Le dinar ne cesse de se déprécie encore. Pour la troisième semaine consécutive, notre monnaie nationale poursuit sa chute d'autant plus que le marché de change tunisien évolue encore en défaveur du dinar. D'ailleurs, un euro s'échange au 7 juillet 2014, à 2,3060 dinars alors qu'il faut 1,6970 pour un dollar. Les explications avancées par des Experts concernent principalement le déséquilibre de la balance des paiements outre l'aggravation du déficit courant. On impute également la dépréciation du dinar tunisien à la conjoncture économique qui se caractérise par le le manque de visibilité politique, l'attentisme des investisseurs (nationaux et étrangers) ainsi que l'augmentation des importations en valeur. Mais au-delà de ce diagnostic, les solutions proposées, touchent à la rationalisation des importations ainsi que l'amélioration de la situation économique du pays. Limiter indirectement la dépréciation du dinar La Banque Centrale de Tunisie (BCT) qui a pour mission principale de défendre la monnaie nationale, raisonne autrement en proposant deux nouveaux instruments pour maîtriser le marché de change. La loi de finances complémentaire 2014, propose dans ce cens, la création des bureaux de change pour permettre aux personnes morales, qui répondent aux critères devant être définis dans le cadre d'un décret, de pratiquer les opérations de change manuel, actuellement, limitées, aux banques (loi n°65 de l'année 2001). La BCT devra fixer les conditions pour pratiquer cette activité ainsi que les opérations et les mécanismes de contrôle de ces bureaux de change. Cette mesure telle qu'elle est proposée, laisse la porte ouverte pour le privé pour exercer cette activité. C'est dire qu'une fois adoptée entre autres acceptée, cette mesure permettrait la création des bureaux de changes privés. Objectif : maîtriser le marché de change afin de réduire de l'ampleur des marchés parallèles des devises. A travers cette mesure, l'Etat compte également renforcer le stock en devises à la BCT. Telle situation permettra à la BCT d'influer sur le marché de change et surtout de faire face à la dépréciation du dinar tunisien. Façon de dire, que plus la Tunisie dispose d'un stock en devises, elle pourra influencer le marché de change et limiter la dépréciation de la monnaie nationale. A vrai dire, l'idée de créer des bureaux de changes, même privés, fut lancée en 2009 dans le cadre du projet de convertibilité du dinar. Projet mort né ! Dans le même ordre d'idées, il convient de rappeler que quelques semaines avant, la Banque Centrale a annoncé à travers le Directeur Central de la trésorerie et des marchés des capitaux de l'Amen Bank un nouvel instrument pour maîtriser le taux de change et faire face à la dépréciation du dinar tunisien. C'est ainsi que la Banque Centrale devra préparer, prochainement, une circulaire pour installer de « teneurs de marché » interbancaire de change. Ce corps (teneurs de marché) a pour rôle de contribuer à la stabilité du marché suite aux tensions que connait le Dinar Tunisien face aux principales devises. Des sources précisent que les teneurs du marché seront l'Amen Bank, la BIAT, la Citi Bank ainsi que la BNA ou la STB. Ces teneurs de marché devraient ainsi assurer la stabilité d'un marché interbancaire ayant pour volume mensuel 3,4 milliards dinars dont environ 1,5 milliard DT d'interventions de la Banque Centrale. Une mission assez délicate!