En Afghanistan les hordes de fanatiques ont dynamité et détruit les géantes statues de Boudha gravées dans la montagne et qui étaient classées monuments historiques faisant partie du patrimoine de l'humanité. En détruisant Boudha les illuminés des temps modernes ont rayé de la carte des pages entières de l'Histoire du peuple afghan. Cette même logique nihiliste s'observe aujourd'hui dans notre pays. On s'attaque au patrimoine mais aussi aux symboles qui font notre fierté, qui ont participé au façonnement de notre identité et qui témoignent de la richesse de notre héritage culturel et civilisationnel plus de trois fois millénaire. Ces fanatiques, le plus souvent manipulés et endoctrinés par leurs maîtres penseurs venus d'ailleurs ne peuvent rien apporter ou proposer de constructif ou positif. Bornés et embrigadés comme ils le sont ils n'ont de « culture » que celle de la destruction et de la violence. Une « culture » ramenée d'un désert on ne peut plus inculte et hostile. En parallèle de cette folie destructrice, une campagne sans précédent s'acharne sur notre Histoire récente et ses symboles les plus marquants. La remise en question de tous les acquis depuis l'indépendance est l'un des objectifs que se sont fixés ces détracteurs de la modernité dans toutes ses formes. Bourguiba figure emblématique de la lutte nationale, fondateur de l'Etat moderne, libérateur de la femme et pourfendeur convaincu des archaïsmes, est de nos jours la cible première de cette campagne. Il est fustigé, honni avec acharnement et indécence. Et même « Al Jazira » la chaîne de tous les excès et les mensonges, s'est mise de la partie pour tenter de ternir l'image du leader le traitant de tous les maux à travers une émission de bas étage animée par l'une des figures de proue du fondamentalisme religieux Anis Mansour. Une émission à laquelle fut invité un ancien responsable des renseignements qui semble-t'-il a un compte à régler avec Bourguiba et qui n'a pas ménagé le moindre effort pour donner la pire des images d'un homme qui a certes commis des erreurs mais, qui a servi son pays sans calcul et qui a été probe, et n'ayant jamais confondu intérêt personnel et intérêt général du pays, chez qui la raison d'Etat primait sur toute autre considération. Combinant faits et évènements, on se rendra compte que tout ceci n'est pas coïncidence ou hasard. Et quand on sait que ceux qui opèrent chez nous et ceux qui dénigrent de l'extérieur et qui ont puisé dans les mêmes sources de l'ignorance, on comprend cette haine sans borne déversée sur la Tunisie. Une Tunisie qui a toujours défendu bec et ongles dehors, ses choix stratégiques, suivant en cela une voie indépendante sans concession ni compromission. C'est cette Tunisie-là et cette image qui est la sienne depuis des millénaires qu'on veut abattre à travers les infâmes attaques de son riche patrimoine et ses symboles historiques. On cherche par tous les moyens à transposer leur désert au sens propre et figuré du terme sur cette terre qui a enfanté, Hannibal, Jugurtha, la Kahéna, Ibn Khaldoun, Tahar et Fadhel Ben Achour, Tahar Al Haddad, Hached et Bourguiba entre autres. Riche de son histoire et de son apport à la civilisation universelle notre pays, pour ces ennemis du savoir et du progrès devra sombrer dans l'ignorance et l'obscurantisme. Et ceci ne peut nous étonner de la part de gens dont la référence la plus chère est cet Afghanistan qu'ils ont fait revenir à l'âge de la pierre, théâtre de l'extrémisme et du fanatisme les plus abjects. Défendons notre patrimoine, nos symboles et notre identité et barrons la route aux semeurs de la haine et de la mort.