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Ces putschs qui ne disent pas leur nom !
Baromètre: Cascades de démissions à Al Jomhouri ; Attounssiya privée de fréquence ; le Front Populaire divisé ...
Publié dans Le Temps le 09 - 07 - 2013

On en est encore, en Tunisie, à polémiquer sur la nature du changement politique opéré mercredi dernier en Egypte. S'agit-il d'un coup d'Etat militaire ou de « mouvement populaire pour une rectification dans le cours révolutionnaire » ?
En même temps on évalue, chacun selon ses estimations, les chances que le scénario du Caire se reproduise chez nous : Hamma Hammami par exemple sent qu'un reversement du régime à l'égyptienne est « probable », Nida Tounès et le mouvement « Tamarrod » y croient aussi mais tout en étant conscients que cela demande du temps et beaucoup de mobilisation. Rached Ghannouchi, Ali Laârayedh, Noureddine B'hiri et les alliés stratégiques d'Ennahdha affirment avec certitude que la Tunisie est à l'abri de pareils coups d'Etat militaires et que la « légitimité » est sous bonne garde. Certes, mais à dire la vérité, notre pays a connu au moins trois putschs ces cinq derniers jours, sauf que personne ne veut les appeler par leur nom !
Opération « chaîne propre » !
Faisons le compte à rebours : le coup de Slim Riahi avec la chaîne Attounsiyya est un modèle réduit du coup d'Etat qui a destitué Mohamed Morsi. L'acquéreur de la fréquence qui diffuse cette chaîne justifie ce geste par son « engagement contre la corruption et les corrompus » et confère ainsi à la rupture de fréquence une certaine légitimité révolutionnaire ! Nous avons lu à ce sujet une réponse de Slim Riahi à Tahar Ben Hassine et à Naoufel Ouertani, dans laquelle il rappelle à ces derniers –qui l'auraient accusé d'enrichissement illicite- qu'il y a peu, ils le suppliaient pour les secourir financièrement. Sur un autre plan, Si Slim invoque des malversations dans la gestion des finances de la chaîne Ettounssiya pour expliquer la rupture de fréquence qu'il a décidée. Dans le camp de ses détracteurs, on soupçonne Slim Riahi de jouer le jeu d'Ennahdha et de la Troïka qu'Ettounssiya semble déranger par les libertés « outrancières » que ses journalistes et animateurs s'autorisent régulièrement. Sur face book la plupart des commentaires soulignent les dessous politiques du « putsch » et incriminent ouvertement Slim Riahi et Ennahdha. En tout cas, d'ici jusqu'à ce que l'affaire soit examinée par la Justice (la première audience est fixée pour le 12 de ce mois), nous avons un nouveau feuilleton et une nouvelle polémique à suivre sur plus d'un épisode et même sur plus d'une saison. Juste pour le rappel, le feuilleton Sami El Fahri qui n'est pas près de connaître son dénouement, a déjà duré dix mois et quelques jours. Là aussi, on peut parler de « putsch » déguisé !
Le malaise d'Al Jomhouri
Le week-end dernier, le parti Al Joumhouri fut secoué par des dizaines de démissions qui en disent long sur les remous que la formation d'Ahmed Nejib Chebbi couve depuis quelque temps. La cascade de défections va se poursuivre au cours des jours à venir, nous assure-t-on dans le cercle des militants de l'Union pour la Tunisie. D'imposantes figures comme Saïd El Aydi et Yassine Brahim ont déjà claqué la porte et entraîné avec eux plusieurs partisans de moindre poids. Il paraît que c'est le clan favorable à un rapprochement avec le Front Populaire qui a initié la série des démissions. Le Président et la Secrétaire Générale d'Al Joumhouri tardent à s'exprimer publiquement sur ces départs relativement massifs et manifestement concertés. De deux choses l'une : soit les deux leaders prennent leur temps pour contourner le « séisme ». soit ils y sont déjà préparés et que, maintenant, ils envisagent l'étape qui suit. D'ailleurs, les chefs des autres partis qui composent la coalition de l'Union pour la Tunisie ne se sont pas non plus exprimés sur le sujet. Leur silence peut se lire comme le choix de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures d'Al Joumhouri ; mais on peut le traduire aussi selon l'adage « qui ne dit mot consent ». Dans ce cas, à qui la désagrégation d'Al Joumhouri peut-elle profiter en dehors de Nida Tounès et du Front Populaire qui voyaient d'un mauvais œil les déclarations élogieuses de Maya Jeribi et des frères Chebbi sur le brouillon du Destour ? Qui sait, peut-être que dans un proche avenir, le Front de Hamma Hammami prendra la place d'Al Joumhouri à l'intérieur de la grande Union pour la Tunisie. Une certitude au milieu de toutes ces conjectures : Al Jomhouri de Maya et des deux Chebbi est très mal à l'aise au sein de l'Union pour la Tunisie. En revanche, on le sent plutôt à l'aise avec Ennahdha ! Est-ce le prélude d'une prochaine désertion ? Quoi qu'il en soit, la situation présente est propice à l'éclatement de l'Union et à d'autres putschs masqués !
Putschs du jasmin
En ce qui concerne le Front Populaire, les nouvelles de ces derniers jours parlent d'une division fondamentale en son sein à propos de l'alliance avec Nida Tounès et l'Union pour la Tunisie. Hier lundi, nous avons même appris que le Parti Achaâb s'est déjà désolidarisé du Front. Est-ce suffisant pour pressentir un prochain putsch à l'intérieur de cette coalition ? Apparemment, seul le mouvement Ennahdha s'accommode de ses dissensions et ne risque pas l'éclatement bien que partagé entre « colombes » et « faucons ». Dans l'Opposition, toute mésentente, même légère, fait craindre l'implosion. Tout dernièrement, Hamed Karoui lança sa campagne pour rassembler la famille destourienne. L'ancien ministre de Ben Ali a beau affirmer que son initiative ne vise en rien l'unité du Nida, Essebsi a beau dire qu'il s'entend bien avec Si Hamed, il reste toujours que la campagne « rassembleuse » de ce dernier a tout d'une manœuvre à peine déguisée pour diviser les rangs du Nida. Nous flairons même des relents régionalistes dans l'initiative de Si Hamed Karoui qui ne rechignerait pas à récupérer les Sahéliens du parti de Béji Caïed Essebsi. Pour nous il y a, là encore, du putsch dans l'air ! Mais comme ils ne font couler aucune goutte de sang, comme ils ne sont pas armés, comme ils sont menés par des civils, ces putschs passent presque inaperçus ! Incontestablement, il s'agit des « putschs du jasmin » !


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