Pendant que toutes les lumières étaient braquées sur les incidences des actes de violence perpétrés à la Cité Ettadhamen et à Kairouan, les promoteurs du dialogue national loin d'être impressionnés et résolus qu'ils sont, ne baissent les bras pour mener à son terme la mission qu'ils se sont fixée. Le siège de l'UTICA a abrité la réunion de la Commission de suivi des recommandations du deuxième round du dialogue national initié par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et qui a connu un grand succès en termes de participation de partis politiques et d'associations de la société civile, le 16 mai courant. La mise en place d'une commission de suivi est en elle-même un acquis non négligeable, à consolider. Cette commission a pour rôle de concrétiser les accords conclus et d'entrevoir d'autres accords sur les questions demeurées en suspens. La première réunion de la commission de suivi a été organisée lundi soir au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA). Ont participé à cette réunion les représentants des organisations nationales l'UTICA, l'UGTT, le Conseil de l'Ordre des Avocats et la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH). A leurs côtés ont pris part aux travaux, Ennahdha, le parti Républicain, le Congrès pour la République (CPR), l'Alliance Démocratique, Ettakatol, Al-Moubadara, le parti Al-Amana wal Adala, Nida Tounès, le Courant Démocratique, le mouvement Echâab, le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS), le Parti des Travailleurs Tunisiens, le parti des Patriotes Démocrates Unifiés, le parti Populaire Progressiste, le Parti Républicain Maghrébin et Al-Massar. Pratiquement la quasi-totalité des partis représentés au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) ont été présents au sein de cette commission de suivi. Ils étaient 16 sur 17. Le nombre des partis aussi grands soient-ils, qui avaient participé au dialogue abrité par Dar Dhiafa, n'était que de sept. Les différents participants ont salué l'esprit consensuel qui a présidé aux travaux de cette première réunion. Ils ont affirmé leur soutien aux louables efforts fournis par l'armée nationale et les forces de sécurité intérieure et leur détermination dans la lutte contre le terrorisme et la nécessité de faire respecter la loi par les groupes qui ont proclamé leur rejet de la loi et qui ont pris les armes contre l'Etat, c'est-à-dire contre leur propre pays, une sale besogne qui les discrédite irrévocablement. Ils rappellent que la lutte contre la violence et le terrorisme ne s'oppose pas à la liberté d'expression et aux manifestations pacifiques. Ils appellent toutes les parties prenantes à activer le Contrat social et à faire prévaloir le dialogue et les mécanismes de compromis dans la résolution des conflits sociaux. L'option pour l'apaisement doit être privilégiée en cette période délicate. Les derniers développements concernant l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) ont retenu l'attention des membres de la commission. Les risques de voir les élections reportées à des calendes grecques ont été évoquées. Ils appellent à fournir toutes les conditions juridiques et autres permettant de mettre en place l'ISIE pour qu'elle entame son travail dans les meilleurs délais. Il faut rappeler que sur ce point, le 2ème round du dialogue avait opté pour un délai de six mois après la mise en place de l'ISIE. Le Conseil de l'Ordre des Avocats qui avait exprimé dans le passé son refus de collaborer avec la prochaine instance puisque les avocats n'y seront qu'à titre personnel a changé d'avis. Il a exprimé sa prédisposition à revoir sa position. Les réunions de la commission de suivi doivent gagner en intensité. Plusieurs rencontres devront avoir lieu. Le congrès national pourra se réunir en cas de besoin. La prochaine réunion de la commission se déroulera à la Maison de l'Avocat pour discuter les points concernant l'assainissement du climat général et les points de divergence au sein de la Constitution. Il est évident que le travail de cette commission ne remplace pas celui de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). Son objectif est de faciliter le travail de la seule instance légitime et élue. Il faudra accélérer la mise en place d'une feuille de route claire pour réussir et mener à bon port la transition démocratique, engager le pays le plus tôt possible dans sa deuxième République et connaître enfin de véritables instances permanentes. Il y a une détermination absolue à faire aboutir le dialogue et privilégier l'intérêt supérieur du pays aux intérêts partisans. Le climat politique ne fera que gagner en stabilité.