Par Khaled Guezmir Il y a plus de 2300 ans, Aristote le Stagirite macédonien philosophie et politique, précepteur d'Alexandre le grand, mettait les bases de la sociologie politique qui feront de l'Occident ce qui est, aujourd'hui, un monde à part qui se distingue par ce mode de gouvernement tant prisé et tant désiré par tout le reste de l'humanité soumise au despotisme à des degrés divers, ce monde qu'on désigne par ce mot magique : « La démocratie ». Or, comme par hasard, l'une de ces bases c'est la « citoyenneté ». Le citoyen, pour Aristote, n'est pas un simple « habitant », jouissant des droits ordinaires qui lui assurent la vie et la jouissance de ses biens, la fondation d'une famille ou même la liberté physique et intellectuelle. Le citoyen est l'opposé de « l'esclave ». C'est un « homme que la nature a honoré de la liberté, un homme, ajoute-t-il « qui a le droit d'élire et d'être élu ». (Cf. son livre « La politique »). C'est le premier acte et la première pierre du Temple démocratique basé sur la participation politique. « Elire » c'est le droit de suffrage et de choisir ses gouvernants, « être élu » c'est le droit d'accéder aux fonctions administratives, gouvernementales et politiques en toute égalité avec ses concitoyens. Plusieurs siècles après, les rédacteurs de la Révolution française de 1789 ont intitulé leur charte solennelle : Déclaration des droits de l'Homme et du « citoyen », la référence au grand Aristote s'en trouve bien confirmée. C'est le père de la démocratie occidentale. Aujourd'hui, en 2013, dans les pays du « Printemps arabe » (sic) largement traumatisé par le fanatisme et l'extrémisme, on est encore à marchander les droits de citoyenneté du Tunisien, de l'Egyptien, du Libyen etc… Nous sommes encore au stade de « l'habitant » mais dépourvu du droit d'élire et d'être élu, ce qui nous ramène encore plus bas dans la hiérarchie des valeurs universelles, celle de « l'esclavage politique». Nous disons cela avec toute l'amertume et la tristesse nées pourtant d'un mirage, et d'une promesse celle du 14 Janvier 2011, qui devait nous faire accéder au rang de la « citoyenneté » pour toujours de façon égalitaire et irréversible. Ces jours sombres célébrés pourtant en grande pompe par les « victorieux » du 23 octobre 2011, n'ont pas l'air d'interroger les promoteurs de cette loi infâme de l'exclusion, par laquelle on veut culpabiliser des « frères » et des « sœurs » tunisiens comme au temps de la défaite du nazisme, en Allemagne. Personne parmi ces justiciers rédempteurs « purs » comme l'eau de roche, n'est allé sondé le passé proche et l'âme du peuple allemand après Nuremberg où l'on a jugé pourtant les criminels nazis et non le peuple allemand tout entier parce qu'il a dit « Hiel Hitler » dans un moment de lavage et d'asservissement cervical imposé par l'idéologie fasciste et ses Goebbels illuminés. Les citoyens allemands même ceux qui sont nés après la fin de la guerre, subissent encore les assauts ravageurs de la culpabilisation qui leur est imposée par l'ordre médiatique international. Mais la grandeur du peuple allemand et son génie créateur ont su puiser dan cet amour immense de la vie, et sa volonté « d'être… citoyen », la force de ressusciter à partir du néant désertique où la culpabilisation des « vainqueurs » a voulu les enchaîner. La Tunisie, pays de 12 millions d'habitants, a peine n'a pas besoin de plus de cassures et de souffrances morales après des années de dictature, corrompue. Toutes les lois de l'exclusion sont illégitimes au regard du droit international que la Tunisie a adopté et qui demeure supérieur aux lois internes elles mêmes. Un changement de « vainqueurs » aux prochaines élections pourraient même les déclarer nulles et on avenues, parce que toutes les lois sont humaines et passagères. Par ailleurs, ceux qui ont commis des crimes peuvent être jugés devant les tribunaux. Entre temps, que de fractures, que de brisures et de haine, semées dans le corps social, où l'on revient au premier temps de la bible et où les hommes sont « ennemis » de leurs frères ! Tout cela, pourquoi pour éliminer politiquement un homme qui caracole dans les sondages pour la présidence et un parti crédible et capable d'assurer un certain équilibre et qui constitue la véritable immunisation contre les nouveaux totalitarismes qui s'annoncent. Et pourtant, c'est cet homme si décrié qui a réalisé le « miracle » d'organiser les premières élections libres et transparentes de ce pays et qui ont bénéficié aux gouvernants actuels. Dieu, pardonnez leur… ils ne savent pas ce qu'ils font ! Mais, les Tunisiens ont mieux à faire que de subir la haine, ils doivent chanter la vie et aller de l'avant ! Leur pays leur appartient et aucune loi au monde ne peut les en priver. Les Allemands l'ont compris en 1946 au lendemain, d'une guerre qui a dévasté leur pays. Résultat, l'Allemagne est à nouveau, aujourd'hui, la première puissance d'Europe ! A méditer !