Du recrutement de jeunes tunisiennes (par le passé) comme filles de joie au Liban à l'envoi de Djihadistes tunisiens dans les guerres : le circuit est complexe Le commerce parallèle est devenu une autre tactique à laquelle les mouvances et organisations terroristes et jihadistes, actives dans les pays arabes et islamiques, ont recours pour se procurer l'argent nécessaire au financement de leurs opérations, communiquer leurs secrets et blanchir les revenus ramassés au moyen de la contrebande d'armes et de stupéfiants. De nouveaux rapports et notes publiés dernièrement, un peu partout dans le monde, et citant des services spéciaux de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent, ont mis en évidence, sans la moindre équivoque, l'existence de liens très étroits entre le terrorisme et la criminalité ordinaire de droit commun, à l'instar de la contrebande de marchandises alimentant le commerce parallèle. La Tunisie concernée De tels développements sont de nature à concerner et à intéresser, au plus haut point, la Tunisie, étant confrontée, simultanément, à la recrudescence du commerce parallèle, de la contrebande de tous types et aux menaces terroristes avec la nouvelle face de l'activisme extrémiste représentée par le recrutement de « mercenaires religieux » ou « jihadistes ». Des enquêtes officielles menées, en Inde, ont permis, dernièrement, de découvrir un rapport entre la contrebande de bétail et le terrorisme. Qui l'eût cru ? Contrairement au trafic d'armes, de stupéfiants ou encore au faux monnayage, le commerce parallèle possède le mérite d'offrir des filières difficilement repérables et assure des circuits volatiles pour recycler l'argent mal acquis et éviter les risques de traçage et de traque devenus extrêmement sophistiqués. Un traçage réussi a pu être effectué par un service spécialisé grâce à un péage sur autoroute par une carte bancaire. L'autre avantage précieux du commerce parallèle ou informel est qu'il s'agit d'une activité tolérée par les autorités pour des raisons d'ordre social, et fournit, ainsi, une couverture quasi légale. D'autant que le commerce parallèle peut être organisé en réseaux extrêmement structurés occupant des milliers de personnes et brassant des sommes considérables d'argent. Le financement par ce moyen est obtenu, soit directement, à travers le contrôle direct de l'activité commerciale, soit indirectement, sous forme de racket. Mais, l'imbrication entre le terrorisme et la criminalité de droit commun est parfois tellement consumée que les chefs des réseaux de trafiquants et de commerçants informels, font des dons et des contributions volontaires aux organisations extrémistes, à titre de bonnes œuvres, comme un riche corrompu qui construit un hôpital pour soulager sa conscience. Les gendres corrompus de l'ancien président Ben Ali, parmi la famille des Trabelsi, qui avaient exploité à outrance le commerce parallèle, en Tunisie, afin de s'enrichir illégalement, avaient trempé, aussi, dans cette charité hypocrite Blanchiment d'argent A vrai dire, outre les circuits clandestins du commerce parallèle, toutes les opportunités qu'offre l'économie parallèle, sont mises à contribution par les organisations extrémistes et fondamentalistes, en vue de parvenir à leurs fins avouées et non avouées, comme le travail au noir. On se rappelle le scandale des filles tunisiennes recrutées par des maquereaux escrocs pour aller travailler au Liban comme entraineuses et filles de joie. Le recrutement de jeunes tunisiens comme mercenaires religieux entre dans ce cadre. Or c'est, en partie, grâce à la traque des circuits financiers clandestins et du blanchiment d'argent, qu'il a été possible de démasquer des circuits de dérivation aboutissant à des associations et organisations extrémistes et radicales, à partir d'activités commerciales et caritatives apparemment ordinaires. Aussi, plusieurs commentateurs n'ont pas saisi, très bien, le projet du gouvernement tunisien annoncé, dernièrement, et portant sur la révision de la loi de 10 décembre 2003 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent en vue de séparer la lutte contre le terrorisme de celle intéressant la lutte contre le blanchiment d'argent. Le projet vise à consacrer une loi destinée spécialement à la lutte contre le terrorisme.