La vague de chaleur, lourde parce que humide, qui a sévi ces derniers jours a été très mal supportée par les citoyens, notamment par ceux qui travaillent au soleil, et pas dans les bureaux climatisés. De plus, les Tunisiens n'y sont pas habitués en début d'automne ! Une semaine entière sous plus de 40° à l'ombre, c'est inédit cette année : une école française installée à Tunis a fermé ses portes jeudi à cause de cette température trop élevée pour la saison ; ce n'était pas le cas pour nos écoles « indigènes » ! Il paraît que nos écoliers supportent mieux les coups de soleil et la canicule ! Il semble aussi qu'ils ont une prodigieuse capacité de suivre leurs cours convenablement dans des salles de classe-fournaises ! Le Ministère de l'Education suspend les cours seulement lorsqu'il s'agit de neige et de routes coupées en hiver ; quant à les arrêter en cas de chaleur excessive, cela relève de l'impossible ! Qu'on nous cite une seule exception à cette règle aberrante suivie depuis des décennies maintenant ! Les autres administrations, non plus, ne s'empêchent pas de travailler même à 50° à l'ombre et sans climatisation dans les bureaux ! le travailleur tunisien est souvent perçu par ses employeurs comme une bête de trait ou de somme dont ils ne mesurent pas la souffrance sous le poids de l'effort et dans les conditions lamentables où il exerce son métier ! Idem pour les écoliers qu'on prépare manifestement à ce type de conditions infernales une fois qu' ils seront grands. Classeshumides, mal (ou pas) aérées, exposées à la chaleur et au froid, vétustes, en état de délabrement avancé, guère sécurisées de l'intérieur comme de l'extérieur ; tout cela inquiète peu les responsables qui, eux, jouissent de tout le confort là où ils travaillent et là où ils vivent avec leurs familles (très souvent aux frais du contribuable lequel se trouve être le parent d'un élève défavorisé !). Verrons-nous un jour nos écoles se doter de climatiseurs pour rafraîchir et chauffer leurs salles ? Ne rêvons pas trop, les candidats aux prochaines élections législatives et présidentielles ont consigne de ne pas trop mentir au peuple ! Insolations délirantes Il y a lieu de remarquer que cette semaine qui s'achève a vu le nombre des candidats à la présidentielle s'accroître en fonction de la hausse de la température ! Vendredi dernier par exemple, il y avait plus de prétendants que jeudi ; mercredi il y avait plus de candidats que mardi et lundi ! Est-ce que le « phénomène » s'explique scientifiquement ? Qui sait ! Peut-être que les coups de soleil chauffent les esprits de certains jusqu'à leur faire croire qu'ils sont présidentiables ! Hamadi Jebali, lui, a au contraire préféré se retirer de la course à Carthage ! Sans doute a-t-il été assez lucide pour comprendre qu'il a peu de chances d'être élu après son aveu d'échec inoubliable lorsqu'il était chef du premier gouvernement troïkiste ! Pour d'autres bien moins raisonnables que lui, le palais de Carthage peut ouvrir ses portes au premier et à la première venus ! Ilsuffit d'avoir quelques milliers de signatures et l'appui d'une dizaine de députés pour donner du crédit à sa candidature ! Ah oui, pourquoi pas se munir à cet effet d'un certificat médical attestant la bonne santé du concurrent, prouvant par exemple qu'il n'est pas victime d'une méchante insolation ! Qu'importe le nom ou l'intégrité du médecin qui a délivré le certificat ; pourtant, tout le monde sait maintenant ce que valent ces attestations et la manière dont on les obtient ! Nous avons en mémoire l'exemple d'un toubib corrompu qui vous signait un certificat de bonne santé à un mourant ! Il délivrait ses attestations contre cinq dinars, puis dix, ensuite vingt et plus tard, il les proposa même à cent dinars et plus ! Automne du jihadisme ? Il paraît d'après l'institut national de la météo que les températures vont enregistrer une baisse sensible à partir de demain soir ! Si la prévision se confirme, ce sera une bonne nouvelle pour beaucoup de Tunisiens ! Mais en sera-t-il de même pour les producteurs de grenades ! D'après les connaisseurs, ce sont les fortes chaleurs du début de l'automne qui font mûrir les graines croquantes et juteuses de ce fruit ! ils parlent alors des «siestes de la grenade» ! Pourtant, au marché, les grenades exposées cette semaine sur les étals sont encore vertes ! Elles ont raté les «siestes» de cette semaine-ci ; un peu comme les terroristes de Kasserine et leurs complices trafiquants lesquels ont essuyé de lourdes défaites en cette deuxième quinzaine de septembre ! Nombreux parmi eux sont ceux que la garde nationale, les douanes ou l'armée ont «cueillis» à froid ! Le jihadisme local connaît sa plus mauvaise saison ; le jihadisme régional et international, non plus, n'est pas à la fête en ce début d'automne ! Faut-il pour autant crier victoire ? Absolument pas ! C'est encore trop tôt, et les grenades des terroristes ne sont pas toutes saisies ni désamorcées ! Donc à tout moment, elles peuvent servir et tuer !