L'Etoile, retrouvant le goût de la haute compétition mais non sans quelque souci pour sa ligne défensive. Le CSSfaxien, théoriquement au top de sa forme mais contraint de se passer des services d'un de ses meilleurs joueurs en plus d'éventuelles séquelles de son voyage en Afrique. L'Espérance reposée et sûre de récupérer quelques uns de ses titulaires mais obligée de réagir à un échec dont elle ne sait comment le faire après un repos forcé qui menace d'interrompre sa concentration et enfin le Club Africain, réduit au rôle d'arbitre mais acculé à donner à ses supporters de quoi compenser une déception amère. Telle est la situation au moment de la reprise d'un play-off plus que jamais ouvert à toutes les perspectives. Et même le fait de jouer chez soi ou chez l'adversaire ne pèsera pas d'une façon décisive jusqu'ici trois sur les quatre concurrents ont gagné une fois à l'extérieur. Seul le Club Africain qui jusque là n'a pas quitté Radès n'a pas connu une telle satisfaction. L'occasion va lui être offerte aujourd'hui à Sousse où l'Etoile l'attend de pied ferme. Mais rien ne donnera à quiconque le moindre avantage en théorie. Seule la prudence qu'on sent habiter tous les concurrents risque de restreindre les résultats à des scores très serrés. Les avantages et supposés handicaps ainsi équitablement partagés, il reste à la première journée retour de nous dévoiler le club le mieux armé mentalement, le plus apte à exploiter l'impondérable, à saisir la moindre occasion qu'une éventuelle distraction de l'adversaire peut offrir. Jusqu'ici on n'a pas eu à nous plaindre d'un manque total de bon jeu, pour qu'on ne s'attende point aujourd'hui à un football de bon niveau. Par contre, tout le monde étant parvenu, il serait vain de s'attendre à voir l'un des quatre se faire surprendre comme ce fut le cas le 9 mai dernier, quand le CSSfaxien s'est laissé distancer par l'Espérance avant de réagir un peu tard. Comme le Club Africain qui n'ayant pu concrétiser les nombreuses occasions qui lui étaient offertes, fut incapable d'empêcher l'Etoile de réussir un doublé ; Non, aujourd'hui, ni l'Espérance ni l'Etoile ne pourront à l'avance, escompter une telle distraction de la part du CSS et du Club Africain. Si on excepte sa sortie pour la Coupe de la CAF fort dépendante des difficultés de logistique dans le continent africain, son itinéraire dans le play-off fait apparaître un solde des plus satisfaisants en dépit du nul qu'il a dû concéder à Tunis au Club Africain. Un solde qui dégage le meilleur coefficient dans le domaine offensif. Six buts en trois rencontres ce qui nous fait prévoir une rencontre face à l'Espérance où ce seront plutôt les Sfaxiens qui attaqueront le plus souvent. Mais on sait combien l'Espérance compte sur ce genre de jeu qui lui permet à l'occasion les contres susceptibles de provoquer des situations où les balles arrêtées ne seront pas rares suite aux actions solitaires de son désormais fer de lance, Blaïli. Mais, si Radès l'explication mettra en quelque sorte le réalisme confirmé de l'Espérance et la valeur incontestable d'un onze sfaxien touché par la grâce il y ira autrement à Sousse où les Clubistes tenteront une fois de plus de se débarrasser de cette résignation qu'on leur a vu ces derniers temps aux dépens d'une Etoile, actuellement euphorique, difficile à manier mais que les clubistes n'oublient que c'est elle, lors de la première journée du play-off leur a donné ce coup d'arrêt qui lui a mis dans la situation où ils sont. Gare, alors, à la réaction d'amour-propre. Le Club Africain tel qu'on l'a vu, parait encore capable de l'avoir.