur savoir faire. Tout ce qu'ils savent, c'est de s'emparer du pouvoir. Jeter les bases de la Démocratie, n'est pas leur référence et ne fait pas partie de leur conviction ni de leurs principes. Ils veulent un gouvernement islamiste et gouverner avec la Chariâa. Nous sommes en quelque sorte dans une situation déplorable. Sur le plan économique, ils ne proposent rien du tout. Ils considèrent les Tunisiens comme du bétail. Ils nous apportent des catastrophes. Le lait rejeté partout en Europe, on nous le ramène. Il en a été de même pour les moutons.
Au niveau de votre parti, quelles sont vos actions ? Où en êtes- vous dans votre campagne « Programme d'urgence » ?
Nous avons des difficultés énormes, nous essayons de les surmonter pour mieux intervenir partout dans le pays. Nous procédons par région et par évènement. Nous avons réalisé des actions au Kef, Jendouba et Tunis. D'autres auront lieu prochainement à Sousse et Monastir. Nous agirons progressivement jusqu'à toucher tout le reste du pays.
Où en est le projet d'alliance à cinq « Union pour la Tunisie », entre Nida Tounès, le Parti Républicain, Al-Massar, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique et le votre ?
Nous avons des accords assez avancés avec les quatre autres partis. Il y a encore des petits problèmes avec le Parti Républicain (PR). Nous allons les surmonter.
Il y a d'autres d'alliances mises sur pied ou en cours de formation. Qu'en dites-vous ?
D'autres partis ont choisi des options différentes. Le Front Populaire a choisi d'aller tout seul, pour les élections présidentielles ainsi que pour les élections législatives. Le Front populaire va créer des difficultés pour le Front de la Démocratie. Il faut composer avec. Les Démocrates seront éparpillés, encore une fois. Cela facilitera la tâche à Ennahdha.
Est-ce qu'ils n'ont pas tiré les leçons des élections du 23 Octobre ?
Ils n'ont tiré aucune leçon des élections du 23 octobre. Ils ont leurs conceptions qui confondent Démocratie et Dictature, Economie et Politique, Projet de société et Propositions sociales. C'est pour cela qu'ils ne peuvent pas avancer. Espérons que nous trouverons des possibilités d'entente.
Comment sortir de la crise ?
Pour sortir de la crise, il faut que Gouvernement et opposition s'accordent concernant les élections. La phase de transition n'a que trop duré. Vivre dans le transitoire et le provisoire est source d'instabilité. Tout le monde s'en fout et ne met pas tout pour sortir le pays de la crise. Nous devons avoir un timing et des dates bien précises concernant les élections. Il faut mettre tout en œuvre pour résoudre les problèmes des élections et permettre aux partis politiques de faire leur travail et au peuple de voir ce qu'il y a de mieux pour lui et opter pour le choix adéquat. Les partis démocrates doivent être conscients et se rassembler pour la République.
Au niveau social, le Gouvernement doit prendre des décisions pour sauver les régions déshéritées de la misère et les Tunisiens de la galère. En ce qui nous concerne, nous avons proposé notre programme de sauvetage, avec des propositions concrètes. Ce ci dit, il ne suffit pas de suggérer. J'espère qu'on tiendra compte de nos suggestions pour les mettre en pratique surtout qu'elles sont réalisables concernant le financement, la mobilisation des capitaux et la bonne gestion de notre patrimoine.
Le brouillon de la Constitution est prêt. Comment le trouvez-vous ?
C'est une Constitution qui mène à un Etat théocratique. A ce titre l'article 148 est édifiant. Parallèlement à l'article premier de la Constitution, le préambule met l'accent uniquement sur les fondements islamistes des rapports de l'Etat avec la population. Dans plusieurs autres on insiste sur les fondements islamiques. Ils essayent de faire de la religion comme la référence de base. L'article 148 stipule que l'Islam est la religion de l'Etat tunisien. L'interprétation de l'article 1er ne peut se faire que dans le sens de l'article 148. Aucun article ne peut être abrogé avant 5 ans. L'Islam est la religion de l'Etat alors que l'article 1er stipule que la Tunisie est musulmane. On se réfère au pays et non pas à l'Etat. Cela mène sans aucune équivoque à l'instauration de la Chariâa et des règles musulmanes. La mise en place de l'Etat théocratique se fera de façon latente et progressive à travers certains éléments de verrouillage. Tout doit être pensé et géré par la théocratie. C'est très malin et pernicieux.
Propos recueillis par Hassine BOUAZRA


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