«Un moment de bonheur», tel est le titre de l'exposition de Daniel Girault organisée à la Galerie Saladin de Sidi Bou Saïd du 08 au 23 mars. Plus d'une cinquantaine d'œuvres étoffent les cimaises de cette splendide galerie, rassemblant plusieurs genres et techniques adoptés par l'artiste pour peindre la nature et le paysage des deux rives méditerranéennes, la Tunisie et le sud de la France, deux régions qui sont, à plusieurs égards, d'une grande ressemblance. Daniel Girault, ami de la Tunisie et amoureux de ces sites naturels, ne laisse pas indifférents les amateurs de la nature qui viennent contempler ses peintures à huile, ses pastels, ses gravures et ses lithographies. C'est que dans cette exposition, l'artiste nous propose des travaux aux multiples techniques. D'une part, il y a les huiles sur toiles et les gravures, montrant les caractéristiques architecturales (villes de Kairouan, Sidi Bou Saïd, Hammamet...) et naturelles,( mer, soleil, verdure...), mais aussi des activités de la vie quotidienne (marché aux roses, marché à Kairouan, marché aux iris...). D'autre part, la Tunisie est évoquée avec la même verve et la même sensibilité dans ses gravures où l'on peut voir les quatre saisons de Tunisie, les dômes, le bled, les terrasses... Dans ces gravures, l'artiste a eu recours à plusieurs procédés tels que l'eau-forte basée sur l'acide nitrique appliquée sur une plaque métallique, comme dans « Oh ! Tunisie (automne) », « Oh ! Tunisie (hiver) » et « Oh ! Tunisie (été) » ; du vernis mou, une technique de gravure en creux, qu'on appelle aussi gravure en manière de crayon, comme dans ce tableau intitulé « Kairouan » ; l'aquatinte, un procédé d'eau-forte par lequel on obtient différentes tonalités, comme on en voit sur cette gravure du « Berger tunisien » et enfin la manière noire, de l'italien mezzotinto, qui signifie demi-teinte, comme dans « Dômes » et « Terrasses tunisiennes » Quant à ses œuvres lithographiques, qui sont exécutées à l'encre ou au crayon gras sur une pierre calcaire, elles sont consacrées au paysage « Hortensias », « coquelicots », « Les vignes »... Dans ses pastels, l'artiste s'intéresse aux différents aspects naturels des régions de la France (Camargue, Provence, Saint-Victor...). De même, ses aquarelles révèlent toute l'admiration que l'artiste voue à la nature dont les charmes sont traduits avec beaucoup de goûts et de raffinement, sans oublier l'attention qu'il prête dans la reproduction des détails, des couleurs et des lumières. On apprécie bien cette toile d'aquarelle par exemple intitulée « Les lavandes de Sault » où l'on distingue cette nuance de la couleur mauve de ces fleurs poussant dans la nature qui vont du foncé jusqu'au clair, selon que le champ des lavandes est près ou loin, de même ces habitations aux toits tuilés qui se mettent au-devant et qu'on voit clairement, mais qui deviennent plus petites et à peine visibles dès qu'elles sont au fond de la toile. C'est dire que l'artiste, quel que soit le procédé utilisé, il se montre très méticuleux à ramener sur ses toiles tout ce qu'il peut distinguer dans ses sujets jusqu'au moindre détail, tout en cherchant à nous ravir par ses couleurs et ses lumières, celles du printemps, celles qui procurent ce « moment de bonheur ». Rappelons que Daniel Girault est peintre autodidacte. Ses travaux exécutés dans tous les genres et les techniques, lui ont valu une renommée mondiale et un grand nombre de récompenses en France et à l'étranger. Son parcours artistique lui a fait faire le tour du monde en exposant dans plusieurs pays : Tunisie, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Belgique, Japon, Suède, Egypte..., où ses toiles entrent dans de nombreuses collections particulières.