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La veille du 2ème congrès du Parti Socialiste de Gauche, Mohamed Kilani, déclare au Temps :
La vie des partis
Publié dans Le Temps le 24 - 08 - 2012

Le Parti Socialiste de Gauche tient les travaux de son deuxième congrès, sous le signe « Victoire pour la République », demain et après demain, un congrès extraordinaire où le parti va relooker sa nomination pour être désormais appelé Parti Socialiste.
« Nous sommes favorables à un large front républicain qui va de Hamma Hammami à Béji Caïd Essebsi »
Les 150 à 180 congressistes attendus, représentant les différentes régions du pays auront à délibérer sur la nouvelle dénomination du parti, son règlement intérieur, la situation politique dans le pays, les alliances à contracter...Mohamed Kilani, secrétaire général du parti donne des éclairages utiles sur cet évènement.

Le Temps : pourquoi avez-vous opté pour le slogan « Victoire pour la République », dans les travaux de votre congrès ?

Mohamed Kilani : nous avons préféré ce slogan pour le deuxième congrès de notre parti du fait que nous considérons que le principal problème qui guette notre pays concerne la République. Les valeurs de la République se trouvent en danger et courent le risque d'absolutisme au nom de la religion. En relation avec d'autres forces démocratiques, nous nous situons du côté de la République. Nous la défendrons avec toutes nos forces.

Pourquoi comptez-vous changer de nom de Parti Socialiste de Gauche (PSG) par celui de Parti Socialiste (PS) ? Serait-ce un changement de cap ?

Il n'y a rien de spécial dans ce changement sauf que lorsqu'on est socialiste on est nécessairement progressiste et de gauche. L'ajout alourdit le nom alors que les citoyens ont besoin de dénomination succincte et résumée. Nous avons voulu simplifier la vie et le message pour nous et les gens. Tout en étant conscient que les socialistes ne peuvent être que du côté du peuple et de la démocratie. Il n'y a pas lieu de changer de cap.

Quels sont les plus grands risques qui guettent la réussite de la transition démocratique ?

Le premier risque est celui de la recrudescence de l'ancien régime à l'intérieur du nouveau régime au nom d'Ennahdha et de l'Islam. En témoigne, la confusion entre l'Etat, l'administration et le parti au pouvoir. Par le passé le secrétaire général du RCD était chef du Gouvernement. Aujourd'hui le même scénario se répète. Hier, le chef d'Etat était président du parti. Il y va de même aujourd'hui aussi. Même le président de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) est président d'un parti. Les trois présidents confondent leurs responsabilités partisanes par rapport à leurs responsabilités dans les structures de l'Etat, tout cela avec une couverture militante ou idéologique. Avant on luttait contre Ben Ali, aujourd'hui on fait face à quelqu'un qui parle au nom de la Religion et probablement, sait-on jamais, demain au nom de Dieu. Le plus grand danger se situe dans le retour de la confusion entre les structures partisanes des hommes au pouvoir et l'administration. Cette confusion commence avec les trois présidences pour s'étendre jusqu'au plus bas échelon dans le régime. Même si d'autres arriveront au pouvoir après les prochaines élections, ils ne pourront s'en sortir tellement les structures de l'Etat se trouvent verrouillées. La transition démocratique a été minée de l'intérieur. Elle ne peut réussir avec des défenseurs de projet despotique. C'est ce qui explique la dérive de la transition vers l'absolutisme. Les prochaines élections, au cas où elles auront lieu, sont la dernière chance pour arrêter cette déviation et sauver le pays.

Quelles sont les alliances à nouer pour rééquilibrer le paysage politique ?

Il faut un Front uni qui rassemble toutes les forces politiques républicaines et progressistes, pour réaliser la Démocratie. Le front doit unir républicains, démocrates, modernistes qu'ils soient socialistes, unionistes arabes ou modernistes...Un front pour servir la Révolution. Ce front inclut Hammam Hammami, Chokri Belaïd, Béji Caïd Essebsi, Ahmed Néjib Chebbi, Ahmed Brahim...A l'intérieur du front républicain, il y aura ceux qui penchent pour une République sociale, d'autres sont pour une tendance libérale alors que d'autres optent pour une vision panarabe. Il s'agit de s'unir pour défendre la République. Des listes communes seront établies pour remporter les prochaines élections. Ainsi, la République aura une légitimité historique doublée d'une légitimité populaire. Faute de pouvoir assurer chacune de ces deux légitimités nous aurons commis un crime. Il faut tenir à la légitimité historique, sans se limiter à ses intérêts partisans et élargir le plus possible la base populaire de la République. Le plus important ne réside pas dans le leadership du front. Nous avons suffisamment de sagesse et d'expérience pour agir afin que les prochains vainqueurs des élections représentent les différents courants politiques et sociaux existantes dans nos rangs.

Mais certaines forces de gauche attaquent de façon virulente l'initiative de Béji Caïd Essebsi.

Espérons que les débats aboutissent à des résultats et les prochains jours leur donnent des arguments pour qu'elles soient convaincues que l'intérêt de la République ne peut être que dans l'union et non dans les luttes fratricides. Au moins, elles auront une attitude de neutralité positive. Les prochains jours peuvent faire évoluer les positions.

Que pensez-vous du brouillon actuel de Constitution ?

C'est un projet de despotisme au nom de la religion. Il révèle les premiers jalons d'un Etat théocratique qu'on retrouve dans l'introduction et plusieurs articles concernant les libertés publiques, la liberté de croyance, la citoyenneté, l'égalité...On est en train de préparer un système qui sape les fondements de la société tunisienne. Notre système est basé depuis 1956 sur l'égalité entre l'homme et la femme. Aujourd'hui on revient à la dépendance de la femme vis-à-vis de l'homme. On ne peut parler d'une société juste si on impose une subordination de sa moitié qu'on prive de sa citoyenneté. C'est une révision totale du modèle de société.

Comment jugez-vous les dernières nominations dans le secteur de l'information ?

C'est une catastrophe. J'étais contemporain des époques de Bourguiba et Ben Ali et je n'ai pas vu des décisions aussi inappropriées. Des émissions ont été arrêtées...C'est un véritable massacre entrepris par Ennahdha dans le secteur de l'information. Espérons tout de même que les hommes des médias sachent comment résister pour servir la démocratie et la République. Rien ne va sans une information libre.

Propos recueillis par Hassine BOUAZRA


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