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Notre ennemi commun n'est-il pas l'islam wahabbisé ?
Enquête Les chiites tunisiens font leur journal
Publié dans Le Temps le 22 - 01 - 2013

Un nouveau né dans la presse nationale, ‘'Assahwa Achiia'' (L'éveil chiite) est venu combler un vide éditorial ciblant des minorités sous nos cieux. Mais est-ce que la présence chiite en Tunisie requiert une presse spécialisée pour informer de l'actualité d'une fraction de la société dont la pratique de la religion s'avère différente de la nôtre.
La majorité des Tunisiens étant des sunnites malékites. Le journal né il y a quelques jours depuis le 14 janvier augure d'un changement qui s'opère non pas dans notre paysage médiatique mais plutôt dans notre manière de percevoir les minorités dans notre pays,... pour apprendre à vivre ensemble. Le danger de la conversion au chiisme guette-t-il vraiment la société tunisienne ou est-ce le fruit d'un conflit géostratégique qui tend à stigmatiser cette minorité confessionnelle ?
La Tunisie a connu le chiisme. Au Xe siècle, Mahdia était le siège de la dynastie chiite des Fatimides. On dira que le conflit confessionnel des chiites et des sunnites remonte à cette époque. Mais comme le dit si bien Malek Chebel dans le dictionnaire amoureux de l'islam « Une dynastie célèbre, celle des Fatimides du nom de Fatima, la fille même du Prophète, a régné sur le monde musulman, Proche-Orient et Maghreb, du début du Xème siècle au milieu du XIIème siècle...Il faut dire que, parmi les paradoxes de cette expansion des chiites en Egypte, en Arabie, en Syrie-Palestine et au Maghreb, les musulmans sont souvent demeurés attachés au sunnisme. » En Tunisie les chiites représentent une infime fraction de la société. Et même si les statistiques manquent, on sait aujourd'hui qu'ils sont localisés du côté de Gabès et Mahdia.
Rappel historique
Mais qu'est-ce qui différencie le chiisme du sunnisme et pourquoi on est en arrivé à un conflit confessionnel de par l'Histoire ? Les chiites et les sunnites ont la même base doctrinale qui suggère le respect du Livre sacré et la vénération de la personne du Prophète. Les différences entre les deux obédiences sont d'ordre juridique et spirituel. Les chiites suivent la doctrine des douze Imams théologiens ‘'infaillible'' dont le ‘'Mahdi'' qui se manifestera à la fin des temps. L'espace géographique des Chiites s'étend particulièrement en Iran et en Irak. Les chiites, par ailleurs, vénèrent l'imam Ali, vu sa sagesse et son lien de parenté avec le Prophète (BSDL) puisqu'il est son cousin germain, fils du Seigneur Qoreichite Abu Talib et son gendre par son épouse Fatima. Le pèlerinage chiite à Bagdad honore la mémoire d'Ali et de ses deux fils Hassan et Hussein. La naissance du chiisme est née de cette grande division qu'a connue le monde musulman à la mort de l'imam Ali, lorsqu'une frange de musulmans choisit Mouaouia Ibn Abi Sofiène comme Calife alors que d'autres optent pour Hassan fils de Ali. C'est là que Hassan Ben Ali cède le pouvoir à Mouaouia après avoir conclu un pacte selon lequel le pouvoir lui revient à lui ou à son frère Hussein. Mouaouia a par la suite imposé son fils Yazid comme successeur après avoir assassiné Hussein lors de la bataille de Kerbala (Irak).
Conflit géopolitique
Les tensions historiques entre les deux groupes religieux ont continué aujourd'hui par exister. Chose qui s'est traduite par une volonté d'influencer la société musulmane. Il faut rappeler dans la foulée que les attaques répétées contre les chiites tunisiens pendant le mois d'août dernier à Gabès lorsque des salafistes ont violenté les chiites qui manifestaient pacifiquement à l'occasion du « jour d'Al Qods ». La troupe irannienne de musique soufie a été agressée le même mois. Sans oublier l'arrivée du Libanais Samir Al Qantar, qui fut chassé de Bizerte par les salafistes vu que celui-ci était tout simplement chiite. Le refus de l'obédience chiite est justifié par l'influence irannienne de ce courant que les salafistes eux-mêmes considèrent comme « intrus ». On ne passera pas sans rappeler que ce sont des salafistes radicaux du genre Adel Almi, Bechir Bel Hassan et Abou Yadh qui ont adopté des positions hostiles à cette faction chiite. Des considérations politiques entre des monarchies du Golfe et le croissant chiite composé de l'Iran, l'Irak et la Syrie seraient ainsi au cœur de ce conflit actuel auquel des médias influencés par les pétrodollars apporteront leur grain de sel. En Tunisie et compte tenu du fait que la faction chiite minoritaire ne représente aucun danger à notre identité sunnite malékite, on est en droit de poser la question : notre ennemi commun n'est-il pas l'islam wahabbisé ?


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