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«La région de Kroumirie , un repaire pour les terroristes »
L'invité(e) du dimanche: Faouzi Hadhbaoui, secrétaire général de « Horizons pour le développement durable »
Publié dans Le Temps le 16 - 06 - 2013


Entretien conduit par Faouzi Ksibi
Il est incontestable que l'environnement, dans notre pays, connaît de grandes difficultés de tout ordre. Sa détérioration n'est un secret pour personne et le citoyen ordinaire saisit, aujourd'hui, cette vérité très désagréable qui nuit, considérablement, à la qualité de sa vie. Cette question vitale transcende toutes les considérations politiques et devrait, normalement inciter toutes les parties à conjuguer leurs actions et à agir pour le bienfait du milieu, un sentiment qu'elles partagent toutes et dont le devenir est vital pour tout le monde. Toutefois, cette approche de la question s'avère naïve suivant les affirmations de notre invité qui soutient que même ce secteur n'échappe pas aux calculs politiques étroits pour lesquels on sacrifie tout y compris la nature...
-Le Temps : comment vous évaluez l'état actuel de l'environnement ?

-Mr Hadhbaoui : la situation est catastrophique au vrai sens du terme, elle était déjà désastreuse avant le 14 Janvier et s'est aggravée davantage depuis de façon manifeste. Le citoyen en est tout à fait conscient, puisqu'il en appréhende l'énormité à l'œil nu dans son quotidien à travers les monticules d'immondices disséminées à longueur de vue indistinctement dans les quartiers et les espaces verts dont certains ont même été bâtis. Mais le plus grave de tout cela restent les actes de vandalisme perpétrés dans les zones forestières, telles que celle de Kroumirie où on procède à l'abattage d'arbres. Ces zones subissent une destruction systématique au milieu du silence absolu et de l'absence totale des autorités, ce qui laisse soupçonner une certaine complicité.
-Qu'est-ce qui vous fait dire que la situation actuelle de l'environnement est pire qu'avant ?
-La chose n'a plus besoin d'être prouvée tellement elle est flagrante, comme je l'ai précisé. De l'avis de tous, spécialistes et simples citoyens, la dégradation de l'environnement a, aujourd'hui, atteint son point culminant, et il ne va pas falloir attendre les générations futures pour en mesurer l'ampleur des dégâts, la situation est déjà alarmante. Donc, il est clair que l'environnement est le cadet des soucis des autorités actuelles et peut-être bien qu'il ne figure même pas sur la liste de leurs préoccupations. A preuve la création, dans le gouvernement de Hamadi Jebali, d'un ministère s'y rapportant qui n'a, en fait, joué aucun rôle et dont le seul rapport avec l'environnement c'était le nom, et sa suppression dans le gouvernement de Ali Laârayedh au lieu de procéder à sa restructuration. Actuellement, l'environnement se trouve annexé au ministère de l'équipement, ce qui témoigne de l'absence d'intérêt et de politique claire vis-à-vis de ce secteur vital de la part du gouvernement de la Troïka.
-Comment expliquez-vous cette rétractation de la part du gouvernement?
-La création d'un ministère pour l'environnement était décidée dans un esprit de propagande en vue d'afficher et de monnayer l'image de gouvernance exactement comme le faisait Ben Ali. Sinon comment expliquer la démission de l'Etat d'un domaine aussi indispensable à un moment où, en plus des monticules d'immondices qui envahissent aussi bien la ville que la compagne, les grandes causes relatives au littoral, aux forêts et à la pollution dans les grandes villes telles que Gabès deviennent très inquiétantes. Dans cette dernière, les citoyens subissent une mort lente, et on a l'impression que la pollution y suit un rythme crescendo, vu que les activités dans les zones industrielles sont renforcées, alors qu'en contre partie on n'a rien fait pour la protection de l'environnement et, donc, des citoyens. Décidément, ni eux, ni le cadre dans lequel ils vivent ne sont importants aux yeux des autorités ; il est grand temps pour que les associations et aussi les partis politiques qui s'occupent de l'environnement et de la sécurité du citoyen bougent, ils sont appelés à mener une action commune imminente pour sauver Gabès. Il est clair que le démantèlement d'un ministère si important et si vital à un moment aussi crucial dénote un manque flagrant de responsabilité. Pire, au cours de son existence fulgurante qui a duré quelques mois, ce ministère non seulement n'a rien fait, mais en plus il était complice de certaines associations auxquelles il a versé des subventions. Il est impératif qu'une enquête soit ordonnée à ce sujet pour que les gens sachent quelles sont ces associations et pourquoi c'étaient elles qui ont bénéficié de tels avantages et non pas d'autres.
-Mais la question de l'environnement ne relève pas uniquement d'un ministère, d'autres instances telles que les municipalités en assument également la charge.
-Effectivement, mais le problème c'est que celles-ci ne peuvent pas bien fonctionner, elles sont, foncièrement, handicapées par les délégations spéciales réparties entre les composantes de la Troïka suivant des quotas partisans. Ce partage et les arrangements opérés conformément à certains positionnements et à des calculs politiques ont amputé les municipalités en les empêchant de jouer leur rôle ne serait-ce que dans son seuil minimum. Au lieu d'assumer les responsabilités qui leur incombent et pour lesquelles elles sont désignées, ces délégations spéciales se sont transformées en des ailes politiques pour leurs partis respectifs et en organes de propagande en prévision des prochaines élections. A cette absence d'indépendance s'ajoute l'incompétence de ces élus du gouvernement qui n'ont aucun savoir dans la gestion de la ville, ils n'en ont aucune conception, ni environnementale, ni sociale, ni culturelle… Donc, on a écarté des compétences pour faire venir des gens, complètement, inexpérimentés et l'environnement se trouve, de ce fait, sacrifié et instrumentalisé politiquement.
-En l'absence de conceptions et de stratégies, quelles solutions préconisez-vous pour sauvegarder l'environnement du moins dans l'immédiat?
-La chose est possible avec des délégations spéciales indépendantes qui prendraient des mesures urgentes pour limiter les dégâts à condition, toutefois, de coordonner leur action avec les associations spécialisées sans l'apport desquelles il ne pourrait pas y avoir de solutions. L'Etat ne pourrait rien faire dans le domaine environnemental sans l'intervention de ces dernières dont l'empreinte y est assez visible et le travail accompli très important malgré qu'elles ne touchent aucune aide de quelque partie que ce soit. Si elles y parviennent c'est, de toute évidence, grâce aux sacrifices consentis par leurs membres qui sont tous bénévoles et qui endurent toutes les peines du monde pour faire aboutir ces projets nobles. Donc, dans les conditions politiques actuelles que connaît le pays, des solutions préventives et urgentes restent possibles pour arrêter l'hémorragie si on conjugue les efforts et qu'on attribue le rôle principal aux associations environnementales. Il faut développer le travail de proximité, accentuer le contrôle des forêts et exercer une pression sur les conseils municipaux pour les pousser à remplir leurs tâches.
-Justement à propos des forêts, vous avez parlé de graves dommages subis par la région de Kroumirie. Comment s'y présente exactement la situation ?
-Pour vous montrer à quel point cette région est importante voire vitale pour la Tunisie, j'emprunterai une métaphore chère aux géographes : la Kroumirie c'est les poumons par lesquels respire le pays. Elle contient 80% de nos forêts, et la caractéristique fondamentale de cette région vaste et dense c'est sa fragilité à l'image de toutes les forêts de la Méditerranée. L'autre particularité de cette forêt du Nord/Ouest c'est qu'elle abrite des arbres menacés d'extinction, en particulier, le chêne liège et le chêne zen, mais aussi le peuplier qui se trouve dans les zones périphériques de la Kroumirie et le pin d'Alep qui subit une destruction totale. Cette région est exposée à un projet d'assassinat qui se pratique au quotidien au vu et au su de tout le monde et qui se manifeste par l'abattage sauvage d'arbres de cent/deux/trois cents ans. Cela s'accomplit en l'absence totale de tout contrôle, ce qui met au grand jour un vide juridique et institutionnel. Les gens voient tous les jours des pistes s'ouvrir dans ces forêts par des gens étrangers à la région, et qui risquent fort d'être empruntées par des terroristes d'autant plus qu'elles sont aménagées dans des endroits inaccessibles, et des tracteurs y pénétrer pour transporter les arbres abattus. Tout cela se fait sous le regard complice des autorités qui refusent de broncher, car plusieurs parmi ces cambrioleurs appartiennent aux partis au pouvoir et particulièrement à Ennahdha. Je suis persuadé que tous les Tunisiens en sont concernés, ils doivent se mobiliser pour sauver les monts de Kroumirie. Cette région est d'autant plus importante qu'elle renferme 80% des réserves d'eau du pays, et où sur une superficie de 25 km2, on trouve entre dix et douze barrages. Cette grande richesse constitue un élément fondamental de l'écosystème. Les forêts sont exposées à un autre problème, l'élevage intensif des chèvres qui sont connues pour leur action dévastatrice. Si cette situation continue, il est à craindre qu'un jour la forêt disparaisse et qu'on en parle comme dans un conte de fées pour se rappeler un passé radieux. Une hypothèse aussi apocalyptique n'est, malheureusement, pas à écarter, parce qu'il n'existe aucune politique pour sauvegarder, sauver ou entretenir l'environnement dans la région de Kroumirie, et ce en dépit du cri de détresse lancé depuis longtemps par ses habitants et les associations qui essayent de résoudre, avec des moyens de bord, leurs difficultés quotidiennes qui pourraient être facilement dépassées avec une meilleure exploitation des richesses forestières.
-Comment cela est-il possible ?
-Cet environnement est en train de leur offrir des ressources assez importantes. S'il existait une politique environnementale progressiste et claire, une bonne partie des chômeurs seraient recrutés dans le cadre de ce qu'on appelle l'économie verte, c'est-à-dire que, contrairement à ce que pensent certains, il n'y a pas de contradiction entre les deux domaines qui peuvent très bien coexister et se compléter sans qu'aucun ne nuise à l'autre. Donc, qu'on arrête d'en faire une dualité qui est inventée par le capital sauvage qui a refusé de signer plusieurs protocoles relatifs à la protection de l'environnement, dont celui de Kyoto, qu'il n'hésite pas à détruire pour la préservation de son propre intérêt. Aujourd'hui, il est établi par les mouvements environnementaux ainsi que les partis verts et progressistes dans le monde entier qu'un nouveau modèle de développement conciliant le progrès économique et l'environnement est tout à fait possible, cela constitue une solution radicale pour la crise aiguë que vit l'économie.
-Votre association agit seule sur le terrain ou bien coordonne son action avec celles d'autres associations présentes dans la région ?
-On agit de concert avec des associations de Fernana, Beni M'tir, Ain Drahem, et on essaye d'élargir le champ de nos relations pour en impliquer d'autres se trouvant en dehors de cette région pour donner plus d'envergure et plus de force à notre action. Car le travail environnemental ne consiste pas dans la rédaction de beaux textes mais plutôt dans un travail de terrain quotidien. Bien qu'elle existe, cette coordination reste insuffisante et elle est, donc, à parfaire pour les années à venir. Et ce qui est déplorable c'est l'indifférence totale affichée par les autorités locales y compris les délégations spéciales qui se contentent de contempler nos actions menées au quotidien en vue de sauver la forêt contre les nombreux dangers qui la guettent et empêcher qu'on y jette les ordures, ou bien de préserver l'eau potable. Au lieu de nous convoquer et de coopérer avec nous, ces autorités créent de toutes pièces des associations ayant une identité énigmatique se situant à cheval entre le caritatif et le théologique faisant prévaloir des calculs politiques et électoraux étriqués aux dépens de l'intérêt général.
-Est-ce que votre travail ne dépasse pas le cadre associatif?
-Pas du tout, il existe, aujourd'hui, une expérience mondiale qui montre à l'évidence que le travail environnemental concerne tout le monde et pas uniquement les associations ; en ce sens que s'il est vrai que notre activité est, foncièrement, associative, la coordination avec des partis politiques progressistes qui soient prêts à servir l'environnement ne nous contrarie aucunement, bien au contraire ils sont les bienvenus et leur assistance ne pourrait que faire du bien au secteur. Il est à préciser que l'axe du travail entrepris dans ce sens avec les partis politiques est l'environnement et l'homme au sein de cet environnement. Il s'agit là d'une question qui est en même temps d'ordre philosophique et pratique. La situation alarmante que connaît l'environnement a poussé plusieurs partis dans le monde à intégrer le pouvoir politique, car ils ont compris qu'ils ne pourraient pas faire face à la dévastation et à la spoliation de l'environnement que si leur action requiert une dimension politique. Je saisis l'occasion pour j'adresse un message aux partis et plus précisément aux partis de gauche progressistes pour leur dire que s'il est vrai que les questions économique et sociale sont très importantes pour l'homme, l'environnement n'en est pas moins important. Ni l'emploi, ni la santé, ni rien du tout ne sont possibles sans prêter grand intérêt à l'environnement et en faire le centre de tout projet politique. Notre appel réitéré ne veut pas dire qu'on est nihilistes, loin s'en faut, on apprécie bien les acquis réalisés partout dans le monde en faveur de l'environnement grâce à cette nouvelle manière de le concevoir.
-Donc, selon vous, le problème de l'environnement ne pourrait être appréhendé dans sa juste dimension qu'en le plaçant dans un cadre aussi bien philosophique que politique.
-Effectivement, c'est d'ailleurs cette double dimension qui nous attache à ce domaine, c'est-à-dire votre vision de l'homme et de l'environnement dans lequel il évolue ainsi que de sa relation avec ce milieu naturel et ses semblables. C'est la dimension philosophique de la question. Pour ce qui est de la seconde composante, il est prouvé, aujourd'hui, que les problèmes relatifs à l'environnement ne pourraient pas être résolus techniquement comme en usait Ben Ali ou bien la Troïka, actuellement, en en créant un ministère de vitrine pour assurer la soi-disant gouvernance, et dont le but est, dans un cas comme dans l'autre, la pure propagande politique. C'est pourquoi, lorsque vous entreprenez une lutte pour la défense de l'homme et de l'environnement et de la relation entre eux, vous allez vous heurter à tous les ennemis de ce dernier qui sont, en fait, ceux du premier. Je voudrais à ce propos, rappeler une image très significative qui s'est produite dans une zone touristique de Hammamet ou de Sousse où des Salafistes ont coupé deux palmiers pour y accrocher le podium du prédicateur !!! Il est indéniable que ces ennemis de l'environnement sont ceux-là mêmes qui affichent leur hostilité au progrès, à la liberté et à l'homme. Ces actes barbares nous rappellent l'abattage d'arbres au parc « Taksim » par les autorités islamiques turques. Décidément, ces fondamentalistes religieux n'éprouvent aucun goût pour la nature, c'est-à-dire pour tout ce qui est beau, ils sont les ennemis jurés de l'esthétique.
-Il y a des soupçons qui tournent autour du financement et de l'agenda de certaines associations environnementales. Comment vous réagissez vis-à-vis de ces accusations ?
-Ce problème existe bel et bien et concerne toutes les associations d'une façon générale abstraction faite de la nature de leurs activités particulières. Cette triste réalité se répercute, malheureusement, sur celles travaillant dans le domaine de l'environnement, étant donné que certaines d'entre elles se servent de celui-ci comme une simple façade, alors qu'en réalité, elles s'adonnent à des activités caritatives et de prédication. Les associations qui travaillent réellement dans l'environnement ne perçoivent aucun sou de qui ce soit et leurs membres payent leurs activités avec leur propre argent et y vaquent au risque de leur vie. Ces associations ne disposent d'aucune ressource et sont privées même de celles qui sont autorisées y compris les ressources provenant de l'ONU qui établit des programmes pour l'environnement dans le cadre de la transparence et de la loi et offre des aides aux parties qui rendent service à ce dernier. On en est privés, parce qu'on est étrangers à la machine du gouvernement, seules en bénéficient les associations douteuses qui se réclament, abusivement, de l'environnement. Le financement des associations transite par plusieurs canaux tels que celui du Qatar, et il est impératif que ce dossier soit traité à l'échelle nationale; et que tout le monde sache que les vraies associations environnementales qui militent, avec ténacité, pour la défense de l'environnement seraient les premières à rendre publiques leurs sources de financement, le jour où ce dossier serait ouvert.
-On voudrait nous renseigner sur le projet que votre association est en train d'exécuter dans la région de Kroumirie.
-Il s'agit d'un petit projet mais qui est très ambitieux et très promoteur, en ce sens qu'il sera une sorte de phare pour éclairer l'avenir. Il consiste dans l'offre d'une ruche d'abeilles à chacune des 35 familles les plus nécessiteuses se trouvant à Ain Ben Houamel, Soudan, Labgaâ. Ce projet présente un double intérêt, l'un social, l'autre, environnemental. Il participe, d'une part, à assurer une ressource supplémentaire à ces familles, de l'autre, il permet la variation du milieu forestier grâce au rôle de pollinisation des abeilles qui meurent, aujourd'hui, en très grand nombre à cause des insecticides et des pesticides qu'on asperge sur les forêts. Et parallèlement à ces dons, on organisera des séances de formation où on va cibler les femmes, parce qu'elle est, généralement, inactive, ce qui est de nature à lui permettre à mieux s'occuper du projet. Ainsi, notre projet aura une triple dimension : sociale, environnementale et pédagogique.


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