Grosse affluence pour la rencontre, mardi dernier, avec le dessinateur français Plantu, accompagné pour l'occasion par ses homologues de Cartooning for Peace et plusieurs artistes maghrébins, africains et européens. Organisée par la Foire du livre de Tunis, avec l'appui de l'Institut français, cette rencontre a non seulement drainé le grand public mais également ouvert un débat sur la liberté d'expression et les menaces qui peuvent peser sur elle. C'est un Plantu des grands jours qui, avec des mots choisis, a donné toute sa dimension au travail des dessinateurs de presse et des caricaturistes. Depuis des années, le dessinateur satirique français mène un combat en faveur du droit à la satire et à l'irrévérence qui est en filigrane du dessin de presse. Bon an, mal an, Plantu parvient à faire bouger les lignes en posant les bonnes questions et en engageant des synergies entre artistes. Entouré de nombreux professionnels, il fait entendre la voix de la liberté et aussi celle d'une longue tradition française du dessin satirique. La rencontre de mardi a été l'occasion d'un débat franc et profond sur lequel nous reviendrons. Elle a été aussi celle des retrouvailles avec un artiste qui connait bien la Tunisie et qui a souvent joint sa voix à celle des journalistes tunisiens. Pour l'anecdote, plusieurs fans de Plantu ont donné à la rencontre des allures de communion alors que certains parmi eux se sont présentés avec des dessins dédicaces par Plantu lors de rencontres antérieures à la foire. C'est dire l'atmosphère bon enfant, la ferveur chaleureuse et aussi la dimension engagée d'une rencontre qui a montré que du Maghreb à l'Afrique de l'Ouest en passant par l'Europe, le combat des dessinateurs épousait les mêmes contours.