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A un mois de la fête de l'Aïd.. Le mouton « pointe » déjà les cornes.. Quelque 200.000 familles libyennes réfugiées dans nos murs : demandes additionnelles
Le prix du mouton de l'Aïd El-Adha, la fête du sacrifice qui sera célébrée cette année le 5 octobre, risque de tutoyer la somme faramineuse de 800 dinars, selon l'Organisation de Défense du consommateur (ODC). Et pour cause : outre les besoins des familles tunisiennes estimés à un million de têtes d'ovins, on recense quelque 200.000 familles libyennes réfugiées dans nos murs. Selon les professionnels du secteur, un déséquilibre entre l'offre et la demande risque, de ce fait, de se manifester. D'autant plus que les habituelles pratiques spéculatives des intermédiaires peux scrupuleux seront certainement au rendez-vous. Le ministère du Commerce a renoncé à son plan initial prévoyant l'importation de 15.000 moutons, pour préserver les réserves en devises du pays en ces temps de fortes pressions sur le budget de l'Etat. D'après les données du ministère de l'Agriculture et de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), 990 500 moutons destinés à la fête du sacrifice sont actuellement disponibles chez les éleveurs professionnels. Quelque 300.000 têtes ovines ont été recensées dans les exploitations familiales. Au total, la production ovine a enregistré cette année une hausse de 9%. «En l'absence de pratiques spéculatives, ce nombre devrait être suffisant vu que les besoins sont estimés à l'échelle nationale entre 800.000 et un million de têtes, familles libyennes comprises», indique-t-on du côté du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait. Pour réguler le marché et combattre la spéculation, le ministère du Commerce a déjà pris la décision d'importer 6 000 têtes d'ovins, soit de l'Espagne ou de l'Irlande, selon le directeur du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait, Lotfi Chammakhi. L'an dernier 12.000 bêtes avaient été importées d'Espagne. En 2012, près de 75 000 moutons avaient été importés de Roumanie. Mais l'opération avait tourné au fiasco. Seuls 35% avaient été écoulés, à des prix de vente proches de ceux du marché. Ces importations avaient soulevé des craintes sanitaires surtout que de nombreuses bêtes avaient péri en mer durant le voyage. Beaucoup de consommateurs se sont, par ailleurs, plaints du goût différent de la viande du mouton roumain ou espagnol. Selon les professionnels, la flambée des prix du mouton depuis la révolution s'explique essentiellement par la baisse drastique des importations des moutons de l'Algérie voisine. Jusqu'en 2010, la viande du mouton d'Algérie a représenté près de 30% du marché des viandes rouges en Tunisie. Mais depuis 2011, on n'importe plus autant de moutons d'Algérie qu'auparavant en raison notamment de la baisse de la valeur du dinar tunisien par rapport au dinar algérien et de la hausse des besoins du marché algérien. D'après les éleveurs, d'autres facteurs expliquent aussi la hausse du prix du mouton en Tunisie. Il s'agit notamment de l'abattage sauvage à longueur d'années des moutons mâles et femelles et de la flambée des prix des aliments, notamment l'orge et de l'avoine.