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Leitmotiv : Redonner espoir aux Tunisiens Première conférence de presse de l'Union pour la Tunisie : Al-Joumhouri, Nidaa Tounès, Al Massar, le Parti Socialiste et le Parti Patriotique et Démocratique
La coordination nationale de l'Union pour la Tunisie formée par les cinq partis Al-Joumhouri, Nida Tounès, Al-Massar, le Parti Socialiste et le Parti du Travail Patriotique et Démocratique, a fait sa première sortie hier, dans une conférence de presse très suivie où l'analyse de la situation actuelle, les solutions à entrevoir, l'initiative de Hamadi Jebali pour un Gouvernement de compétences nationales non partisanes qui tient en haleine tout le pays, les raisons de la formation de ce Front et la question de la légitimité étaient à l'ordre du jour. Meya Jéribi, précise que la présence des cinq partis est une concrétisation d'un processus enclenché depuis des mois. Les composantes de l'Union pour la Tunisie sont déterminées à aller de l'avant pour servir la Tunisie tout en s'ouvrant sur toutes les parties qui agissent au niveau politique et social dans cette orientation. « La situation que connaît le pays est délicate et grave. On parlait des dangers de la violence. Aujourd'hui, elle est devenue une réalité amère, avec des martyrs dans les forces de sécurité et de la garde nationale, l'assassinat de Lotfi Naguedh et enfin, l'assassinat de Chokri Belaïd. Après le 6 et le 8 février, il est clair, comme nous l'avions dit depuis longtemps, que la Tunisie a besoin d'une nouvelle gouvernance. Le 8 février le peuple a exprimé sa volonté d'unité et son refus absolu de la violence. La nouvelle gouvernance doit se baser sur l'attachement à la légitimité et à la Constituante. Elle doit mettre fin à l'hégémonie du parti au pouvoir et à l'approche selon laquelle l'Etat est un butin. Un consensus national est nécessaire pour garantir la stabilité du pays ». Samir Taïeb, précise que les solutions préconisées par l'Union pour la Tunisie, touchent les volets sociaux, économiques et politiques. Une autre donnée : la sécurité. Au niveau politique il faut en finir avec la mentalité du butin et des quotas entre partis. La légitimité électorale doit être renforcée par la légitimité consensuelle et aller rapidement vers l'achèvement de la deuxième période transitoire, en adoptant les lois nécessaires, comme la loi électorale et en mettant sur pied l'instance des élections, celle de la magistrature et celle de l'information. L'Assemblée Nationale Constituante (ANC) doit se consacrer à sa tâche principale, la rédaction de la Constitution, sans se perdre dans d'autres tâches comme l'épuration de la magistrature, l'exclusion... « Aucun Gouvernement ne peut s'en sortir sans un programme d'urgence pour lutter contre la détérioration du niveau de vie des Tunisiens. La cherté de vie peut faire sauter toute la classe politique. La politique financière doit changer. On s'endette sans réaliser les projets d'investissements publics. La question sécuritaire est un grand souci qui inquiète tous les Tunisiens. Les premières mesures à prendre doivent mettre fin à la violence des Ligues de protection de la Révolution ou des partis. Nous n'accepterons aucune solution sans que les ministères de souveraineté ne soient neutres et surtout le ministère de l'intérieur et le ministère de la Justice », prévient Samir Taïeb. Il attire l'attention sur la tension qui existe entre le ministre de l'Intérieur et les syndicats des forces de sécurité. « Il faut fournir plus de moyens aux forces de sécurité et améliorer leurs conditions sociales. Si Lotfi Zar avait un gilet pare balles, il n'aurait pas été tué », dit-il. Taïeb Baccouche analysera l'initiative du chef du Gouvernement. « Lors de la rencontre avec Hamadi Jebali, nous avons senti une volonté et une détermination à ce que le nouveau Gouvernement soit un gouvernement de compétences nationales, sans appartenance partisane, tout en ayant une dimension politique », dit-il. Avec cette formule, on reconnaît l'échec de la Troïka. Elle n'a pas réalisé les objectifs pour lesquels elle est au pouvoir. On a commencé à parler du remaniement ministériel depuis 10 mois, sans résultat. « C'est inadmissible et une preuve d'échec », rappelle Taïeb Baccouche. Un gouvernement de compétences est-il suffisant ? Il répond : « il est nécessaire sans être suffisant. Un tel gouvernement, n'exclue pas l'idée d'un congrès de salut ni un plan de sauvetage du pays dont les membres ne doivent pas se présenter aux prochaines élections. Le Congrès de salut national peut se tenir dans le cadre de l'activation de l'initiative de dialogue de l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT). Quant aux ministères de souveraineté, ils ne doivent en aucun cas être entre les mains de ministres partisans. La constituante doit achever la Constitution et mettre sur pied l'Instance des élections dans un délai ne dépassant pas 3 mois. Toutes les parties, sans exception, doivent participer aux débats. C'est le seul moyen pour rétablir la confiance du peuple en la classe politique et réhabiliter l'image de l'Etat. Le peuple en a marre des débats et luttes politiques sans fin ». Mohamed Kilani expliquera les raisons qui ont présidé à la création du Front politique et électoral Union pour la Tunisie. Il dit : « c'est un pas qui répond à une demande générale de la part des citoyens. Ils nous demandaient quand est-ce que vous allez vous unir et mettre fin aux luttes intestines ? Quand est-ce que vous serez une force qui présente des solutions pour extirper le pays des difficultés ? Nous avons répondu à cette demande. Va-t-on nous arrêter là ? Non. L'Union pour la Tunisie n'est qu'un commencement. C'est une Union pour sauver le projet tunisien. Il ne s'agit pas d'une bipolarisation. Le Front populaire s'invite et se présente comme une troisième voie. Ceux qui nous reprochent la bipolarisation, n'admettent pas que les forces démocratiques s'unissent. Ils veulent garder une main-mise sur le paysage politique. La transition démocratique ne peut réussir qu'avec la présence de grandes forces démocratiques capables de défendre le projet de la transition dans sa totalité ». Abderrazak Hammami, précise que l'Union pour la Tunisie défend les constantes du projet tunisien. On parle beaucoup de légitimité. « Toutefois, nous ne cherchons pas à faire échec à la légitimité issue des élections du 23 octobre en dépit de toutes les réserves qu'on peut avoir vis-à-vis de ces élections. Cela n'empêche que notre compréhension de la légitimité n'est pas celle du butin, mais l'intérêt de la Tunisie. La confiance des Tunisiens dans les institutions a été écornée. Ceux qui parlent de la légitimité doivent respecter la morale. Les assassinats politiques sont là. Il est nécessaire de consolider la légitimité électorale avec un consensus national sans exclusive ». Quant au congrès de salut national, il n'est en aucun cas un substitut aux institutions légitimes. Ce congrès peut réagir positivement à l'initiative de l'UGTT. « Après le 6 février la situation a changé. Nous sommes tous dans la même embarcation. Nous devons faire face à ceux qui nous divisent. Nous devons consacrer tous nos efforts pour réussir l'activation du dialogue initié par l'UGTT ».