La série de viols qui a terrorisé les Tunisiennes et les Tunisiens n'est certes pas une foudre divine qui est tombée du ciel ou bien l'exécution d'un plan d'une sorcière vicieuse. Mais elle est, de toute évidence, le fait d'êtres déséquilibrés, de malades mentaux qui ont besoin d'assistance médicale et sociale. L'apparition fulgurante de ce comportement pathologique dans notre société a bouleversé les esprits et alimenté davantage nos inquiétudes qui sont déjà provoquées depuis belle lurette par la situation d'insécurité qui sévit dans notre pays et dont les principaux acteurs sont ces milices qu'on appelle, abusivement, « ligues de protection de la révolution », les « Salafistes jihadistes » qui manipulent les armes, exactement, comme font les enfants avec les jouets. Toutefois, les appréhensions des citoyens suscitées par cette question de viol ne veulent pas dire qu'on se croyait en être à l'abri, car jamais on a soutenu qu'on était une société parfaite exempte de vices, on n'est pas idéalistes à ce point et on sait très bien que ce phénomène existe dans toutes les sociétés humaines. Seulement, sa fréquence ainsi que le degré de son atrocité sont les nouveaux éléments qui font que la réaction face à ce phénomène soit aussi vive et aussi déconcertée. On n'était pas habitués à cette barbarie qui n'épargne même pas de petites gamines de 3 ans ou bien des femmes accompagnées de leurs maris en plein centre ville et en plein jour. Les « nouveautés » de cette cruauté nous laissent soupçonner la présence d'un plan visant le démantèlement de notre modèle sociétal reposant sur la femme. Actes dissuasifs En effet, il y a des parties, désormais bien connues par l'ensemble des Tunisiens, qui ont déclaré publiquement leur hostilité à son égard et qui réclament son retrait de la vie publique l'invitant à rester cloîtrée entre les quatre murs de son foyer conjugal pour s'occuper de son mari et de ses enfants et de s'envelopper dans un « Burka » quand elle s'aventure hors de son domicile. Le dernier en date des actes dissuasifs à l'encontre de la femme de ces groupes terroristes étaient ceux perpétrés mardi dernier contre le foyer universitaire des filles de Bardo II où ils ont essayé de s'introduire. Ils étaient guidés par ce « Reccoba », l'invité privilégié du fervent défenseur des droits de l'homme de Carthage et l'homme à tout faire du parti au pouvoir. Ces « protecteurs de la révolution » sont venus nombreux pour protéger cette dernière contre le grand danger que représentent les étudiantes qui résistent à leurs principes « révolutionnaires ». Ils voulaient les corriger par le viol pour avoir refusé leur morale « musulmane », ils ne pourraient pas agir autrement avec des « impies » qui osent suivre des études pour s'éclairer l'esprit et qui, de surcroît, se promènent nues en ne portant que des habits légers tels que des robes et des pantalons en jean et laissent leurs visages et leurs cheveux découverts au lieu de s'ensevelir dans des « Djelbabs » et des « Nikabs », l'équipage de chasteté. Et le plus grave c'est qu'elles découchent, puisqu'elles sont logées dans des foyers autres que ceux de leurs parents. Démantèlement du modèle sociétal Il est clair que ce comportement vicieux de ces prêcheurs du néant ne consiste pas en un simple écart de conduite isolé, il s'agit là d'un plan bien arrêté par leurs commanditaires, étant donné que ces marionnettes n'entreprennent jamais une tâche sans l'aval de ces derniers, ils sont leurs agents d'exécution chargés d'accomplir leurs consignes et de donner forme à leur programme non déclaré et qu'ils tissent dans leurs petits coins obscurs qui sont à l'image de leur esprit. Ces jours-ci, les armes dont ils usent contre la femme se multiplient et se diversifient, l'une d'entre elles est la brutalité à son égard dans la rue et, plus particulièrement, dans les bus. L'un de ces victimes est la jeune étudiante, Ons, qui était brutalisée, malmenée et insultée par un chauffeur pour lui avoir demandé de s'arrêter à la station. Elle a déposé une plainte contre lui auprès du poste de police de « El Manar » et, jusqu'à maintenant, on n'a pas donné suite à sa requête. Le message à l'adresse des filles et des femmes se précise, il est, désormais, sans équivoque : restez à la maison et quand vous sortez de chez vous, portez le « Nikab ». La part des médias Il faut reconnaître que les médias participent, indirectement, à ce projet obscurantiste en les éclipsant de leurs plateaux et de leurs studios qui sont les fiefs des seuls hommes. Effectivement, leur apparition dans ces joutes médiatiques se fait de plus en plus rare même lorsqu'elles sont, directement, concernées par le sujet à débattre. Ce comportement à leur égard de la part des journalistes qui sont censés défendre les droits et les libertés de tous les citoyens sans distinction de sexes, de races ou d'origine ethnique est déplorable d'autant plus que la femme connaît, présentement, des attaques bien ciblées cherchant à l'intimider, à l'amener à quitter la partie et à renoncer à tous ses acquis pour permettre aux extrémistes d'asseoir, tranquillement, leur modèle sociétal, un modèle sans référence aucune dans toute l'histoire de l'humanité. Manifestement, la discrimination envers la femme porte plusieurs noms…