Ce qui se passe dans les compétitions de jeunes est hallucinant... Des entraîneurs, dont le salaire tient à un fil, mettent les gosses sous stress... Les parents, agglutiné dans la main courante, pour quelque chose y sont eux aussi. Nous n'en sommes guère qu'à la 5e journée, et déjà la violence a occasionné des ravages sur nos terrains. Mais, fait plus grave, également sur les travées et aux alentours des stades, pénalisant des gens qui n'ont rien à voir avec « le sport » (?). Même des institutions hospitalières abritant des malades n'ont pas été épargnées. Pire, ce phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur, gagnant dans la foulée d'autres disciplines habituellement de nature calmes et sans problèmes. Certes, les sanctions tombent généralement de façon rapide de la part des sphères décisionnelles, mais en tenant malheureusement compte du « statut » du contrevenant ; une sorte de deux poids deux mesures en somme !
Genèse de la violence Le phénomène étant mondialement généralisé, nous ne sommes pas les seuls à présenter pareilles anomalies ! Dans le dessein d'y mettre un terme, il serait utile de cerner les raisons débouchant sur ces débordements néfastes du côté de chez nous. Il est désolant de constater que nos gosses, dès le tout début de leur carrière, prennent déjà précocement cette sombre voie. Il ne pourrait en être autrement quand, déjà en semaine et lors des entraînements, ils sont abreuvés, gavés d'un discours ordurier voire blasphématoire de la part d'entraîneurs versant leur fiel sur eux car, pour certains, attendant leur salaire depuis la nuit des temps. Le jour du match, en plus du coach sur le banc et des accompagnateurs, ce sont les parents qui renforcent le cortège des contestations à l'endroit de l'arbitre et toujours dans un langage horripilant. Encouragés par de tels « soutiens », vous assistez régulièrement à des gosses, surtout locaux et hauts comme trois pouces, s'en prendre aux directeurs de jeu, discuter de manière véhémente toutes leurs décisions, même les plus banales. Ces derniers manquant d'expériences font semblant de ne rien remarquer, de ne rien entendre, de crainte d'encourir la foudre des parents envahissant la main courante en l'absence habituelle du service d'ordre... (Pour les matches de championnat) ! Des gamins qui, habitués à ce genre de comportements depuis leurs premiers pas, garderont inéluctablement ces fâcheux réflexes quand ils avanceront dans leur carrière. Un autre facteur inexplicable contribue à enfoncer davantage le clou, la possibilité de chaque joueur d'écoper chaque semaine d'un carton jaune sans qu'il ne soit comptabilisé. En effet, ne sont portées sur les feuilles de match que les expulsions. Curieusement, et c'est vérifiable dans chaque équipe, vous avez des candidats habitués chaque semaine à aller de leur petit avertissement.
Une décision à revoir Certaines plumes ne sont hélas point étrangères à la propagation du phénomène avec des titres incendiaires, des propos à peine voilés attisant la discorde, la scission, la haine et le régionalisme, ils contribuent dans une large mesure à enflammer, à pourrir l'ambiance, à chauffer à blanc les supporters et à la moindre contestation. C'est l'étincelle et le tout de dégénérer inexorablement. Pourtant, en dehors des terrains, les joueurs des différentes équipes et villes entretiennent des relations de bon copinage, voire amicales et très étroites. Pour preuve, lors des stages des équipes nationales, toutes disciplines et tranches d'âges confondues, des binômes invariablement constitués de joueurs appartenant à des clubs « rivaux » choisissent de séjourner ensemble, de faire chambre commune. Certains présidents et responsables des clubs y vont parfois de leur grain de sel ; interrogés à chaud par les médias, ils déversent leur courroux sur tout ce qui bouge (Fédération, arbitrage, adversaires, public local et même conditions climatiques avec ce vent ayant diamétralement changé de direction à la mi-temps contraignant leurs protégés à le confronter 90 minutes durant !). Manœuvres transparentes destinées à sauver leur tête (fauteuil) de la grogne d'une rue revancharde réclamant leur départ. Nous ne terminerons pas sans citer au passage les sphères décisionnelles qui regardent à deux fois avant de sanctionner les contrevenants. Il arrive, qu'une même entorse ou infraction soit châtiée différemment et parfois dans un laps de temps très réduit. Ces mesures à la carte « de visite » des belligérants ne font qu'envenimer l'atmosphère, jeter le discrédit sur les visées occultes des décideurs, et rendre les relations, déjà distantes, exécrables... et notre pauvre sport ingérable. Si on parvient à contrecarrer ces quelques tares parmi tant d'autres, à s'en débarrasser définitivement, il est certain qu'on aura enfin un sport à la hauteur des sacrifices consentis par l'Etat, notamment volet infrastructures, considérées même par les personnalités sportives étrangères en visite du côté de chez nous comme étant d'une pointure mondiale.