Le paysage est tout rouge à Korba, Tazerka et Mida. Les baies de fraises sont pleines de fruits rouges que les mains du producteur sont en train de cueillir. Dix millions de plants frigo sont importés chaque année par des privés et mis à la disposition des agriculteurs ; il s'agit essentiellement des variétés Camarosa ( 48%) , Tudla ( 35%) , Carmella et autres ….. , ces plants frigo nous viennent d'Espagne ( 49% avec la Tudla et la Carmella) , des Etats-Unis d'Amérique ( 30% avec, en particulier, la Camarosa ) d'Egypte et d'Italie ( respectivement 11% et 10 % avec la Camarosa ).Ces 10 millions de plants frigo permettront de planter 620 ha auxquels s'ajoutent 80 ha de plantation dite reconduite ( récolte de 2ème année) , ce qui nous laissent présager d'une surface globale de près de 700 ha . Il ne faut pas oublier non plus que chaque année près de 30 à 40 ha sont plantés à partir de plants dits frais (plants locaux) avec la variété Camarosa. Pour ce qui est de la production, les prévisions tablent sur 17.000 tonnes cette année, contre 14.000 l'année dernière, ce qui représente une évolution de +21%. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arriveront à maturité. Des centaines de tonnes sont cueillies par des familles une à une chaque jour. D'ailleurs, chaque matin, plusieurs ménagères accompagnées de leurs enfants profitent de cette période printanière pour aller se ressourcer dans ces vergers et cueillir les fraises. Ils passent toute la journée à se donner à cette activité rentable. Vers la tombée du soir, la récolte de la journée est mise dans des cartons et emportée soit vers les marchés environnants notamment du côté de Korba où vendue directement à des commerçants. C'est une activité qui procure à son propriétaire de l'argent mais qui exige également de grandes transactions comme l'achat des plants, des fertilisants, et le transport. Des prix inaccessibles ! Sur place, les ouvriers sélectionnent les fruits et les disposent dans des barquettes pour être ensuite exportés au Moyen Orient et en Europe. Les fraises sont aussi prisées pour être transformées comme jus mais aussi comme produits surgelés et pas plus loin de Korba, une usine de surgélation a élu domicile à Lobna qui produit plus de 5000 tonnes de fraises surgelées pour être exportées vers l'Europe et utilisées dans la production des yaourts. Mais ceci n'empêche pas de réconcilier le Tunisien avec les fraises, un produit de saison incontournable surtout venant après une période creuse pour la production des fruits. Les prix des fraises connaissent une hausse ces jours-ci. Ils n'ont pas baissé depuis déjà quelques semaines. Les vendeurs ambulants qui s'installent généralement à la périphérie des villes l'écoule au même prix ou presque. Ces fruits ont atteint des prix parfois inaccessibles pour les bourses moyennes. Un tour par exemple au marché municipal de Nabeul réputé pour être un marché dont les prix pratiqués, sont abordables et l'on déchante rapidement. Entre 2.200 et 2.500 le kg, la fraise fait rougir. Il faut faire ses calculs pour l'achat d'un kilo. Devant les étals des commerçants, peu de gens s'arrêtent. Selon la mère d'une famille nombreuse, rencontrée lors de notre passage au marché : « les prix affichés sont inaccessibles. ». Un commerçant affirme que cette hausse des prix s'explique par l'acheminement de grandes quantités vers la Libye d'une façon illicite. Chose qui a gonflé les prix. Les clients se plaignent évidemment de la cherté de la vie. Mais une fois le seuil du marché franchi, ils finissent tout de même par acheter mais en petites quantités. Selon certains commerçants, la hausse est relative, selon eux, à la forte demande qui dépasse l'offre. Comme à la veille de la saison estivale, les prix des produits alimentaires augmentent de manière considérable, laissant le citoyen perplexe quant à la gestion de son budget.