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Régression au nom d'une certaine idée de la religion
Publié dans Le Temps le 09 - 08 - 2014

L'accès des femmes tunisiennes aux soins de santé sexuelle et reproductive a connu une régression notable, au cours de ces trois dernières années après la révolution, selon des exposés présentés lors d'un séminaire national organisé, hier, au siège de l'Office national de la famille et de la population à Tunis, à l'initiative de cet Office et du secrétariat d'Etat chargé de la femme, et ce à l'occasion de la célébration de la fête de la femme, le 13 août.
Les raisons en sont, notamment, d'ordre socio- culturel, liées à ce que les spécialistes appellent les déterminants sociaux culturels de la santé.
Dans une intervention sur les déterminants socio- culturels de l'accès aux soins de santé en général et aux soins de santé reproductive et sexuelle en particulier, Dr Salma Hajri a noté que les inégalités sociales entrainent une inégalité dans l'accès aux soins de santé, mais elle a mis aussi en cause la montée du conservatisme, au nom d'une certaine idée de la religion. Elle a signalé en particulier la montée du conservatisme à l'égard de l'avortement chez le corps des sages femmes, bien que l'avortement soit légal en Tunisie. « Les sages femmes dont la majorité porte le semi-voile couvrant les cheveux, a-t-elle dit, cherchent par tous les moyens et dans tous les cas à dissuader les femmes à avorter, usant parfois de manipulations ouvertes dans ce but, comme de dire que l'avortement cause la stérilité, et allant jusqu'à culpabiliser les femmes intéressées, sous tous les prétextes. Au même moment, on demande aux jeunes filles âgées entre 18 à 20 ans une autorisation parentale alors qu'elles sont majeures, et ce même pour les mariées. Dans le secteur privé, on est réticent à l'égard de l'avortement médicamenteux, c'est-à-dire l'avortement au moyen des médicaments seulement, qui est plus efficace que les interventions.
Le ministre de la Santé publique, Mohamed Salah Ben Ammar, a signalé aussi le recours fréquent à l'avortement pour se débarrasser de l'enfant alors qu'il n'est pas une méthode contraceptive, déclarant qu'une grossesse sur trois est arrêtée au moyen de l'avortement, tandis que la prévalence contraceptive reste aux alentours de 60%, c'est-à-dire la moyenne relative à l'utilisation des moyens contraceptifs qui est légale et permise en Tunisie, sans réserves et bénéficie même de l'encouragement officiel des autorités. Comment expliquer alors le recours fréquent à l'avortement pour se débarrasser des enfants ? Est-ce parce qu'ils sont conçus en dehors des voies légales et tolérées ?
Des acquis en danger !
Pourtant grâce à la politique avant-gardiste appliquée en Tunisie en ce qui concerne la liberté de conception pour la femme, spécialement, à travers l'espacement des naissances et l'utilisation des moyens contraceptifs, plusieurs acquis ont pu être enregistrés en matière de population, comme la réduction de l'indice de fécondité qui est ramené à 2,2 enfants par famille, contre 7 enfants environ au lendemain de l'indépendance, il y a 58 ans.
La fête de la femme, le 13 août, coïncide avec la promulgation du Code du statut personnel (CSP), en Tunisie, à cette date, en 1956 et la consécration de l'émancipation juridique de la femme en Tunisie. Cette année, les tunisiens en célèbrent le 58èmeanniversaire.
Mais autant pour le ministre de la Santé publique que pour Mme Neila Châabane, secrétaire d'Etat chargée de la Femme, la situation de la femme, en Tunisie, sur le plan pratique, n'est pas reluisante et ne se hisse pas au niveau de son statut juridique et de ses nombreux acquis et droits reconnus juridiquement et constitutionnellement. La violence contre la femme revêt, ainsi, une ampleur inquiétante, selon une étude officielle effectuée en 2011.
Mme Neila Châabane a fait état d'un projet de loi global sur la lutte contre la violence subie par les femmes en cours d'élaboration.
La ménopause qui concerne plus d'un million de femmes tunisiennes de plus de 48 ans, selon Dr Salma Hajri, ne bénéficie pas, non plus, de l'attention requise chez le corps médical, ni dans le système de santé publique en général, en Tunisie. Mme Hajri a qualifié la ménopause de parent pauvre de la médecine, alors qu'il s'agit d'une étape caractéristique et entourée de problèmes et de difficultés de santé de toutes sortes dans la vie de la femme et qui nécessite d'autant plus de soins que cette étape, avec l'augmentation de l'espérance de vie chez la femme, peut durer jusqu'à 30 ans.
Mme Hajri a mis en garde, aussi, contre la fréquence de la dépression chez les femmes, notant que 40% des femmes de plus de 45 ans sont menacées par la dépression.
Dans tous ces domaines, ce sont surtout les femmes rurales qui sont les plus défavorisées, ont estimé les intervenants.
Le ministre de la santé publique a souligné que la femme est un indicateur de la vulnérabilité sociale, c'est-à-dire que c'est la femme qui se ressent le plus des périodes de crises et de mutations sociales, comme celle que traverse, en ce moment, la Tunisie. Aussi, a-t-il dit, il faut accorder à la protection de la femme la priorité.


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