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« La centralisation des décisions si elle offre des avantages indéniables en matière de suivi et de contrôle, elle ne peut se permettre de laisser la situation se dégrader sur le terrain et en particulier dans les régions »
Thema : L'ATUGE s'attaque aux
Publié dans Le Temps le 20 - 09 - 2013

L'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles (ATUGE), vient d'organiser son 22ème Forum. Cette édition, est consacrée au thème « L'administration et les entreprises publiques: enjeux et défis pour la Tunisie »
Un thème assez important si l'on prend en considération, le rôle primordial que l'Administration Tunisienne pourrait jouer dans une phase de transition, qualifiée à tort de démocratique. Un rôle qui doit être avant tout, défini, avant même d'évoquer les lacunes de l'Administration Tunisienne, ainsi que sa relation avec le secteur privé et même l'ensemble de la société. Les avis divergent à ce propos. Walid Kalboussi Président de l'ATUGE, n'est guère avare à ce propos et il n'a épargné aucun effort pour nous donner plus amples éclaircissements sur le sujet. Ci-dessous décryptage des maux de l'Administration, les moyens pour le développer ainsi que sa relation avec le secteur privé….
Le Temps : quels sont les maux de l'Administration Tunisienne ?
Walid Kalboussi : de notre point de vue, le premier problème de l'administration tunisienne est sa feuille de route. Il est ainsi difficile de définir clairement nos attentes par rapport à notre administration. Ce problème est encore plus général et peut aussi concerner les entreprises publiques. Il est clair que nous ne disposons pas encore de critères de jugement pour mesurer la performance de ce secteur, et en l'absence de critères préétablis il serait très difficile de réussir le redéploiement du secteur ... Si nous souhaitons être indulgents avec nos structures administratives, nous ne pouvons pas parler d'efficience économique si le critère social est mis chaque fois en avant ... L'administration ne peut pas mettre chaque fois la main à la poche pour jouer un rôle actif en matière de recrutement aussi pressant, soit-il, tout en garantissant une certaine performance économique.
Si je dois ajouter un autre problème qui touche de plein fouet nos structures administratives, je choisirai les instances de décisions, car, il est symptomatique de voir certaines décisions non prises en temps et en heure causer des pertes quotidiennes colossales. Notre centralisation des décisions, si elle offre des avantages indéniables en matière de suivi et de contrôle, ne peut se permettre de laisser la situation se dégrader sur le terrain et en particulier dans les régions.
Qu'en est-il du déficit de Gouvernance, de la formation ainsi que le manque des moyens observés au niveau de l'Administration ?
Le manque de moyens dans certaines administrations est une évidence. Mais, nous ne pouvons pas juste dire que la solution passe uniquement par la rationalisation des dépenses. Avec un déficit budgétaire entre 6 et 7 pour cent aucune personne sensée ne peut appeler à plus de dépenses ... Nous estimons qu'il y a un effort d'équilibrage à faire entre les moyens humains et les autres moyens mis à disposition. Il y a aussi un équilibrage à faire aussi entre les régions. Mais, je souhaite mettre l'accent sur la première partie de la question qui concerne la gouvernance qui est aujourd'hui mise sur la table ... Nous estimons que notre nouvelle constitution propose des innovations en la matière suite à la volonté nationale de décentralisation. Ce n'est pas une chance mais un challenge, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'y consacrer une table ronde. Cette gouvernance est la clé pour résoudre le problème que j'ai souligné lors de votre première question, mais elle provoquera aussi un changement structurant de l'attitude de l'administration tunisienne vis à vis de sa clientèle.
On parle souvent de la modernisation de l'Administration Tunisienne, sans pour autant avancer des solutions concrètes et adaptées au contexte tunisien. Que proposer-vous au sein de l'ATUGE pour développer l'Administration Tunisienne ?
En passant en revue les récentes évolutions entreprises dans le domaine de l'administration électronique nous avons été surpris de la qualité des projets mis en place. Je ne pense pas que notre administration est passée à l'ère du numérique
Pareil dans tous les domaines, les bonnes volontés de simplification, d'amélioration restent lettre morte la plupart du temps et se perdent dans les méandres des instances. Nous estimons aujourd'hui que nous avons un réel problème de transformation d'essai, en effet, et à la lecture de notre code d'incitation à l'investissement nous nous disons que la Tunisie doit être le paradis de n'importe quel investisseur alors que la réalité et tout autre il suffit de poser la question ... Il y a un problème de mise en place de politique, c'est dans cette optique qu'une une table ronde y sera consacrée. Nous pouvons mener les meilleures réflexions, mais si nous n'arrivons pas à les concrétiser sur le terrain, ça sera une déception et une perte de temps. Les conclusions issues de cet atelier sont à examiner. Toutefois, nous estimons que l'administration tunisienne se comporte naturellement en agent de contrôle et chaque mesure ou initiative se trouve confrontée à des mesures de vérifications qui compliquent plus la démarche qu'autre chose ... Mais je préfère attendre les conclusions du forum à ce sujet.
L'Etat, l'Administration Tunisienne et le secteur privé. Comment devrait être la relation ?
A mon avis, il faut rompre avec cette relation de contrôle pour édifier une relation de collaboration et de partenariat public/privé. Le rôle de l'administration publique ne se limite pas au simple rôle de prestataire de services publics, et le secteur privé n'a pas seulement pour vocation de profiter du système. Nous commençons aujourd'hui à noter une vraie prise de conscience sociétale de la part de nos entreprises qu'il faut savoir consolider en établissant une meilleure relation de confiance. Le partenariat public privé s'inscrit parfaitement dans cette démarche et peut représenter une alternative puissante pour l'Etat pour promouvoir l'investissement. Cet instrument de mise en œuvre a permis à d'autres pays de l'Europe de l'Est de bâtir toute une stratégie de développement au lendemain de la chute du mur de Berlin nous devons nous en inspirer. Mais tout reste à faire en la matière en particulier le cadre réglementaire qui permettra de gérer les concessions et les contrats. Ce sujet sera traité en long et en large par un atelier dédié ...
On affirme souvent que l'Administration était auparavant une entrave au développement régional. Est-ce vrai ? Que proposez-vous pour remédier à un constat pareil ?
Comme je le disais la centralisation peut présenter des avantages pour un pays au lendemain de l'indépendance où le nombre d'agents qualifiés est limité et la population à satisfaire ne dépassait pas les quelques millions. Depuis, de l'eau à bien coulé sous les ponts, et nous devons nous adapter à des contraintes démographiques nouvelles et des tensions sociales de plus en plus aiguës. Il est inadmissible qu'une décision d'investissement ou de maintenance dans un service régional d'une administration soit soumise à la validation de l'administration centrale. Cette façon de faire ne peut par définition être efficace et donc on ne peut pas être complètement étonné par les propos de certaines régions qui considèrent que l'administration tunisienne a participé au non développement. La responsabilité de l'administration en matière de développement des régions est aussi double car il n'est pas logique que tous les services de back office de ces administrations se trouvent au niveau de la capitale ce qui n'aide pas du tout à favoriser l'emploi au sein des régions défavorisées et donc de créer un embryon de tissu économique. L'administration reste un grand employeur et peut faire un effort pour externaliser certains de ses services centraux au sein des régions ...
Propos recueillis par Zied DABBAR


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