L'Espérance et le CSS étant absents pour cause de coupes d'Afrique et le Stade Tunisien ne jouant que demain dimanche, l'Etoile pourrait prétendre à être seul leader du championnat ce soir. Pour l'être, il lui faudra toutefois disposer de l'Olympique de Béja, ce qui ne semble pas de tout repos. En plus, ce morcellement des journées est des plus trompeurs. Pour certains, il peut représenter un avantage puisqu'il fournit l'occasion de prendre une avance, même provisoire, qui sert plus le moral que la réalité des choses.Pour d'autres, c'est un handicap puisqu'il permet à ceux qui jouent après, de se préparer en fonction de ce qui s'est passé déjà. Mais cette quatrième journée ne vaudra pas tant par le nouveau profil du classement, mais plutôt des perspectives sur le long terme qu'elle nous édifiera, au vu des prédispositions des divers concurrents, concernant leur valeur réelle actuelle. Le cas de l'Etoile et du Club Africain retiendra sûrement l'attention de ceux qui essaient déjà de jauger les chances au plus haut niveau cette année. On a parlé au début de ce papier du match de l'Etoile qu'on a catalogué de peu de repos. En vérité, sur le papier et en tenant compte des trois premières rencontres des deux adversaires, il faudrait beaucoup d'effort et de chance à l'Olympique de Béja de pouvoir tenir tête à l'Etoile à Sousse et encore moins de la battre. Quand on sait que les Béjaois n'ont pas gagné un seul match ni marqué le moindre but, on imagine mal l'Etoile qui, cette année, semble prémunie contre toute distraction, se faire piéger chez-elle. Il reste à l'O.B de tenter l'exploit ce qui est son droit et pas tout à fait irréalisable. Le cas du Club Africain est plus complexe. On ne peut l'analyser seulement techniquement. Car ce club n'a fait, ces derniers mois qu'affronter des problèmes internes. De changement d'entraîneur au comportement plus ou moins réfractaire de certains joueurs. De l'opposition au bureau directeur qui ne se relâche guère à l'exigence de plus en plus impérative de ses supporters, ce club se voit finalement ferré à des obligations formelles et immédiates. Cependant, au vu de ses potentialités humaines, on le croit capable de surmonter ces difficultés. Mrad Mahjoub n'a-t-il pas dit qu'il lui suffit d'enclencher la dynamique du succès pour faire reprendre au club, sa véritable place ? Voilà donc aujourd'hui Hammam-Sousse qui se présente pour qu'on puisse vérifier la véracité de ses dires. Sur le papier, les chances clubistes sont, à l'évidence, plus sérieuses que celles de son adversaire. Mais n'oublions pas que les Hammamis ont déjà démenti de tels prononcés et à El Menzah même. Demandez au Stade Tunisien, il en a su quelque chose lors de la dernière journée. En dehors de ces deux rencontres, deux autres se dérouleront aujourd'hui. Avec d'autres soucis. L'A.S.Marsa qui n'a pas encore gagné va tenter de le faire chez-lui aux dépens de la J.S.Kairounnaise. Possible mais pas probable, car les kairouannais ont désormais d'autres ambitions depuis le changement de leur premier entraîneur. A notre avis, cette rencontre sera la plus indécise de la journée. Enfin, de la rencontre CSHL-A.S.Gabès, on est tenté de parler de contraintes dramatiques. Non pas qu'il y a déjà le feu à la maison, mais le fait que le CSHL est échaudé par son expérience des dernières années et que l'A.S.Gabès est hanté par son statut de nouveau promu, que ces deux clubs peuvent penser déjà à une politique de rigueur quant au résultat. Le classement à la dernière place impose déjà aux banlieusards l'impératif de la victoire surtout que le terrain leur est favorable. Mais de l'autre côté où encore un changement d'entraîneur a eu lieu, on attache à cette rencontre une importance telle qu'il n'est pas aisé de trancher avant les débats. Au lendemain de ces quatre rencontres, une cinquième se déroulera à Bizerte. Là un co-leader (le Stade Tunisien) va jouer sa crédibilité et un outsider (CAB) qui revendique les meilleures places rempliront à eux seuls l'après-midi du dimanche.