La rétrospective économique nationale stagne dans une inertie sans fin et les prémices annonciateurs d'une reprise vivement espérée tardent à se manifester. En attendant l'examen mensuel de la conjoncture nationale et internationale par le conseil d'administration de la Banque Centrale-assoupie dans un farniente estivale-, les indicateurs clignotent toujours au rouge. Les investissements étrangers notamment les IDE et les investissements industriels à parts étrangers poursuivent leur trend baissier. D'où une perte sèche de postes d'emplois et de valeurs ajoutées. L'onde de choc ne s'arrêtera pas là surtout avec la crise libyenne qui risque d'anéantir toute perspective de relance économique sous nos cieux. Le site d'investissement Tunisie perd de plus en plus du terrain. Les multinationales changent de destination et les investissements prévus initialement en Tunisie virent aujourd'hui vers le Maroc. C'est le cas d'Aerolia, la filiale d'Airbus qui s'apprête à implanter une usine de composants aéronautiques à Casablanca destinée initialement à Tunis. D'autres firmes déjà implantées en Tunisie menacent de quitter le pays exaspérés par les mouvements croissants des débrayages et des contestations sociales qui se sont accentués au cours de ces trois dernières années, desservant les marges bénéficiaires de ces entreprises. Face aux grèves à répétition, l'équipementier aéronautique français menace de quitter le pays tout comme Petrofac, la société Pétrolière de prospection et d'exploitation énergétique a arrêté sa production en Tunisie et risque à son tour de quitter le sol tunisien. D'ailleurs et selon les dernières statistiques publiées par l'Agence de promotion des investissements extérieurs (la FIPA), les IDE ont enregistré une chute de 23,4% au cours du premier semestre 2014 par rapport à la même période de l'année écoulée. La baisse est généralisée et concerne tous les secteurs, dont celui des services qui affiche une décroissance de 28,9%. Baisse de 72,6% des investissements industriels mixtes Idem pour le secteur secondaire (Industrie) qui ne maintient pas le cap en enregistrant une régression de 20,6% des IDE. En effet, « les investissements industriels 100% étrangers et mixtes sont passés de 1080,5 MD, lors des six premiers mois 2013 à 371,8 MD au cours de la même période de l'année 2014, enregistrant ainsi une baisse de 65,6%, ont indiqué les derniers chiffres de l'API ». Par branche d'activité, les investissements industriels mixtes ont chuté de 44,6% contre une baisse de 72,6% pour les investissements industriels mixtes. Cette chute des IDE aura des retombées fâcheuses sur le taux de chômage qui se chiffre aujourd'hui à 15,3% mais aussi sur la croissance qui retentisse encore et dépendra largement de l'évolution de la situation sécuritaire en Tunisie et surtout chez la voisine Libye. D'ailleurs et comme l'a affirmé récemment le ministre des Affaires Etrangères Mongi Hamdi, la crise en Libye fait déjà fuir les détenteurs de capitaux qui drechignent à s'établir en Tunisie. Les tensions géopolitiques sont à leur paroxysme et les risques de fulmination sont forts probables. D'où l'obligation pour nos politiciens de se concerter autour de l'entreprise afin de préserver ce qui existe déjà et éviter le pire.