Prendre la ville comme une galerie ouverte, créer des œuvres pour les gens sans contrepartie. Le "Street Art" est peut-être de la créativité à l'état pur, un véritable musée à l'air libre et des artistes qui offrent gracieusement leurs créations. Né dans les années 1970 à New York, l'art urbain s'étendra au reste du monde, brisant ainsi les frontières. Aujourd'hui, le caractère éphémère de l'art urbain en est la principale caractéristique. Cet art contemporain n'appartient à personne. Mehdi Ben Cheikh, jeune artiste plasticien, résidant à Paris s'est imposé comme l'un des meilleurs représentants du street art. En 2013, j'ai crée la Tour Paris 13. J'ai ramené 108 artistes. Cet événement a eu un grand succès. Nous avons 1800 articles à travers le monde et entre 8 et 12heures d'attente pour visiter la tour. J'ai voulu transiter cette médiatisation sur la Tunisie. J'ai opté pour un nouveau concept. J'ai déposé mes valises dans ce village traditionnel de l'île de Djerba. Véritable musée à ciel ouvert. Djerbahood est un village investi par des artistes venus du monde entier. Karim a invité avant-hier les médias à visiter son village artistique où plus de 150 artistes spécialistes du street art du monde entier ont investi le village de Erriadh sur l'ile de Djerba pour y créer de multiples fresques géantes rassemblées dans le projet Djerbahood : « nous avons voulu faire d' Erriadh, un lieu authentique et traditionnel et un espace d'expression pour chacun des artistes issus de cultures diverses tout en gardant son authenticité, ses petites ruelles et son architecture typique des «houch ». Djerbahood est une nouvelle aventure pour un mouvement en effervescence dans un pays en devenir.» ajoute Mehdi Ben Cheikh. « Pendant les mois de juillet et août nous explique t-il, une sélection d'artistes des quatre coins du monde dont une vingtaine d'artistes tunisiens se sont relayés à raison d'une semaine chacun pour marquer de ses empreintes dans ce village. Une extrême diversité d'artistes provenant d'une trentaine de pays : Brésil, Japon, Chine, Maroc, Arabie Saoudite, Australie, l'Asie,l'Afrique, etc. Les artistes ont été invités à peindre l'œuvre de leur choix en accord avec l'authenticité de l'environnement local pour ne pas dénaturer le village mais lui apporter une valeur esthétique supplémentaire. il s'agit de "faire découvrir aux habitants de nouvelles tendances, et le street art en est une. Chaque artiste a eu la possibilité de réaliser plusieurs murs durant son passage sur place. Ce parcours de murs peints constituera un véritable musée à ciel ouvert sans équivalent au monde. De rues en allées, de maisons chics en bâtisses en ruine, ces oeuvres forment un premier musée des arts de la rue en plein air. C'est un message de paix, d'entente et de partage entre ces différentes communautés. La communauté musulmane et juive s'y côtoie depuis des siècles en paix. Cette initiative artistique, ancrée dans un pays en reconstruction, offrira une nouvelle dynamique d'ouverture à la Tunisie et permettra aux visiteurs de l'île de découvrir un bijou du patrimoine tunisien de façon atypique ». Ces artistes ont pu réinterpréter l'espace urbain avec des personnages issus de leur imaginaire ou de modèles pris sur le vif, en gardant l'état d'esprit du graffiti. Ils ont pu interagir avec les passants laissant la trace d'une posture dans l'espace, d'une histoire, d'un parcours. Une raison du succès de ce village est la présence d'artistes qui comprennent la culture locale, ou du moins qui apprécient ses principes esthétiques. On a eu affaire à des artistes qui bâtissent un dialogue au lieu de simplement apposer leur marque sans qu'elle n'ait de rapport avec la communauté locale. « Djerba Hood » ne cesse d'attirer de nombreux visiteurs locaux et internationaux donnant une grande visibilité à la cité Erriadh à Djerba « Ce Street art est également un formidable outil de promotion de la culture pour tous. Le choix d'exécuter des fresques, en partenariat avec les bailleurs sociaux, ou sur de grands ensembles, participe de cette volonté » conclut Mehdi Ben Cheikh. « Ces peintures ça a ramené du commerce, des touristes et des visages nouveaux, des gens qu'on ne voyaient pas avant »avoue l'hôtelier René Trabelsi « C'est la meilleure façon de promouvoir notre pays.