Après la grève générale observée par la ville de Skhira, deux groupes de protestataires différents ont déclenché des sit-ins pacifiques devant le siège de Tifert (Tunisian Indian Fertilizers) , usine d'acide phosphorique, implantée dans la zone industrielle de la ville. Ouvriers qualifiés , ces laissés pour compte D'après nos sources, le premier groupe est composé de 21 personnes en situation de chômage, entre chauffeurs et ouvriers qualifiés appartenant à plusieurs spécialités dont la mécanique, l'échafaudage, la peinture industrielle et l'électricité. Contrairement à ce qui nous avait été déclaré auparavant, les membres du groupe n'avaient jamais fait partie du personnel de Tifert mais ils avaient quand même participé durant quatre ans aux travaux de construction de l'usine en tant qu'ouvriers engagés par une société privée. Or, selon la version des personnes contactées, des promesses avaient été faites, aux membres du groupe protestataire, par le directeur de l'usine au mois d'avril 2013, quant à leur intégration au sein du personnel de l'unité après son démarrage. Une fois le démarrage réalisé, grâce aux efforts de ces ouvriers, apprend-on, toujours rien de concret quant à leur recrutement par la société. Aucun espoir en perspective non plus ni auprès des responsables de Tifert ni auprès des autorités régionales. En désespoir de cause, et d'autant plus frustrés qu'ils n'avaient pas fait partie des 470 personnes recrutées lors de son démarrage, par la société tuniso-indienne, alors qu'ils avaient pris part aux travaux de sa construction, lesdits « laissés pour compte », ont recours au sit-in, pacifique, dans l'espoir de se signaler à l'intention des responsables locaux et régionaux. Il s'agit, est-il besoin de le rappeler, de gens sans ressources, dans une situation d'autant plus lamentable qu'ils sont pères ou soutiens de familles. C'est ce qui explique leur détermination à poursuivre leur mouvement de protestation, dans le cadre du respect de la loi, c'est-à-dire, sans perturber le travail de l'usine. Sit-in pour reclassement Une quarantaine d'ouvriers de la Tifert ont eux aussi observé hier matin un sit-in, mais pour des revendications liées au reclassement. D'après le représentant syndical des agents de la société, les protestataires, reçus par le directeur du personnel ont eu des assurances quant à l'examen de la question, au retour du directeur de l'usine, actuellement à Tunis pour des raisons professionnelles. Lors de la réunion prévue, il sera aussi question de la prime de démarrage. Par contre, toujours d'après le même représentant syndical, le moment n'est pas jugé propice à la réclamation de la prime du partenaire étranger, compte tenu du récent démarrage de la société.