La dame clamait tout au long de l'enquête son innocence des faits qui lui sont reprochés. Elle s'est trouvée, malgré elle, impliquée dans une affaire de falsification de documents et arnaque élaborée et planifiée par son époux. Une fois son forfait accompli ce dernier s'est enfui à l'étranger laissant son épouse se débattre seule pour fournir les preuves de son innocence de cette accusation. Le plaignant est propriétaire d'un terrain destiné à la construction. Il connaissait parfaitement l'inculpé. Harcelé par plusieurs créanciers pour régler ses dettes, il a demandé à l'inculpé de lui prêter de l'argent. Il a déposé son terrain comme garantie de remboursement. Venu le délai de remboursement, l'inculpé sans avertir le propriétaire est allé établir un acte de ventes et inscrire la propriété du terrain au nom de son épouse. Confronté à des difficultés administratives, il a utilisé un tampon falsifié de la direction des recettes de finances. Du jour au lendemain le propriétaire du terrain s'est trouvé dépossédé de son bien en faveur de son créancier. Il a déposé plainte demandant la récupération de son bien contre le payement de ses dettes. Seulement le nouvel acquéreur avait bien planifié son coup. Il a inscrit le terrain au nom de son épouse. Cette dernière s'est trouvée mêlée à cette histoire sans qu'elle ne sache les tenants et aboutissants. Sur ordre du procureur de la république, une enquête a été ouverte. L'inculpé a été interpelé. Il a répondu qu'effectivement il avait prêté de l'argent au propriétaire du terrain et que ce dernier ne s'est pas conformé à la date de remboursement. A partir de là il est devenu propriétaire du terrain selon l'acte signé par les deux partenaires auprès d'un huissier notaire. Pour l'accomplissement des formalités de transaction il a confié l'affaire à un parent qui s'est chargé de déposer le nouvel acte auprès de la direction de la propriété foncière. Il a été laissé en liberté provisoire en attendant la poursuite des investigations, toutefois il a été convoqué de nouveau pour les besoins de l'enquête. Il ne s'est pas présenté et les enquêteurs se sont rendu compte qu'il est parti à l'étranger et qu'il sera désormais considéré en état de fuite. Comme le terrain est enregistré au nom de son épouse cette dernière a été convoquée. La dame est tombée des nus. Elle n'avait aucune idée sur la transaction. Elle a expliqué qu'elle est professeur de langue Française et qu'elle était tout le temps prise par son travail et qu'elle ne s'est jamais mêlée des transactions effectuées par son mari. Ce dernier agissait seul et ne l'avait pas informée de cette histoire de terrain. Aussi elle a précisé qu'elle n'avait signé aucun document qui pourrait l'impliquer dans une affaire louche. Elle s'est dite prête à se désister de ses parts dans toute acquisition d'un bien illégal. Elle a affirmé que son époux a quitté le territoire dans des circonstances énigmatiques car le plaignant l'avait menacé à plusieurs reprises qu'il allait tout faire pour le mettre en prison. Pour terminer elle a déclaré qu'elle ne pouvait être responsable des actes de son mari. Son avocat a épousé cette thèse et a demandé la remise en liberté de sa cliente. L'avocat a expliqué que l'époux en fuite avait toujours effectué des transactions en mettant sa femme comme partie prenante sans que celle-ci ne le sache, aussi rien ne prouve que la transaction, objet de cette plainte, n'est sujette à des poursuites puisque l'époux a été laissé en liberté et aucune interdiction de quitter le territoire ne lui a été signifiée. Il a donc quitté le pays légalement. Le juge d'instruction a décidé de placer la dame en détention et l'a accusée de falsification d'un document officiel pour s'approprier un bien. La dame a clamé son innocence. Elle comparaîtra en état d'arrestation dès l'ouverture de l'année judiciaire devant une chambre criminelle alors que son époux sera jugé par contumace.