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Les universitaires ne reculent pas
Malgré la multiplication des menaces de mort contre les intellectuels
Publié dans Le Temps le 14 - 02 - 2013

Tous unanimes à stopper la machine de la violence, déjà prête à broyer ceux qui lui barrent le chemin
« La situation est grave, certains de nos collègues, comme Habib Kazdaghli, Raja Ben Slama, Amel Grami, Hamadi Rédissi, et d'autres encore, artistes, journalistes et acteurs politiques sont menacés de mort. Je ne crois pas que l'on puisse se permettre d'être négligents ».
Cet appel a été lancé aux universitaires par le Professeur Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi, présidente de la l'Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires (ATDVU) depuis des jours. Objectif : les faire réunir dans une Assemblée Générale pour débattre de cette question cruciale dans un contexte marqué par une tension accrue et surtout par une recrudescence vertigineuse de la violence politique. Le rendez-vous a été pris mardi après-midi au siège de l'association Beity. Conscients de la gravité de la situation, que l'on peut carrément qualifier de période de crise, plusieurs universitaires ont répondu favorablement à l'appel de l'ATDVU. C'est clair, et comme le disait le sociologue Patrick Viveret, « la crise est évidemment un moment de bifurcation critique qui peut comporter des aspects destructeurs, mais qui est fondamentalement source de renaissance ». Mais de quelle renaissance s'agit-il ?
Malgré ses aspects dévastateurs, la crise peut en effet, être considérée ou perçue comme « un moment de réflexion qui pousse chacun à se positionner, à réaffirmer ou à clarifier ses valeurs ». Cette approche, que l'on peut lire dans le dernier numéro de la revue Sciences Humaines, laquelle a consacré sa couverture au « Vivre en temps de crise », s'applique à la Tunisie d'aujourd'hui, plus particulièrement, après l'assassinat de Chokri Belaïd le 6 février et la vague de menaces lancée contre les universitaires, les journalistes et les acteurs de la société civile...Face à cette situation, pas très confortable voire dangereuse, les universitaires ont décidé de passer à une vitesse supérieure pour contribuer à la lutte contre la machine de la violence « déjà opérationnelle et prête à broyer ceux qui lui barrent le chemin », d'après la présidente de l'Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires.
Energie créatrice
En fait, le mouvement ou la réaction des universitaires n'est pas fortuite. Elle est le résultat de la crise dans laquelle se trouve notre pays, avec l'assassinat de l'un des principaux hommes qui anime le paysage politique en plus de la publication de listes de personnalités qui risquent d'être liquidées. Ils commencent par ailleurs, à dégager une grande énergie créatrice pour arrêter ce fléau de violence. Les moments de réflexions se multiplient ces derniers jours pour formuler à l'issue de l'assemblée générale tenue mardi plusieurs propositions. Conscients de l'importance du travail collectif pour limiter ce phénomène, les présents (universitaires, militants des droits de l'Homme, indépendants...) ne cessaient de dire qu'il est devenu primordial d'être vigilants et de se concerter davantage pour coordonner les différentes positions avec celles des autres associations qui luttent contre la violence et la défense des libertés.
Les suggestions
Dès lors, un bon nombre de mesures ont été suggérées à la fin de la réunion, notamment l'organisation d'un congrès national sur la violence, la création d'un centre d'action et d'information contre la violence, la création d'une coalition réunissant toutes les associations et tous les syndicats concernés par les libertés d'expression, de la presse et des libertés académiques.
Ce n'est pas tout. Les participants ont exprimé leur détermination à porter plainte contre les groupes qui professent la violence, comme ils ont appelé les autorités à diligenter des enquêtes sérieuses pour traduire ceux qui en sont derrière devant la justice. Autre proposition formulée en marge de l'assemblée générale : l'organisation de séminaires et de colloques au sein des lycées et des universités pour dissuader les jeunes à exercer la violence.
Les participants ont fait par ailleurs, assumer aux pouvoirs la responsabilité politique de l'assassinat de Chokri Belaïd pour avoir justifié la violence et parce qu'ils n'ont pas protégé le défunt qui avait reçu plusieurs menaces de mort. Ils ont dénoncé aussi la poursuite de l'attitude d'indifférence constatée après l'assassinat, d'autant plus qu'il y a des listes noires qui circulent encore sur les pages facebook incitant à la liquidation physique des universitaires, des journalistes, des avocats et des syndicalistes.
Les menaces de mort sont devenues une monnaie courante utilisées contre plusieurs acteurs démocrates. « Mais il ne faut pas que cela nous paralyse », appelle Raja Ben Slama, universitaire qui ne cesse de recevoir des menaces de mort. « Il ne faut pas toutefois qu'on banalise ces actes », ce sur quoi se mettent d'accord tous les participants, car ils sont convaincus que cette machine de mort fonctionne bien et risque de broyer les intellectuels surtout ceux qui défendent les libertés académiques et la liberté d'expression.
Sana FARHAT

Hommage à Chokri Belaïd
«L'Homme qui a payé de sa vie pour la justice sociale»
L'Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires et les associations qui ont participé à l'Assemblées Générale ainsi que les militants de la Société Civile ont exprimé leur grande émotion quant à l'assassinat de Chokri Belaïd et dénoncent ce crime qualifié par les participants « d'abjecte et qui vise à faire avorter le processus de la transition démocratique, et la fondation d'une République démocratique civile ». Les acteurs de la société civile considèrent également que ce crime a pour objectif de faire taire et de terroriser tous ceux qui militent pour la dignité, la liberté et la justice sociale tel était le cas pour Chokri Belaïd qui « a payé de sa vie pour la défense de la démocratie, de la liberté et de la justice sociale ».


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