Les adhérents de l'Union des Diplômés Chômeurs (UDC) à bout de patience et ayant épuisé toutes les démarches et procédures, ont organisé hier une journée nationale de contestation en tenant plusieurs sit-in de protestations dans la plupart des gouvernorats du pays sous le slogan « Yezzi ma sketna ». La grande inquiétude qui taraude et agace l'UDC réside en la politique de l'emploi. Salem Ayari, secrétaire général de l'UDC, tient à signaler que son association revendique des critères transparents et justes dans les recrutements opérés par la fonction publique, les établissements et les institutions publiques. Les adhérents de l'UDC tiennent à une politique de l'emploi favorable aux démunis. Ils considèrent que le militantisme ne coûtera pas plus cher aux sans emploi que le silence. Salem Ayari a précisé au Temps, que l'UDC revendique la libération de ses camarades détenus à Mdhilla dont le procès est prévu pour jeudi prochain. Leur arrestation fait suite à un mouvement de contestation devant la délégation de Mdhila. Les militants de l'UDC demandent l'arrêt des poursuites à Siliana et surtout ceux des membres du bureau local de Gaâfour. Un mouvement de contestation a eu lieu, hier à Menzel Bouzaïene. Par ailleurs, le secrétaire général du bureau local de Gafsa se voit intenter un éventuel procès. Le secrétaire général affirme qu'avant l'engagement des affaires dans le processus juridictionnel, on demande aux jeunes incriminés de signer un engagement à travers lequel ils s'abstiennent de toute action de contestation. « Au lieu de privilégier le dialogue et de considérer l'UDC comme un partenaire à part égale, le Gouvernement utilise d'anciennes méthodes », déplore notre interlocuteur. L'UDC ne compte pas se limiter aux mouvements de contestation d'hier. Le jour du procès, il y aura aussi des actions pareilles. Une autre journée nationale de contestation est prévue, le jour du démarrage des séances plénières de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) pour la discussion du projet de Constitution article par article. Elle aura pour motivation l'inclusion du Droit au travail dans la Constitution. La Révolution du 17 Décembre-14 janvier, fut bien déclenchée en raison du chômage et des disparités régionales. Ces ingrédients doivent trouver leur traduction dans le contenu de la Constitution post-révolution. De même l'UDC tient au non criminalisation des mouvements sociaux de contestation. Dans le cadre des différents mouvements de protestation d'hier, un rassemblement a eu lieu hier devant le ministère de l'Education nationale et à la Kasbah. Les manifestants ont réclamé le droit au travail et l'annonce des résultats des concours des années 2011 et 2012. Ils reprochent au Gouvernement de n'avoir rien avancé concernant la loi qui organise les concours. « Le Gouvernement a opté pour la politique de la fuite en avant », déplore Salem Ayari. Il précise que dans le passé un instituteur titulaire, pouvait passer le concours pour devenir professeur de l'enseignement secondaire et prendre la place d'un diplômé en chômage. L'UDC, parle du laisser aller dans les institutions publiques et d'absence logique. Il cite en exemple, un concours au ministère de l'Agriculture pour le recrutement d'un topographe. Il affirme que dans les épreuves écrites deux candidats avaient réussi, une fille et un garçon. Le jour de l'épreuve orale, seule la fille s'était présentée. Elle devait être la seule à réussir. A la proclamation des résultats, les noms de deux autres jeunes ont été ajoutés. D'où sont-ils venus ? « Des dépassements peuvent avoir lieu, parce qu'il n'y a aucun mécanisme pour le contrôle de l'opération de recrutement », proteste le secrétaire général de l'UDC. L'association ne milite pas seulement pour l'emploi des diplômés, dans la fonction publique ou dans le secteur privé. Elle lutte aussi pour ceux qui veulent créer leur propre emploi, en montant leur projet. Elle déplore que nombreux jeunes diplômés qui ont élaboré des études de projet, voient leurs projets bloqués au niveau du ministère de l'Industrie ou ailleurs, comme la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME). A l'UDC, on déplore que l'allégeance soit redevenue la voie la plus indiquée pour pouvoir accéder à un emploi ou voir son projet financé.