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Si jeunesse savait... si vieillesse pouvait !!!
L'âge et ses effets en politique
Publié dans Le Temps le 03 - 11 - 2013

Jamais avant la désignation de M. Ahmed Mestiri pour la course à la Présidence du prochain Gouvernement, les Tunisiens dans leur immense majorité n'auraient connu, ni cherché à connaître l'âge de ce grand militant démocrate. Depuis bientôt une semaine, hélas, on n'arrête pas de crier sur les toits, et de lui rappeler à lui-même, qu'il a 88 ans. Certains soulignent même qu'il n'a plus toutes ses facultés mentales. Parmi les partenaires du Dialogue National, on ne s'empêche pas non plus de mettre en avant la décrépitude de l'homme ; tandis que sur les réseaux sociaux, on franchit allègrement les bornes de la décence pour railler très indélicatement la « sénilité » de Si Ahmed et également celle des autres « cacochymes » du paysage politique actuel.
Pour aller plus loin dans la médisance et donc dans la méchanceté, certains facebookers se mettent à souhaiter la résurrection de Bourguiba et d'Hannibal pour les consacrer « hommes de la situation » !! Par ailleurs, on reparle un peu partout maintenant de la Révolution des jeunes confisquée par les « vieillards ». C'est désormais un discours qui plaît et qui peut rapporter des voix, si scrutin il y a !
Ecervelés s'abstenir
Le problème est à poser, en effet ! A quel âge, ou à partir de quel âge peut-on se considérer comme assez « mûr » pour faire de la politique, pour présider un pays, pour occuper des postes gouvernementaux, ou pour diriger un parti ! Il est vrai que, comme la direction politique est une affaire d'expérience, de perspicacité et de clairvoyance, d'intelligence et de ruse, de lucidité et de sagesse, de capacité d'adaptation et de pouvoir de manoeuvre, de réalisme et d'efficacité, de flegme et de patience, ce n'est donc pas à 20 ans, ni à 30, ni même à 40 qu'on acquiert ou développe autant de qualités réunies. D'autre part, la politique n'est pas seulement un ensemble de notions théoriques toutes prêtes à l'exécution ; c'est aussi et surtout des situations concrètes, une connaissance et une pratique assidue du terrain ! Un bon dirigeant sait rester humble et s'entourer de conseillers compétents capables de pallier ses lacunes et de lui épargner les décisions inconsidérées ou passionnelles. Il doit également tirer les enseignements de ses propres erreurs passées et des fourvoiements de ses prédécesseurs. Pour une telle sagesse, il faut avoir « roulé sa bosse », il faut avoir endurci sa carapace. Il faut donc être un vieux singe à qui on n'apprend pas à faire la grimace.
Tout un cursus
Si les Destouriens et les RCDistes ont encore la peau dure en 2013, c'est qu'ils ont passé au moins cinq décennies à s'initier, avec plus ou moins de bonheur, à l'action politique. Du temps de Bourguiba, les ministres, les gouverneurs, les délégués se recrutaient toujours parmi les « enfants » de l'école bourguibienne. Dès le cycle primaire en effet, on formait les futurs cadres du P.S.D. et de l'Etat au sein des mouvements de scouts, dans les clubs de jeunesse scolaire, dans les structures culturelles et sportives acquises à l'Etat-Parti, dans les organisations et les associations universitaires et plus tard dans les cellules professionnelles. Une fois « mûri », le jeune ambitieux est mis à l'essai dans divers postes de responsabilité jusqu'à ce qu'il parachève le perfectionnement de ses aptitudes supérieures de futur dirigeant. Certes, le népotisme et le copinage jouaient considérablement dans la rapidité et la régularité de la promotion du candidat ; toujours est-il qu'il faut au moins une trentaine d'années de rodage politique partisan pour postuler aux plus hautes distinctions. Les ministres de Bourguiba et également ceux de Ben Ali ont presque tous commencé leur carrière politique après la cinquantaine ou la soixantaine. C'est dire à quel point il est dur d'atteindre les sommets avant cet âge censé être celui de la maturité politique convenable.
Les vertus de la «vieillesse» politique
Du côté de nos opposants d'hier et d'aujourd'hui, on ne compte que très peu de noms qui se soient réellement aguerris au pouvoir politique effectif. Ni Hamma Hammami, ni Rached Ghannouchi et sa cour du moment, ni Moncef Marzouki, ni Mustapha Ben Jâafar n'ont assumé de haute responsabilité gouvernementale avant la Révolution. Les multiples échecs de la Troïka s'expliquent en partie par l'amateurisme qui a caractérisé son action. Et si Béji Caïed Essebsi (à 85 ans) est aujourd'hui non seulement en tête des sondages, mais à l'avant-garde des campagnes opposantes, c'est en raison de sa stature de « vieux briscard », de « vieux loup », de « vieux renard » à qui on ne la fait pas. Cet « orphelin » de Bourguiba a la cote aujourd'hui en dépit de son âge avancé, et tous ses collaborateurs ne tarissent pas d'éloges sur son charisme, sur sa lucidité, sur son sens de la mesure et sur sa maîtrise du jeu « diplomatique » ! Voilà donc un vieillard « utile » à la nation, voilà un héritier du bourguibisme qui fait encore des émules, même parmi les opposants les plus gauchistes. La vieillesse n'est désastreuse en politique que si elle signifie délire, radotage, sénilité. Mais quand elle est synonyme de bon sens, de finesse, de sagacité, de discernement, d'esprit encore vif et éveillé, elle ne peut que profiter aux gouvernés et aux gouvernants à la fois. De grâce donc, que cessent les campagnes dénigreuses visant Ahmed Mestiri le « vieillard » ! Mais souhaitons, en même temps, que cessent les tentatives d'instrumentaliser l'âge très avancé de Si Ahmed en vue d'en faire un nouveau …guignol !!


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