Les ménages en raffolent ces jours-ci en raison de la chute du prix du poisson, une nouvelle qui réjouit bien des milliers de familles durant ce mois sacré. Cette chute sensible de ce produit halieutique serait due, pour certains, à son abondance et à la chaleur pour d'autres. Le poisson s'invite de nouveau sur les tables tunisiennes. Cette baisse arrange au plus haut point les consommateurs, notamment les petites bourses, qui peuvent ainsi en consommer à satiété. Au marché municipal de Beni Khiar , les prix du poisson viennent de connaître une baisse assez conséquente par rapport au mois de juin. Cela concerne pratiquement toutes les espèces et surtout celles qui sont les plus consommées : 1.500 millimes le kilo pour la sardine, trois dinars le maquereau, 5 dinars le merlan, 10 dinars la daurade, 9 dinars le calamar et 6 dinars la chevrette. La hausse touche surtout les variétés blanches. 20 dinars le kg de rougets, 15dinars le mérou, 16 dinars les crevettes. Cette situation n'est pas faite pour plaire aux pécheurs qui voient d'un mauvais œil la chute des prix de leur produit. Ils sont d'autant plus remontés qu'ils se savent impuissants et ne peuvent rien faire pour influer sur la courbe des prix. Le poisson étant un produit périssable, ils sont obligés de vendre et ne peuvent donc user de la rétention du produit qui permettrait de réduire les quantités sur les marchés et de faire remonter la demande. Comment justifier cette baisse subite des prix pour les espèces les plus répandues ? D'abord par une offre plus abondante. En effet, les captures de poisson sont en forte hausse. Des espèces comme la sardine affichent une hausse de 100% des volumes pêchés. Il est vrai que la viande rouge, qui connaît ces jours-ci des prix exorbitants dépassant les20 dinars le kilo pour l'agneau et 15 D pour le bœuf, risque d'être boycottée par les Tunisiens, dont le pouvoir d'achat n'en finit plus de se réduire en véritable peau de chagrin. Fort heureusement, qu'il y a le poisson qui vient agrémenter la table du citoyen tant pauvre que moyen, où les choix deviennent de plus en plus limités à mesure que l'inflation continue son inextinguible poussée de fièvre. Cette diminution des prix de poissons a bien sûr été accueillie favorablement par les ménages. «Je peux enfin me permettre d'acheter du poisson», dira cette mère de famille qui se contentait de s'approvisionner en grandes quantités.. En attendant, tout le monde fait le plein de poisson. Certaines ménagères n'hésitent pas à s'offrir, parfois, deux à trois kgs de poisson par jour pour préparer leurs repas. D'autres, prévenants, en achètent autant qu'ils peuvent le congeler.