La réaction des vaincus de la première journée du play-off était attendue dimanche. L'Etoile, chez elle, n'a pu s'y opposer, tant certaines absences dans ses rangs ont lourdement pesé. Par contre, l'Espérance a su résister à un retour du Club Africain à la hauteur de l'événement. Le CSSfaxien, fidèle à son penchant de réussir à l'extérieur ce qu'il rate chez lui, a dominé dans les règles une Etoile dont les moyens étaient, dimanche, bien limités. De son côté, le Club Africain a su tenir la comparaison avec son adversaire, le bousculant même à l'entame de chaque mi-temps. Mais, c'était insuffisant pour prendre le dessus sur une Espérance, plus réaliste que jamais dans la récupération des moindres fautes de son vis-à-vis. Après deux journées dans l'ensemble satisfaisant sur le plan technique nous voilà, au premier tiers de la compétition, à nous demander, si on peut déjà déchiffrer les perspectives de ce que nous promet la suite. L'Espérance ayant fait le plein, le CSSfaxien se positionnant à côté de l'Etoile et laissant le Club Africain sans le moindre succès et aucun but à son avantage peut-on parler d'option sérieuse pour les « Sang et Or » et grave handicap pour les Clubistes ? Les plus sages préfèrent attendre, car il reste à jouer encore quatre journées durant lesquelles tout peut être bouleversé. En attendant, voyons de plus près cette deuxième journée qui, une fois de plus, n'a pas avantagé outre mesure ceux qui recevaient, estimant que le derby de Tunis, par nature, met les adversaires sur le même plan. A Sousse, l'Etoile avait à replâtrer une formation dégarnie de plusieurs titulaires et non des moindres. Mais, enivrée par son succès de jeudi précédent, n'a pas tenu compte d'une réaction sfaxienne pourtant prévisible à tout un chacun. Le score, assez large, obtenu par le CSSfaxien quoique ne reflétant pas une supériorité légère, aurait pu être encore plus lourd. Et cela par la faute de l'Etoile qui commit l'imprudence de ne pas fermer ses couloirs aux contres sfaxiens. Il est significatif qu'en plus d'un penalty gaspillé, les attaquants sfaxiens n'ont procédé que par des contre-attaques, virulentes, sans chercher à dominer et remplissant l'entrejeu. Il est vrai que l'entreprise sfaxienne a été largement aidée par un coaching soussien, peu adapté à ce genre de tactique. Lent et tardif, a été en effet, le repli instantané qu'exigeait le jeu des visiteurs. A Radès, l'erreur du Club Africain a été de vouloir imiter son adversaire dans sa façon de jouer en attendant que ce dernier commette la faute. Or, l'Espérance n'avait aucun intérêt à prendre l'initiative. Elle laisse les Clubistes prendre le match en main plus longtemps qu'à leur tour, mais en vain. Et si Faouzi Benzarti a su, dans sa formation apporter des correctifs qui s'imposent depuis le premier match, ses joueurs et en particulier ses attaquants de pointe n'ont pas porté le danger dans le dos d'un milieu espérantiste trop expérimenté dans ce genre de jeu en attente. Une balle arrêtée a suffi pour donner la victoire à l'Espérance. Une balle dont l'apprentissage a dû être minutieux, tant le classicisme de son exécution était parfait. Il est vrai que sur cette action, la responsabilité de la défense clubiste est flagrante, tant l'axe défensif s'est positionné avec naïveté. Journée en définitive importante. Même si elle a remis en question bien d'ambitions sahéliennes elle a remis le pied du CSSfaxien à l'étrier et donne des rêves à l'Espérance. Il serait faux de condamner le Club Africain à ce stade d e la compétition. Son ascension dans la valeur est incontestable, mais il se voit obligé de jouer serré, car le temps commence à compter pour lui car son retard le met au pied du mur.