Va-t-il connaître une embellie ? Sûrement, puisqu'il inaugure enfin une autre ère, en acceptant de ne plus tourner le dos à la rue, et d'ouvrir, grandes ses portes, devant tout créateur, désireux de s'investir encore plus dans le métier-sacerdoce, et dans une passion : celle d'un théâtre dont la mémoire est vive, et l'élan porteur de toutes les promesses, demeurées jusque-là, inassouvies. Le Théâtre National Tunisien, s'il ne renaît pas de ses cendres, attise quand même la flamme d'un art, le quatrième du genre, qui n'en pouvait plus d'étouffer entre quatre murs, trop longtemps érigés en forteresse imprenable, aux mains d'une certaine « élite », qui ne concevait la création qu'à huis-clos, étant rétive à tout ce qui viendrait du dehors, bouleverser sa quiétude. Mais s'il ne se nourrit pas des multiples expériences qui ne peuvent que fonder sa richesse, même dans leurs contradictions les plus avérées, l'art théâtral finit par se miner de l'intérieur, jusqu'à ce qu'il ne ressemble plus qu'à une triste parodie de lui-même. Et c'est bien pour remédier à cet état de faits, que les nouveaux actants, évoluant au sein du Théâtre National, ont décidé de revoir leurs options fondamentales, afin de donner un souffle nouveau, à cette prestigieuse institution nationale, qui se doit de s'ouvrir à tous les enfants de ce pays, en donnant leur chance à tous ceux qui sont susceptibles, d'apporter un plus, au théâtre tunisien, tant au niveau du texte que de la mise en scène, ainsi que tout ce qui regarde les métiers de la scène d'une façon plus générale. La primauté du texte sur tout le reste ? Non, mais surtout le retour aux sources de l'histoire, la grande, en matière d'écriture, afin de revisiter nos classiques, à l'aune de notre contemporanéité, histoire de donner une vitalité et une énergie nouvelles, à l'écriture théâtrale intra-muros. En ce sens, cette première édition du concours du meilleur texte théâtral, intitulée par ailleurs « Session Mahmoud Jaibi », manière d'hommage à une figure de proue de l'écriture théâtrale en Tunisie, concernera tout texte – non adapté et non traduit- écrit en arable littéraire ou en dialecte tunisien, (les mots, ou phrases écrits dans une langue étrangère sont acceptés, si tant est qu'ils répondent à une exigence au niveau de l'articulation du récit). Par ailleurs, il faut que les personnages soient au moins au nombre de deux, les textes à une seule voix étant exclus de la compétition. Cela étant, les textes, ayant déjà été portés sur scène, ou ayant concouru pour d'autres prix, intra-muros ou à l'étranger, ainsi que ceux s'adressant à l'enfance, ne sont pas concernés par la compétition, dont l'échéance s'étendra jusqu'au 30 août 2013. Et c'est au mois de novembre prochain que seront proclamés les résultats, lors d'une cérémonie où sera octroyé le Grand prix de l'écriture théâtrale, d'une valeur de 12.000 dinars. Le Prix spécial du jury se montera, par ailleurs à 3000 dinars tunisiens. Le texte lauréat de la compétition deviendra alors, propriété du Théâtre National Tunisien, qui se chargera de l'inclure dans ses projets de création théâtrale. Toute candidature devra être envoyée, ou donnée en mains propres, à la direction du Théâtre National Tunisien, sis au 58, Place Halfaouine (1006- Tunis). Mais que réserve le Théâtre National, à son public, en cette nouvelle saison ? Deux créations au moins, qui répondent à deux genres différents. A savoir : « Arrahib » (Le terrible), qui est une manière de revisiter la figure d'Ibrahim II, et d'interroger l'Histoire officielle, à l'aune de nouveaux éclairages, sur un texte de Abdelkader Eltifi, et une mise en scène de Mounir Argui ; et « Hala », qui est du théâtre-dance, et qui sera mise en scène par Imed Jemaa, sur la cacophonie ambiante, et toutes ses contradictions qui n'en finissent pas de nous mener, d'une extrême à l'autre. Flux et reflux... Ne sommes-nous pas méditerranéens, dira l'auteur en substance... ?