La huitième chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis statuera au début du mois de Juillet prochain sur une affaire de torture aux locaux du Ministère de l'Intérieur au cours de l'ancien régime dictatorial. Les victimes, des islamistes accusés d'avoir perpétré des actes terroristes contre le local du parti dissous Le RCD situé à Bab Souika et aussi accusés d'avoir causé des brûlures mortelles à l'encontre des gardiens du local du comité de coordination de ce même parti. Sont impliqués dans cette affaire : l'ex Président déchu, l'ex directeur de la sécurité de l'Etat Ezzeddine Janayeh actuellement en fuite et plusieurs ex- cadres du ministère de l'Intérieur. D'après les éléments de l'enquête, c'est en 1991 sur ordre de l'ex Président de la République, que les agents de la brigade d'intervention de la sécurité de l'Etat ont effectué des arrestations sur des membres actifs du parti de la tendance islamique. Le plaignant dans cette affaire Dhaou Thabti activiste du parti a été conduit aux locaux de la brigade. Il a été tabassé et agressé dans plusieurs endroits de son corps. Il a été privé de sommeil toute la nuit, puis le lendemain il a été emmené au bureau d'Ezzeddine Jenayeh qui l'a interrogé à propos de son inculpation dans l'affaire de Bab Souika. Il lui a attribué l'entière responsabilité dans l'incendie du local. Ayant nié les faits il a été conduit dans des cellules réservées à la torture. Il a subi les pires sévices ainsi que tous ceux arrêtés avec lui parmi lesquels il y avait Mr Ajmi Lourimi actuel cadre du Parti Nahdha. L'état de santé de tous les détenus a été détérioré à tel point que les médecins qui assistaient à la torture ont dû intervenir plusieurs fois. Un détenu Feu Abderraouf Laribi est décédé sous la torture. Tous les moyens étaient permis pour soutirer des aveux des détenus. Le plaignant a été finalement acheminé à la prison civile du 9 Avril et incarcéré illégalement sans aucun procès.