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N'est-ce pas dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes !
L'âge et le look des hommes politiques - Trop vieux Mebazaâ et Caïd Essebsi ?
Publié dans Le Temps le 08 - 07 - 2011

• Un citoyen a demandé (sans succès) à la justice que le Président et le Premier ministre intérimaires soient soumis à un examen mental et physique… Or Churchill et de Gaulle gouvernent toujours…
L'affaire qui nous inspire cet article est inhabituelle sous nos cieux comme dans le monde : un citoyen tunisien a tout récemment demandé à la justice de soumettre l'actuel président provisoire, Fouad Mebazâa, et son Premier ministre Béji Caïd Essebsi à un examen médical pour vérifier si les aptitudes physiques et mentales des deux hommes leur permettent de diriger convenablement les affaires de la Tunisie.
La demande n'eut certes pas de suites judiciaires, mais il nous reste loisible de nous demander en effet, jusqu'à quel point l'âge d'un homme d'Etat entre en jeu dans sa direction des affaires de son pays. Il y a lieu aussi de s'interroger sur les avantages et les inconvénients de la jeunesse ou de la vieillesse chez un chef politique. Depuis l'âge des contes de fées, nous colportons un certain nombre de clichés sur le sujet et croyons encore, parfois, que la sagesse est systématiquement l'apanage des vieux dirigeants tandis que la jeunesse est toujours synonyme d'ambition et en même temps d'égarement et de turbulence. Or, bien des exemples dans l'Histoire des Etats et des peuples nous prouvent l'extrême fragilité de cette représentation manichéenne. Il n'est pas dit non plus que les dirigeants « séniles » ne font que radoter ni que leurs homologues à la force de l'âge ont toujours raison !
Comédie de jeunesse
Le cas de Bourguiba est présent dans tous les esprits : jusqu'à ses 70 ans, l'homme restait relativement lucide, mais les nombreuses pathologies dont il souffrait finirent par le handicaper sur le plan physique et sur le plan mental. C'est d'ailleurs sur cette donnée médicale que son successeur Ben Ali s'est appuyé pour le destituer. Retenant la leçon de son prédécesseur, Ben Ali accorda beaucoup d'importance à son look et fit en sorte que jamais il ne paraisse vieux aux yeux de son peuple. Un article de presse mémorable, dû (chose extrêmement rare) à un journaliste tunisien, nous le dépeignait au lendemain de sa prise du pouvoir comme un grand sportif aux qualités athlétiques enviables. L'homme affichait une vigueur et une santé insolentes à chacune de ses apparitions et on ne parlait jamais à son sujet d'indisposition physique, quelque légère qu'elle fût ! La chevelure entièrement et invariablement noire du président déchu lui conférait la jeunesse inaltérable des héros de bandes dessinées. Le peuple tunisien sortait comme d'un livre de contes justement le soir où, aux abois, Ben Ali lui promettait monts et merveilles à quelques heures de sa fuite : l'homme avait subitement maigri ; les stigmates d'une vieille maladie devenaient lisibles sur son visage et sur son corps très manifestement amoindri. On trouva aussi que même son discours trahissait les signes évidents d'un début d'état délirant. Bref, Ben Ali joua sa comédie de la jeunesse si longtemps et si méthodiquement qu'on ne lui donna jamais son âge. Il faut reconnaître tout de même que pour beaucoup de Tunisiens, cette vigueur et cette fraîcheur affectées étaient préférables à l'image de cacochyme gâteux qu'avait laissée Bourguiba à la deuxième moitié de son règne.
Un maître-mot : la démocratie
Chez d'autres présidents, l'âge avancé n'est pas forcément synonyme d'incapacité : De Gaulle ou Churchill eurent de vrais éclairs de génie alors qu'ils dépassaient allègrement la soixantaine. La question de l'âge est par exemple très relative quand il est question d'intelligence. L'expérience fait, elle aussi, les grands hommes. C'est pour cela que dans certains Etats on se fiait et l'on se fie encore aux avis des « guides », des « timoniers » et des « sages ». Les sénats (mot de la même famille lexicale que « sénilité ») ont toujours leur mot à dire dans les grandes démocraties. Dans un Etat bien dirigé, on consulte ses « aînés » et on écoute leurs conseils sans toutefois les suivre aveuglément. Des équipes de conseillers plus jeunes, plus au fait des grandes évolutions des temps modernes, doivent apporter leur eau au moulin national. Jamais donc de rupture entre les générations politiques. D'autre part, il faut barrer la route à toute sorte de pouvoir individualiste, parce que là, on autorise le chef, jeune ou vieux, à gouverner selon ses humeurs, ses caprices et ses accès de folie ! Pour en revenir à notre sujet sur l'âge de Mbazzaa et Caïd Essebsi, nous dirions que toutes les tranches d'âge ont leurs qualités et leurs défauts. Le meilleur gouvernement est celui qui tire profit des seules qualités de ses membres. Mais le droit à l'erreur est accordé à tous les hommes, aux politiques à plus forte raison. Si Mbazaa et Caïd Essebsi se sont trompés, ce n'est forcément pas la faute de leur âge. Le contexte dans lequel la révolution a placé les gouvernements successifs de l'après 14 janvier n'était pas de nature à favoriser des prises de décision mûrement réfléchies. On agissait constamment sous plusieurs pressions à la fois. En toute logique, cela a provoqué quelques « déraillements ». Certains de ces « accidents » ne sont pas aussi involontaires qu'on veut le faire croire ; toujours est-il que leurs auteurs pouvaient nous les épargner s'ils avaient le temps et l'envie de se concerter et de s'écouter les uns les autres. Il serait donc intelligent de ne pas commettre de pareilles erreurs après la période de transition : « démocratie » doit être le maître-mot de la prochaine étape pour reconstruire une Tunisie qui n'exclut ni ses vieux ni ses jeunes, qui unit toutes les générations autour du même objectif, à savoir le progrès du pays et la dignité pour tous ses habitants. Si au contraire, nous remettons notre destin à un cénacle formé seulement d'anciens combattants ou à une bande de jeunes loups affamés, nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes le jour où nous découvrirons que nos chefs, les jeunes comme les vétérans, nous ont tout simplement arnaqués !
Badreddine BEN HENDA
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