C'est un film sud-africain qui a ouvert le 24 février, le bal des longs métrages en compétition. L'Afrique du Sud affiche cinq productions dont How to Steal 2 Millions de Charlie Vundla qui concourt pour l'Etalon d'or de Yennenga. Le poids lourd du cinéma africain a multiplié ces dernières années le nombre de films réalisés et le nombre de salles de cinéma (plus que 700 aujourd'hui) d'une manière spectaculaire. Malheureusement, ce n'est pas toujours un gage de qualité. La violence, l'argent et les femmes, est-ce suffisant pour tourner un grand film ? Oui, quand cela nous émeut et remue nos pensées sur la société ou la nature humaine. Dans How to Steal 2 Millions de Charlie Vundla, la société en question est l'Afrique du Sud, en l'occurrence Johannesburg. La ville la plus meurtrière d'Afrique du Sud, quel meilleur endroit pour parler de la prison, la traitrise, les affaires sales et vies crapuleuses qui se terminent avec une balle 9mm dans la tête. L'anti-héros Jack How to Steal 2 Millions nous parle de tout cela, mais n'arrive jamais à nous faire entrer dans l'histoire ou dans la vie d'un homme ou d'une ville. Le récit cinématographique est sans rythme et sans inspiration : il y a des mères absentes, suicidées ou alcooliques, des hommes qui s'entretuent et couchent avec la femme de leur meilleur ami ou haïssent leur père. L'anti-héros Jack voulait finir avec tout cela. Il sort de cinq ans en prison et souhaite ardemment de construire honnêtement son avenir. Mais quand la police fait l'éloge de la corruption, cela devient difficile pour un ancien taulard qui contrôle mal sa violence. Pour lui, ses espoirs se résument en une seule phrase : « I don't want any friends », « Je ne souhaite pas avoir des amis ». « Champagne and Candle Lights » Pour démarrer son entreprise de bâtiment, Jack accepte un dernier coup : voler deux millions au père de son ancien meilleur ami. L'intrigue est aussi passionnante que les plans plaqués de la caméra sont décevantes. Il en sort des images crues sur une mise en scène lisse, des gestes téléphonés et une bande de son qui mêle des créations originales comme Champagne and Candle Lights avec Vivaldi, donnant ainsi l'impression de « pamperiser » l'action qui se déroule sous nos yeux. Le jeune réalisateur Charlie Vundla a 29 ans et possède déjà une compagnie de production. Un exemple pour une industrie cinématographique en plein essor, mais plus tournée vers le modèle Nollywood que Hollywood, sans parler de l'exigence d'un cinéma d'auteur. (RFI)