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On en aura vu de toutes les couleurs... et de tous les «habits»
Publié dans Le Temps le 12 - 09 - 2014

Si la femme a pris les devants depuis l'indépendance afin de revendiquer ses droits au même titre que l'Homme, en le dépassant même dans certains domaines , et ce n'est qu'à son honneur, il n'en reste pas moins que depuis la révolution, le mouvement féministe a connu des colorations différentes sur la base des tendances religieuses et politiques par lesquelles il est animé, et qui sont parfois opposées , voire contradictoires.
Alors que les femmes adeptes du féminisme total et inconditionnel, revendiquent la parité absolue au parlement ou dans les postes de direction, celles qui font référence à l'identité religieuse optent pour une attitude conforme aux normes de la Chariââ, en vertu de laquelle, la tenue vestimentaire est essentielle selon elles. Certes l'habit ne fait pas le moine, mais en ce qui concerne la femme, celle-ci doit se protéger des regards polissons afin de ne pas tenter le diable. C'est l'interprétation restrictive des préceptes coraniques que font les adeptes d'une tenue vestimentaire obligatoire, par laquelle la femme doit cacher ce qu'un faux dévot « ne saurait voir ».
Cacher tout le corps n'était pas jusqu'à une date récente dans nos mœurs.
Il y avait le voile intégral traditionnel, le « Sefsari » pour lequel le leader Bourguiba s'était montré favorable, durant la période coloniale car il faisait la spécificité de la femme autochtone . Cependant, dès l'aube de l'indépendance, il avait incité la femme à s'en débarrasser, pour consolider sa libération et affirmer sa personnalité.
Au fil du temps, la libération de la femme n'a pas empêché qu'elle portât le voile traditionnel, puis le voile importé des pays du Moyen Orient.
La première qui l'avait porté, fut une étudiante qui donna une conférence en présence de Bourguiba vers les années quatre vingt. Cela n'avait pas choqué outre mesure car c'était un choix que faisait délibérément la femme.
Toutefois, à la révolution, et avec la montée de l'extrémisme religieux, certaines femmes étaient acculées à porter le niqab, voile intégral d'une autre envergure qui cache totalement la femme et peut servir de déguisement.
Sur cette base les femmes voilées purent enfin prendre part à la vie politique depuis la Révolution, et ce fut une libération pour elles qui étaient liées durant tout l'ancien régime . Ainsi à l'ANC, plusieurs élues portent le voile à l'instar de la vice-présidente Méherzia Laâbidi. Cela constituait une originalité en soi par apport aux élues du peuple durant l'ancien régime, qui n'étaient pas nombreuses et dont aucune ne portait le voile, car il n'en était aucunement question.
Qu'en est-il du niqab ? est-ce vraiment un choix ou une obligation pour celles qui le portent ?
Les avis sont partagés, mais quoi qu'il en soit les niqabées semblent s'y complaire, estimant en outre que cela ne constitue pas le moindre inconvénient ni le moindre obstacle à l'exercice de leurs activités et à la revendication de leurs droits.
Aujourd'hui, pour les prochaines élections législatives et en plus des femmes voilées, il y des niqabées qui font partie de certaines listes électorales.
En effet, deux niqabées sont parmi les têtes de liste du parti de l'Indépendance Nationale.
C'est ce que contestent plusieurs observateurs, excipant de la nécessité d'identification tant pour les électeurs que pour les élus. Les électeurs sont identifiés, autrement on votera désormais pour des fantômes, martèlent-ils.
Niqab et déguisement
Les ligues de la protection de la protection, ont donné naissance au Parti de l'indépendance nationale. Une appellation choisie pernicieusement afin de noyer le poisson, comme celle de l'association mère qui n'a de protection de la Révolution que le nom.
Cette même organisation, mise officiellement à l'index comme ayant participé à des opérations de troubles à l'instar de l'attaque de l'ambassade américaine qui avait fait plusieurs morts et blessés, revient sur l'échiquier politique avec un nouvel accoutrement et une autre structure, mais le fond reste le même: l'extrémisme religieux, sous le couvert du parti de l'indépendance nationale. L'ancienne organisation revient donc sur la scène politique avec d'autres atouts atouts puisqu'elle peut exercer pleinement les droits de tout parti politique légalement reconnu, dont notamment la participation aux élections législatives.
Naguère encore organisation à plusieurs ramifications, elle avait profité de tous les évènements pour se manifester, et exprimer son profond sentiment consistant à nourrir un extrémisme religieux, affreusement obscurantiste et s'opposer à toute forme de progressisme et d'évolution de la pensée.
Cette organisation défendait le niqab à l'université, ainsi que dans l'administration et les lieux où il était susceptible de permettre aux auteurs de violence d'agir incognito. D'ailleurs, on avait surpris à l'époque, et alors que le pays était en pleine dérive sécuritaire, des hommes camouflés par le niqab , qui étaient sur le point de commettre des actes de violence. C'était grâce au niqab qu' Abou Yadh a pu quitter la mosquée El Fath , sous l'œil nonchalant ou peut-être complaisant de la police.
Retour attendu ?
Aujourd'hui, cette association convertie en parti légalement reconnu, entend exercer tous ses droits, dont la participation aux législatives avec des femmes têtes faisant des listes électorales et pas n'importe lesquelles : des femmes en niqab.
Elle revendique le droit de tout parti de représente au parlement ses adeptes la catégorie sociale qui la soutient. C'est même inhérent à l'essence même de cette chambre du peuple où toutes les tendances sociales doivent être représentées. Qui défendra les niqabées mieux qu'elles-mêmes ?
Appréhension
Cependant, cette tenue vestimentaire dans laquelle certaines femmes sont englouties, dénote d'une certaine crise d'identité les affectant fortement et faisant qu'elles ne peuvent assumer pleinement leur devoir d'élues du peuple.
D'autant plus que le choix de l'électeur doit se faire dans la transparence et la clarté, ce qui se contredit en l'occurrence avec le vote d'une niqabées qui cache une partie de son identité. En prenant la parole à l'hémicycle elle doit avoir tous les atouts pour défendre les droits des citoyens. Parmi ces atouts il y a la tenue et la manière oratoire par laquelle elle est susceptible de convaincre. Peut-elle y parvenir en étant emmitouflée dans son niqab ? ce n'est pas évident mais ce n'est pas exclu également
Par ailleurs ceux qui s'opposent à l'élection des niqabées , appréhendent en outre que des incidents puissent survenir à la suite d'un déguisement au moyen du niqab, d'un terroriste qui peut passer pour une élue en niqab.
Il faudrait pour cela préconiser des moyens de contrôle au sein de l'hémicycle pour éviter de tels incidents.
Quoi qu'il en soit, et comme le pensent la plupart des observateurs, la présence des niqabées au sein du parlement ne constitue ni un danger ni un obstacle à la défense des intérêts de peuple au sein de l'hémicycle où toutes les tendances doivent être représentées dans un système démocratique, sans aucune discrimination de nature à léser certaines personnes, et porter atteinte à la défense des droits et des libertés.
Ces dernières sont les mêmes aussi bien pour les électeurs que pour les élus.
Pourvu que les élections se passent dans la transparence et l'égalité de tous devant la loi...


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