Les réunions se poursuivent à l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT) pour la deuxième phase du dialogue national qui devra commencer jeudi prochain, le 16 mai courant au Palais des congrès à Tunis. Les préparatifs sont à leur dernière phase. Après des réunions avec différents partis politiques, l'UGTT a adressé un document aux différents partis et associations de la société civile invités au dialogue. Dans ce document figure l'ordre du jour des dossiers soumis au débat. Chaque parti ou association saura ainsi à quoi s'en tenir pour préparer en conséquence ses propositions. Les participants auront à débattre des grands problèmes qui intéressent la classe politique et l'opinion publique, comme l'achèvement de la Constitution et la discussion des questions source de divergences, comme le régime politique, le droit syndical… Les rendez-vous électoraux ne manqueront pas de retenir l'attention, vu leur importance et leur acuité. Il est temps qu'on en finisse par fixer des délais raisonnables et précis. Le climat dans lequel se dérouleront les élections sera au centre des débats. La violence, le terrorisme, la neutralité de l'administration, des mosquées et des établissements éducatifs mériteront une attention aiguë. L'écrasante majorité des partis politiques ont exprimé leur accord pour participer au deuxième round du dialogue national. Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de l'information a précisé au Temps que près de 50 partis et 30 associations ont été invités à participer à ce deuxième round. On s'attend à ce qu'ils feront le plein jeudi prochain. Les trois présidents sont attendus à l'ouverture de cette rencontre qui durera une seule journée. Mohamed Abbou, fondateur et porte parole du dernier parti qui vient d'être créé, le Courant Démocratique a déclaré hier sur les ondes de Radio Express Fm qu'en attendant la décision finale de son parti, il est personnellement disposé à rejoindre le dialogue national. Il a par ailleurs, précisé que son parti est de tendance socio-démocrate. Il se propose de dénoncer les erreurs des gouvernants, de donner une image positive de l'opposition et de présenter une alternative crédible au pouvoir en place. Pour nombre d'observateurs la deuxième phase de dialogue initiée par l'UGTT avec l'étroite collaboration de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) et le Conseil de l'Ordre des Avocats n'a d'autre alternative que d'aboutir et les chances de réussite restent énormes. Elle fait suite à un succès appréciable du dialogue laborieux qui s'est engagé à Dar Dhiafa à Carthage qui a enregistré la participation des trois partis de la Troïka, Ennahdha, Ettakatol et le Congrès pour la République, ainsi que le Parti Républicain, Al-Moubadara, l'Alliance Démocratique… Ces travaux de dialogue à Dar Dhiafa en dépit des divergences qui l'ont traversé, du moins pour le régime politique, ont néanmoins vu un certain consensus concernant l'équilibre des pouvoirs entre les deux têtes de l'exécutif, le président de la République et le chef du Gouvernement. Elu, le président de la République aura à arrêter la stratégie du pays en matière de politique étrangère, de défense et de sécurité. Il aura la main haute dans ces domaines, présidera les conseils ministériels y afférents et tout autre conseil de ministre, chaque fois qu'il le voudra même s'il traite d'autres sujets. Il désignera les hauts responsables de la sécurité, de la défense et des Affaires étrangères. Les officiels désignés seront soumis pour approbation à des commissions parlementaires comme c'est le cas dans d'autres pays démocratiques comme les Etats -Unis. Les Tunisiens ont eu à connaître les sarcasmes d'un régime parlementaire depuis les élections du 23 octobre et ont subi les affres du régime présidentialiste qui a mené à la dictature. Le mouvement Nida Tounès avait décidé de suspendre sa participation aux consultations dans le cadre du Dialogue national initié par le président de la République provisoire en attendant que s'y joignent le parti Al Massar et l'UGTT. De toute façon, les partis qui ont continué à dialoguer n'ont pas perdu leur temps. Des informations font état de possibilités de trouver un consensus sur le code électoral, le droit syndical et d'autres points litigieux concernant la Constitution. Ces progrès présentent l'avantage de faciliter le travail des participants au dialogue initié par l'UGTT, jeudi prochain. Tout porte à croire et à espérer que le 16 mai courant, les discussions aboutiront à des résultats positifs. Le terrain est déblayé. Reste la question de la violence et du terrorisme. Théoriquement, elle ne devra pas faire l'objet de divergences. Dans la pratique, les calculs partisans et l'absence de position claire chez Ennahdha et le CPR, vis-à-vis des Ligues dites de protection de la Révolution qui se sont distingués par leurs actions violentes peuvent entraver le chemin menant au consensus.