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Le 25ème congrès baptisé « congrès de la construction » sera tenu les 25 et 26 mai à la faculté de Droit de Tunis
L'invité du dimanche: Ezzeddine Zaâtour, secrétaire général de l'UGET
Publié dans Le Temps le 19 - 05 - 2013


Entretien conduit par Faouzi KSIBI
La crise bat son plein au sein de l'UGET et la voie du consensus semble bloquée plus que jamais. Manifestement, le courant ne passe plus entre le secrétaire général et la majorité du bureau exécutif, d'un côté, et le comité national chargé, initialement, de préparer le 25ème congrès, de l'autre. Les deux parties s'accusent mutuellement et chacune d'elles tire à boulets rouges sur l'autre, on en vient même aux actes de violence. La division entre les camarades d'hier est scellée et le processus de la guerre fratricide s'est déclenché, et il risque fort d'être irréversible.
A quelques jours de la tenue du congrès décisif qui ne fait pas l'unanimité, nous avons jugé utile d'inviter le secrétaire général de l'UGET pour lui donner l'opportunité de répondre à la série d'accusations formulées à son endroit par ses détracteurs que nous avons écoutés avant de lui donner la parole. Il nous a apporté des réponses et des témoignages bouleversants qui prennent l'allure d'une contre offensive, justifiée ou pas, à vous de juger.
-Le Temps : le comité national accuse le bureau exécutif que vous présidez de tenter de soutenir une partie bien déterminée qui est, en l'occurrence, l'Union de la Jeunesse Communiste, pour qu'elle soit prépondérante au sein de l'UGET. Comment vous réagissez vis-à-vis de cette accusation ?
-Mr Zaâtour : tout d'abord, ce qu'on appelle le « comité national » n'est pas constituée d'une seule partie mais de plusieurs qui prétendent appartenir à des partis politiques et dont certains n'ont jamais appartenu aux structures de l'UGET. Ce sont, donc, des groupuscules politiques et des partisans qui auraient mieux fait de développer et d'approfondir leurs activités à l'égard des étudiants et défendre leurs conceptions politiques à l'intérieur de l'université et en dehors et non pas essayer de se saisir d'une organisation ayant un minimum de règlements et de structures. Concernant notre soi-disant parti pris, je tiens à préciser que nous avons baptisé ce congrès « le congrès de la construction », établi le consensus politique et constitué ce comité national dans le but d'y faire participer tous ceux qui respectent les règlements et les institutions de l'UGET, et que nous avons mis à leur disposition le siège central pendant plus de quatre mois afin d'organiser des débats marathoniens sans qu'ils ne parviennent, pour autant, à trouver de solution. Ils ne sont concernés ni par la réalisation du congrès, ni par l'édification de l'Union, tout ce qui les intéresse c'est sa récupération, ils sont en rupture totale avec les étudiants. En vérité, il ya, aujourd'hui, un ensemble de militants qui étaient attachés à l'organisation et qui le sont toujours, et ils sont prêts à consentir tous leurs efforts pour la défendre. Ces militants, qui en intègrent les structures, sont élus par les étudiants, et si les autres parties ont des preuves à nous opposer à ce propos qu'ils les présentent. Nous sommes contre toute prédominance de quelque partie qu'elle soit sur l'UGET et les résultats du congrès le prouveront.
-Vos adversaires prétendent que la constitution du comité national est décidée sur la base de la plateforme politique signée par toutes les composantes de l'UGET au mois de décembre dernier. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
-Manifestement, ils ne font pas la différence entre une plateforme politique, qui implique des partis, et une organisation estudiantine. Le comité national était l'aboutissement de trois débats que j'ai, personnellement, présidés, en tant que secrétaire général, et puis, nous avons déterminé ses composantes et ses tâches. Le premier point du consensus était qu'il agissait en coordination et en accord avec le bureau exécutif dont on a, unanimement, désigné le membre, Khaled Saïdi, pour superviser ce comité. Mais ces parties que vous désignez n'ont pas respecté tous ces accords et se sont mis à publier des communiqués et à afficher des positions irresponsables. Le pire c'est que ce comité est isolé au sein de l'université, son seul but c'est le conflit partisan non identité, étant donné que plusieurs de ses composantes ont débarqué après le 14 Janvier et en on ignore l'appartenance et les buts. A côté d'eux, il y a des éléments qui prétendent être des parties à part entière alors qu'ils sont dépourvus de base étudiante à l'université. Malgré tout cela, nous les avons invités à la négociation, mais ils ont fait la sourde oreille et sont allés encore plus loin dans leur entêtement en commettant des actes dangereux dont le défoncement de la porte du siège central et la destruction du matériel et des documents qui s'y trouvaient. En plus de tout cela, ils ont tenu une conférence de presse qu'ils ont meublée de mensonges et ils continuent leur attaque contre l'UGET négligeant, ainsi, la phase très délicate par laquelle passent cette organisation, l'université et le pays d'une façon générale. Ils prétendent être des partis alors que, dans leurs communiqués, on ne trouve pas la trace d'une seule position vis-à-vis des dangers qui nous guettent tous à tous les niveaux surtout ceux provenant des extrémistes religieux, leur seul souci c'est détruire l'UGET.
-Ils parlent, également, des cartes d'adhésion sans noms et sans numéros de série que vous avez distribuées aux étudiants qui les ont déchirés quand ils se sont aperçus de votre « manège » et ont accepté celles du comité national.
-D'une part, je me demande comment des groupes partisans se permettent d'imprimer de telles cartes au nom d'une organisation estudiantine. Quelle est la base légale, légitime ou morale qui leur octroie un tel droit ? Aucune, bien sûr, d'autant plus qu'ils ne sont investi d'aucune légitimité militante. Il s'agit là de pratiques illicites et inédites qu'on n'a jamais vues à travers aussi bien l'histoire de l'UGET que celle des autres organisations dans le pays. D'autre part, le bureau exécutif a chargé un comité étudiant de distribuer un nombre de cartes d'adhésion limité par une série, en ce sens que chaque université en a une qui est différente de l'autre, cette différence existe même au sein de la même université, c'est-à-dire d'une faculté à l'autre et d'une école à l'autre. Cela a été vérifié par la commission administrative qui s'est tenue dimanche dernier et vous pouvez consulter tous ces documents si vous le souhaitez, on n'a rien à cacher.
-Justement, à propos de cette commission administrative, vos détracteurs soutiennent que le nombre des bureaux fédéraux ainsi que celui des étudiants présents étaient insignifiants et que, pour remédier à cette lacune et gonfler le chiffre, vous avez fait appel à des élèves et à des éléments qui n'avaient rien à voir avec l'université.
-Nous avons publié un communiqué avec les noms et l'université d'appartenance des représentants de l'UGET dans cette commission administrative où la présence a dépassé les 70 membres et qui était suivie par des dizaines d'étudiants dans une ambiance festive à l'intérieur du siège et en dehors. Et je dois vous signaler que la représentativité de plus de cinq facultés n'y a pas été retenue, vu qu'il leur manquait les cartes d'adhésion, des documents indispensables pour prendre part à la commission et qu'on leur a demandé d'apporter, et que 40 autres ne le sont pas encore, ce qui veut dire que le congrès représentera au moins 100 établissements universitaires sur un total de 18O, un pourcentage fort respectable dans ce climat de polémique et de tiraillements. Donc, leurs allégations sont un pur mensonge, étant donné que tout a été documenté et, et les médias peuvent prendre contact avec ces étudiants pour d'en persuader. En fait, il ne reste pas grand-chose de ce qu'on appelle les composantes de ce comité national, et allez chercher leurs adresses et ceux qui les représentent, et là, vous allez vous rendre compte à l'évidence qu'elles n'ont aucune relation avec les étudiants.
- Alors, votre décision relative à la tenue du congrès est irrévocable ?
-Il est impossible de revenir sur les décisions prises par la commission administrative, la plus haute instance au sein de l'UGET. Le congrès de la construction, qui rejette toute neutralité contre le despotisme, sera tenu les 25 et 26 mai à la faculté de droit de Tunis. On est déterminé à construire notre organisation avec ses potentialités qui sont attachées à sa protection. Eux, ils veulent s'adonner à des activités politiques, c'est leur plein droit, mais qu'ils le fassent loin de l'Union Générale des Etudiants de Tunis que nous voulons être ouverte à l'ensemble des étudiants.
-Comment vous commentez la commission administrative qu'ils tiennent aujourd'hui ?
-Mais de quelle commission parlent-ils ? Ce sont un ensemble de partis qui ont imprimé des bulletins d'adhésion au nom de l'UGET, rejetés par les étudiants, et qui n'ont pas organisé des élections dans les établissements universitaires. Ils sont en train de commettre des actes d'emportement et tout à fait irresponsables dans le but de perturber l'opinion publique nationale et estudiantine et déstabiliser les véritables représentants de l'UGET, et les quelques jours à venir vont montrer et prouver quels sont les plus ancrés dans l'université tunisienne et les plus compétents à diriger cette organisation.
-Et qu'en est-il au juste de votre collaboration avec les étudiants de Nida Tounes ?
- Ce sont de pures aberrations, une fois ils nous accusent d'inviter Nida Tounes et une autre fois de vouloir livrer l'UGET à l'Union de la Jeunesse Communiste. Pour nous, l'adhésion à l'organisation est un droit pour tout étudiant à condition, toutefois, qu'il respecte son règlement intérieur, son statut et les décisions de ses structures et qu'il ne soit pas impliqué dans des activités parallèles de sabotage contre l'organisation. Tous ceux qui n'enfreignent pas ces dispositions sont les bienvenus au sein de l'UGET et ce quelque soit leur appartenance politique.
-Comment expliquez-vous le fait que ce syndicat estudiantin qui a regroupé, par le passé, les groupuscules les plus variés et les plus opposés tels que des marxistes-léninistes, des trotskystes, des maoïstes, des nationalistes, des baâthistes, ait toujours été uni, alors qu'aujourd'hui il connaît des divisions graves et une crise très aigüe ?
-La situation harmonieuse qui a prévalu pendant les dernières décennies entre ces différentes parties qui constituait une mosaïque politique s'expliquait par l'absence de la légalité des activités politiques en particulier de 1971 jusqu'à 1988. Certes, pendant cette période, il y avait des tiraillements politiques, mais jamais ils n'ont atteint ce niveau de médiocrité où la lutte est basée sur le mensonge et le dénigrement gratuit. La scène universitaire a connu une régression sur le plan des valeurs et des notions ainsi que dans le cadre syndical et politique. Avant, on expliquait cela par l'encerclement et la répression, mais aujourd'hui que l'université est ouverte aux activités de tout genre, ces gens-là qui prétendent être des partis politiques, n'ont pas réussi, après presque trois années de la révolution, à organiser une manifestation partisane dans aucun établissement universitaire. Ce qui montre qu'ils préfèrent les solutions de facilité en essayant de faire coller leurs slogans creux à l'UGET qu'ils veulent, en fait, détruire. Toutes ces raisons imposent la tenue d'un congrès de restructuration de notre organisation sur des bases syndicales, c'est-à-dire des institutions et des structures élues, vu que pendant plus de huit ans on n'a pas tenu de congrès et dont six où on était interdit de le faire par le régime de Ben Ali. Cette paralysie l'a, certainement, affectée, mais cet état de fait n'est pas isolé de la réalité politique que vit le pays et où dominent les tiraillements et les dénigrements. Ces pratiques ont lésé aussi bien la scène politique qu'universitaire. C'est un phénomène de contamination, étant donné que l'université n'est que le microcosme de la société et reflète, donc, ce qui se passe en son sein.
-Ne voyez-vous pas que ces confrontations entre les différents acteurs dans le cadre de l'UGET ne reflètent pas les rapports consensuels entre leurs partis respectifs qui sont réunis dans des alliances telles que le Front Populaire par exemple ?
-Personnellement, je ne crois pas qu'il existe une harmonie entre les composantes du Front Populaire. Ce que je peux affirmer c'est que quelques militants du Front sont dans l'UGET et que d'autres, qui y sont une minorité, ont refusé d'intégrer cette dernière. L'harmonie qui se trouve au Front Populaire est entre les secrétaires généraux au niveau des conceptions, mais cette communion fait défaut chez les jeunes qui manquent de discipline et de sens de la responsabilité. Il est évident que cela est imputable à la direction du Front surtout dans le dossier de l'UGET, vu qu'elle n'y est pas intervenue pour apaiser l'atmosphère en rappelant ces jeunes à l'ordre.
-Pour revenir au registre des accusations, on vous reproche, également, d'avoir approuvé le système LMD et des actes de malversation. Qu'est-ce que vous y répondez ?
-Il est clair qu'ils ignorent tout sur l'UGET et ses institutions élues soit dans le cadre d'un congrès ou bien par les étudiants. Concernant le système LMD, il lui été consacré une commission administrative nationale et un comité qui était chargé de faire face à ce système auquel s'est opposé, par ailleurs, l'Union qui le jugeait précipité et voyait qu'il portait un préjudice certain à l'enseignement. Et jusqu'à aujourd'hui, nous réclamons qu'on nous y fasse participer pour prêter l'oreille aux idées de l'UGET. Pour ce qui est de la malversation, les rapports financiers sont du ressort du trésorier élu de l'Union et le secrétaire général n'y intervient ni d'une manière, ni d'une autre. D'autre part, l'opinion publique nationale doit savoir que de 2005 jusqu'à 2011, on n'a pas perçu ne serait-ce qu'un seul millime de la part de n'importe quelle institution dans le monde, et qu'on a fait l'objet de condamnation par le tribunal et de poursuites des huissiers notaires à cause du non paiement de nos dettes envers le bailleur du local central qui ont atteint les 40 mille dinars pour cinq ans de bail. Je peux vous assurer que l'UGET est l'organisation la plus pauvre non seulement en Tunisie, mais aussi dans le monde entier, car sa seule source de financement était, dans le passé, le ministère de l'enseignement supérieur et ce financement ne dépassait pas les 10 mille dinars par an dont 7 mille destiné au siège central. Alors, de quel argent parlent-ils ? Ces éléments qui m'accusent injustement prouvent qu'ils sont immatures, irresponsables et ignorent tout à propos de l'UGET ; les informations qu'ils sont en train de répandre relatent l'absence d'un projet syndical. Leur lutte ne se situe pas autour d'une conception du rôle politique que doit jouer cette Union, il ne leur reste, donc, que le mensonge, l'aberration, la diffamation et l'injure avec des moyens abjects. Quand, moi, je luttais contre le régime de Ben Ali, eux, ils étaient inexistants. Où est-ce qu'ils étaient en 2009, à la suite de notre engagement de concrétiser la décision prise par la commission administrative de tenir le congrès, lorsqu'on m'a condamné à sept mois de prison ferme et exclu du travail sans procès pour avoir observé une grève de la faim pendant 57 jours en 2005 en guise de protestation contre le refus de l'autorité de tutelle d'inscrire six étudiants ? S'ils ont des preuves qui appuient leurs allégations, qu'ils le présentent aux étudiants et à l'opinion publique nationale. Ces éléments-là n'appartiennent pas à l'UGET à laquelle ils n'ont jamais adhéré. D'ailleurs, cette dernière pourrait bien regrouper des centaines de milliers d'étudiants sans pour autant comprendre de partis politiques à l'image de ce qui existe à l'UGTT où les 150 partis politiques se trouvant dans le pays n'y sont pas tous représentés. Malgré tout cela, tous ceux qui ont une appartenance partisane sont les bienvenus à partir du moment où ils font la part des choses entre leur appartenance au parti et leur adhésion à l'organisation estudiantine.
-Comment vous évaluez le système LMD?
-Comme je l'ai dit, il était précipité, parachuté et lié à des conventions économiques. On nous l'a importé des pays occidentaux, et pour en justifier l'implantation dans notre pays, l'ancien régime a prétendu que ce choix s'expliquait par son souci de faciliter la tâche à nos étudiants qui, lorsqu'ils choisissent de poursuivre leurs études dans ces pays européens, ils peuvent le faire normalement comme s'ils étaient chez eux. Mais en réalité, le système LMD est soumis à une série de conditions dont le nombre des étudiants qui doit atteindre les 500 000 et, donc, celui des établissements universitaires qui doit augmenter. Ce que les Tunisiens doivent comprendre c'est que plusieurs de ces établissements sont assimilés à des lycées, c'est-à-dire qu'ils prodiguent un enseignement de niveau secondaire qui n'a du supérieur que l'étiquette. Ce système est au service du capital, il lui permet de générer de technocrates ayant le profil requis pour servir ses intérêts, en ce sens qu'il n'est, aucunement, lié aux questions de développement et du marché d'emploi en Tunisie. D'un autre côté, ce système n'a pas pris en considération les besoins réels de l'étudiant qui, de ce fait, n'est plus l'objectif du processus éducatif mais un moyen qu'on gave de connaissances. Il comprend des défaillances évidentes quant à la nature de la formation assurée et des diplômes livrés et accentue, donc, la crise de chômage des diplômés universitaires. Il ne peut pas en être autrement lorsque cette formation est superficielle où les facultés d'analyse et de critique ainsi que la créativité chez l'apprenant sont annihilées, ce qui nous donne des technocrates spécialisés dans des domaines bien limités. Les inconvénients de ce système se vérifient sur le marché de l'emploi où les diplômés rencontrent des difficultés pour s'adapter à la vie sociale. La solution, pour nous, réside dans l'organisation d'un dialogue national où on doit faire participer toutes les compétences nationales en vue de réformer l'enseignement à tous les niveaux dans notre pays y compris, bien sûr, le système LMD instauré par Ben Ali et auquel le pouvoir actuel s'attache encore. Et je tiens à préciser que nous ne réclamons pas sa suppression mais sa révision, en ce sens qu'on en garde les points positifs et on en retire ceux qui ne le sont pas.
-Comment vous évaluez la participation des étudiants au sein des conseils scientifiques à travers leur syndicat relativement à la conception des programmes d'enseignement?
-Pour la participation de l'UGET, il faut éclairer l'opinion publique démocratique. Depuis l'avènement de l'actuel ministre à sa tête, l'autorité de tutelle est en rupture avec l'Union, elle a refusé aussi bien les demandes de réunion que les consultations avec celle-ci même à propos des préoccupations les plus urgentes des étudiants. Le ministère se comporte avec l'organisation estudiantine avec une arrière-pensée idéologique. L'autre question que doit savoir l'opinion publique c'est que l'enseignement supérieur n'a connu aucun changement depuis le système de Ben Ali, c'est-à-dire qu'on garde le statu quo au niveau de la gestion démocratique et aussi au niveau de la participation des étudiants dans les grandes décisions et en particulier dans tout ce qui touche à la réforme de l'enseignement. Leur rôle dans les conseils scientifiques reste, toujours, consultatif, la périodicité de ces derniers n'est pas respectée et les idées des étudiants, à l'intérieur de ces instances, ne sont pas prises en compte. Le ministère profite de l'état d'éparpillement que connaît l'UGET et exploite, que ce soit directement ou indirectement, la situation pour aggraver la crise en son sein. C'est pour toute ces raisons que nous avons décidé de tenir notre congrès quelques soient les circonstances pour sauver notre organisation, car c'est quand elle aura retrouvé sa force qu'on pourra faire face à toutes ces manigances et améliorer la situation des étudiants à tous les niveaux.
-Qu'est-ce que vous répondez au secrétaire général de l'UGTE qui considère que leur organisation n'a rien à voir avec le mouvement Ennahdha ? Et qu'est-ce que vous pensez de la rivalité que vous oppose ce syndicat au sein de l'université tunisienne ?
-Mais si ce n'est pas le cas, qui sont-ils alors? Ce sont des jeunes qui appartiennent, dans leur majorité, à ce parti, et c'est pourquoi nous ne la considérons pas comme étant une organisation syndicale de masse, vu qu'une telle institution doit être, nécessairement, variée et non pas avoir une seule couleur politique et une seule conception. L'UGET est, de toute évidence, l'organisation du parti au pouvoir. D'autre part, nous sommes contre le pluralisme syndical, parce que cela divise les rangs des étudiants, et, d'ailleurs, il y a plusieurs questions suspectes qui tournent autour du dernier congrès de cette organisation, étant donné qu'il était tenu sans cartes d'adhésion, ni élections, ce qui constitue une atteinte très grave au principe démocratique. Alors que nous, nous étions retardés trois ans, c'est-à-dire depuis le 14 Janvier, justement à cause de la non-satisfaction de ces deux conditions. L'UGTE est une organisation syndicale islamique qui n'a rien à voir avec le syndicalisme, et si nous consultons l'histoire, nous allons trouver que le travail syndical en Tunisie depuis sa naissance a, toujours, été l'apanage de la gauche.


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