Un sondage réalisé par l'institut de sondage américain Zogby Research Services (ZSR) du 4 au 31 août 2013 auprès d'un échantillon représentatif de 3031 citoyens de plus de 18 ans a fait ressortir que les Tunisiens sont profondément divisés sur les réalisations du mouvement Ennahdha. Ce sondage institué « Tunisie- la perception générale de la situation avec le parti Ennahdha au pouvoir » et présenté, le 8 octobre, devant le Middle East Institute à Washington par James Zogby, président du Zogby Research Services, 28% de Tunisiens font confiance à Ennahdha. Il s'agit « presque exclusivement des partisans du mouvement islamiste ». Plus de 90% de ces partisans soutiennent le gouvernement alors que 95% du reste des Tunisiens (72 %) ne le soutiennent pas. Les 72% des personnes qui ne font pas confiance à Ennahdha sont divisés entre un certain nombre de partis relativement faibles, aucun de ces partis n'étant capable d'avoir la confiance de plus d'un quart de la population adulte. En termes de taux de confiance dans les partis politiques, le Congrès pour la République (CPR) récolte 23%, Nida Tounes 22% , le Front Populaire 21%, Ettakatol 20%, les mouvements salafistes 20%, Al Joumhouri 11%, et Al Moubadara 8% Le sondage commandé par l'Arab American Institute souligne, d'autre part, que les Tunisiens ne sont pas particulièrement inquiets de l'islamisation du pays. La majorité des personnes interrogées est, en effet, perturbée par l'inefficacité du gouvernement et son incapacité à répondre aux attentes politiques et économiques nées de la révolution. Ainsi, deux tiers des Tunisiens pensent que le pays va dans la mauvaise direction. Menaces pour la Révolution Moins du tiers seulement des sondés pensent, dans ce même cadre, que le gouvernement a réussi à répondre à leurs préoccupations prioritaires comme l'élargissement des opportunités d'emploi, la maîtrise de la cherté de la vie et la protection des droits individuels et civiques. Par ailleurs, 72% des sondés estiment que l'Assemblée nationale constituante est illégitime, depuis qu'elle a prolongé son mandat initial d'un an. Sur un autre plan, 72% disent ne pas connaître grand chose du projet de Constitution. Fait très curieux, dans ce cadre, la même proportion rejette ce projet de texte fondamental ! Et last but not least, près des trois quarts des Tunisiens disent que le gouvernement actuel est «dominé par Ennahdha» et n'est pas «une coalition équilibrée qui assure la modération». Le sondage réalisé via des interviews face-à face révèle aussi que 48% de nos citoyens interrogés considèrent que les ex-leaders du RCD représentent la plus grande menace pour la Révolution. Par contre, 23% d'entre eux considèrent que ce sont les mouvements islamistes qui constituent la principale menace, 15% mettent en cause l'ingérence de pays étrangers, et 10% les divisions de l'opposition. 1% seulement es sondés considèrent l'armée ou la police comme une menace pour la transition démocratique. Dans ce cadre, 38% des personnes interrogées estiment que la destitution du président égyptien Mohamed Morsi par l'armée n'aura aucun impact sur la Tunisie, alors que 31% pensent que cet évènement va inciter les forces politiques tunisiennes à privilégier le chemin du consensus. D'autre part, le chef de gouvernement démissionnaire, Hamadi Jebali, caracole en tête du classement des personnalités politiques considérées comme étant les plus crédibles par les Tunisiens avec un taux de 50%, suivi par le Général Rachid Ammar (48%), Mustapha Ben Jaâfer (37%), Moncef Marzouki (35%), Béji Caïd Essebsi (27%), Rached Ghannouchi (27%), Taieb Baccouche (19%) et Ahmed Néjib Chebbi (11%). A noter que les résultats de ce sondage américain sont, pour la plupart, contradictoires avec les sondages réalisés par des instituts locaux. La méthodologie adoptée chaque institut pourrait-elle expliquer, à elle seule, les écarts ?