Il a suffi d'un clic pour l'élégant Abdou Diouf de l'Agence francophone qui persuade de sa présence à l'ouverture solennelle du 5ème Congrès mondial contre la peine de mort, le 12 juin courant, alors qu'il ne pouvait se trouver physiquement parmi nous. C'est en effet sur écran qu'il a délivré un vibrant message aux congressistes, comme seul pourrait le faire l'ex-président sénégalais, héritier du verbe altier du poète Senghor… Quand vint le tour de la Tunisie, c'est hélas, un Aziz Krichen, en personne arrivant par vaux et par airs pas du tout en forme qui se lance dans une lecture, ahanante d'une missive envoyée par notre président de la République. Laborieux déchiffrement d'un court texte, sans doute bien rédigé, péniblement, laborieusement clamé (" … une lutte si-z-intense… " !), avant de soumettre aux interrogations de son interlocuteur à la tribune pour donner son avis à lui. Un désastre de cafouillage, d'hésitations et de confusion ! Le plus comique pour la dizaine de Tunisiens présents dans la splendide salle-auditorium du palais des Congrès de la capitale hispanique c'est ce moment où Aziz Krichen (garçon fort intelligent quand il bavarde seulement, mon ami et complice, jadis, aux époques déjà lointaines de nos marginalités politiques) a été si mal inspiré qu'il a cru utile de corriger son présentateur anglophone qui l'a " traité " de " Consultant de M. Marzouki ", rectifiant sans vrai à-propos : " … Je suis ministre-conseiller " ! Mais, dans le gouvernement de qui est-il le ministre ? Youssef SEDDIK