On retrousse les manches, nos enfants ont besoin d'activités artistiques ! Ils sont de vigoureux adeptes de jets d'encre et de coups de pinceaux qu'ils manient au gré de leurs tempéraments pour se donner du plaisir et en offrir à qui le veut bien. N'en déplaise aux plus réactionnaires parmi nous, nos éducateurs en arts plastiques, ont toute leur place dans l'éducation des générations futures. Aujourd'hui, plus qu'avant. Et de ce fait, ils ont leurs droits de cité dans nos médias. On vous fait un dessin ? Quelques soient leurs inclinations ou leurs penchants artistiques, nos éducateurs en arts plastiques devraient plus que jamais être présents sur la scène médiatique. Histoire de faire contrepoids au danger des prêches wahabbites qu'on ne regarde plus désormais par écrans interposés mais sont sous nos cieux, invités de marque des gens qui nous gouvernent. Point n'est besoin de le démontrer. Aujourd'hui le projet wahabbite qui rappelons-le porte les prémices de la destruction de l'Islam par les musulmans, pointe son nez. Il est à nos portes et menace nos enfants et les générations futures. « Et c'est là que le rôle des artistes devient de plus en plus primordial. » C'est ce que pense l'éducateur Abdelhamid Sakli qui croit dur comme fer en le rôle de l'art dans le développement de la personnalité d'un enfant. » dit-il en rappelant dans la foulée, le rôle de l'art et on le sait tous dans l'aiguisement des sens. Mais ce qu'on ne sait pas encore ou presque est que l'éducation artistique est aujourd'hui marginalisée. Abdelhamid Sakli qui était le directeur de la Direction des activités culturelles, sociales et sportives'' relevant du ministère de l'Education nationale, nous informe que la restructuration de ladite administration a fait d'elle des sous-directions qui n'ont point de vision d'ensemble pour organiser des manifestations éducatives ciblant les jeunes générations. Et si cette politique de «clochardisation» de la portée éducative de l'art a commencé depuis 2009, aujourd'hui elle est plus que jamais renforcée par des actions destructives guettant tout esprit novateur. Notre interlocuteur n'oubliera pas de mettre l'accent « sur les agressions qu'endurent les professeurs d'éducation artistique ». Abdelhamid Sakli est par ailleurs, président de l'Association tunisienne d'éducation artistique (ATEA) qui compte, contre vents et marrées, continuer à mettre dans la pratique son programme éducatif orienté vers les arts plastiques. Programme de l'ATEA Parmi les axes forts de ce programme, on peut citer l'exposition annuelle des éducateurs en arts plastiques à partir du 15 avril et coïncidera cette année avec l'avènement du mois du patrimoine et aura pour objet de ce fait notre identité. Un concours de « fresques murales » amènera des lycéens de trois collèges en milieu scolaire à donner de la couleur à des murs immaculés» au gré de leur inspiration. Le colloque scientifique est également parmi les principales activités de l'association. Celui-ci aura pour thématique un sujet d'actualité la pratique des arts plastiques en milieu scolaire'' et se tiendra le 16 février prochain. A rappeler que ladite association a à son actif plusieurs activités périodiques qui pendant des années ont animé plusieurs régions du pays. La semaine des arts plastiques de «Ain Draham» en est un exemple. « Elle était quasiment la seule activité annuelle que les habitants de la région attendent et s'y préparent. » se rappelle Abdelhamid Sakli dont l'association était aussi depuis maintenant deux ans au parc national d'Ennahli là où de petites têtes brunes ont bariolé de beaux dessins aux couleurs de leurs âmes bleu et rose. Et puis un clin d'œil aux plus démunis ? L'ATEA organise en ce sens une activité qui touchera pour commencer trois gouvernorats, à savoir Siliana, Zaghouan et Ben Arous. « Des animateurs en théâtre, en arts plastiques et en cinéma se déplaceront dans des régions reculées de ces gouvernorats et animeront des journées artistiques. Au programme de cette manifestation des projections cinéma et bien entendu des fournitures de dessin et des livres pour enfants. », commente Abdelhamid Sakli.