« Quand ton Seigneur dit aux anges : Oui, je vais créer d'argile un être humain quand donc, je l'aurai bien formé et lui aurai insufflé de Mon esprit, alors, jetez-vous devant prosternés. Les anges, donc, tous ensemble, se prosternèrent. Sauf Ashaïtane (Satan) qui s'enfla d'orgueil et fut du nombre des mécréants. Alors Dieu (dit) : O, Iblis, qui t'a empêché de te prosterner devant ce que j'ai créé de Mes mains. T'enfles-tu d'orgueil ? Ou veux-tu être du nombre des hautains ? » (Sad – V.71 à 75) La création de l'être humain fut un événement qui troubla les anges, qui avaient au départ, réagi pour exprimer leur réticence, lorsque Dieu les informa de cet événement. « Vas-tu en désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang ». (Al Baqarah – V ?18). Etaient-ils au courant de cette vocation de l'homme, ou parlaient par expérience déjà vécue ? Il n'y a eu jusqu'à présent aucune réponse précise à cette question par les différents exégètes du Coran et ulémas. Mais, au-delà de cette question, nous remarquons à travers ces versets qu'il est permis d'exprimer son opinion. Cela fait partie de la nature des choses. Le bon Dieu avec toute Sa puissance, a permis aux anges de s'exprimer après les avoir informés de l'événement de la création de l'homme. Il ne leur avait pas tenu rigueur lorsqu'ils s'opposèrent à cette création génératrice du mal selon eux. Ils motivaient leur réticence par le fait que l'homme est censé mettre le désordre et répandre le sang, ainsi que par le fait qu'ils ne cessent de prosterner à Dieu, chantant pureté et proclamant Sa sainteté. Dieu leur répondit : « En vérité je sais ce que vous ne savez pas » (Al Baqarah – V.28). Toujours est-il que Dieu, avec toute sa force et sa magnificence a permis aux anges de s'exprimer et Il les a convaincu avec des arguments qu'Il demanda à Adam de produire. Convaincus que Dieu n'a pas crée inutilement, l'être humain, auquel ils se prosternèrent conformément à l'ordre divin. Cependant, Ashaïtane (Satan) refusa cet ordre. Il estimait qu'étant fait de feu, il n'avait pas à se prosterner à un être crée d'argile. Comble d'orgueil ou comble de piété à l'égard de Dieu, estimant qu'il n'avait pas à se prosterner à quiconque en dehors de lui ? Question qui n'a cessé de préoccuper les théologiens et les philosophes musulmans, ainsi que des théologiens appartenant aux autres religions révélées voire des philosophes qui étudient le problème sous un angle purement philosophique. « Je suis meilleur que lui dit Iblis. Tu m'as créé de feu et tu l'as créé d'argile ». Iblis s'était attiré par son attitude, le mécontentement de Dieu qui le chassa du monde des anges. « Allah dit : sors d'ici, te voilà banni. Et sur toi sera ma malédiction jusqu'au jour de la rétribution ». (Sad. – V.77 et 78) Il n'empêche qu'il demanda une sorte de sursis, qui lui permettra peut-être de se ressaisir, sans pour autant changer d'avis durant cette période d'attente. Dieu a satisfait à sa demande pour mieux lui permettre de se rendre compte de sa faute et peut être finir par reconnaître ses fautes et se repentir. « Seigneur, dit Iblis, donne-moi donc un délai, jusqu'au jour où ils seront ressuscités. Allah dit : « Tu es de ceux à qui un délai est accordé ; Jusqu'au jour de l'instant bien connu ». (Sad - V.80 et 81)