" Quand on compte sans la providence on court le risque de se mécompter".Cette boutade de Madame De Sévigné, reste toujours vérifiée et constitue une vérité tangible et valable en tout lieu et en tout temps. " Gabin " un repris de justice notoire qui passa sa vie en alternance entre la prison et la maison de ses parents était de ceux qui se croyaient infaillibles. Il avait seize ans lorsqu'il a été condamné pour la première fois, par le tribunal des enfants à une peine de prison avec sursis. Ayant quitté l'école, à la mort de son père , il se trouva, étant l'aîné, obligé de subvenir aux besoins de sa mère et de ses trois petits frères. Il choisit de ce fait le chemin le plus court, mais certainement pas le plus efficace, pour gagner de l'argent: le vol. Non pas au-dessus d'un nid de coucou, mais au-dessus des maisons qu'il prit l'habitude de cambrioler avec des complices , avec lesquels il lia connaissances afin de l'aider dans cette tâche. Dans le quartier où il était né, le surnom de Gabin lui avait collé depuis l'âge de quinze ans, où il aimait aller au cinéma, pour regarder les polards ou les films de Western. Il avait été impressionné par les rôles joués par Jean Gabin dans certains films policiers tels que " le clan des siciliens ". Il essayait après chaque film, d'imiter devant ses amis, ce célèbre acteur, dont il devint l'homonyme. A vingt ans, il était convaincu qu'il devait penser à son avenir et faire une rupture avec la délinquance. Aussi, avait-il fait des pieds et des mains pour avoir un passeport , afin d'aller en Europe à la recherche d'une avenir meilleur. Il choisit de s'installer en Italie. Il resta sept ans à la file, sans rentrer au pays. Sa pauvre qui s'inquiétait pour lui , était rassurée toutes les fois qu'elle recevait un petit mandat de sa part. Lorsqu'il rentra pour la première fois après cette très longue absence, " Gabin " était méconnaissable. Il était devenu d'un embonpoint assez visible, qui lui donna une meilleure allure, de celle qu'il avait lorsqu'il était maigre comme un clou et toujours mal accoutré. Ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Il était très bien habillé, avec une gourmette au poignet et une chaînette en or 24 carats au cou. Il avait amené d'Italie une voiture luxueuse de dernier cri. Sa pauvre mère était très contente de le recevoir et ses youyous retentissaient inlassablement dans tout le quartier. " Gabin " lui amena une multitude de cadeaux. Cependant il lui annonça qu'il ne restait que un mois, seulement un petit mois. Il devait repartir en Italie où il avait beaucoup d'engagements. Cela dit il ne lui avait pas précisé au juste quel était le travail grâce auquel il pouvait apparemment mener désormais la belle vie. Il était dans les affaires disait-il. Sa mère n'étant pas fouineuse, n'avait pas insisté sur ce point, pourvu que son fils fût heureux et content ; c'était ce qui lui importait le plus. Dès la première semaine, il décida de revoir la jeune fille répondant au nom de Najette, qu'il avait connue depuis l'adolescence, et avec laquelle il perdit tout contact depuis qu'il partit pour la première fois en Italie. Il alla au volant de sa voiture décapotable jusqu'à son domicile. Il klaxonna plusieurs fois, mais personne ne répondit. Il conclut qu'il n'y avait personne à la maison et rebroussa chemin. Mais en cours de route il l'aperçut et son cœur se mit à battre. Elle avait embelli. Mais cependant, elle était accompagnée d'un jeune homme. Après une petite hésitation " Gabin " s'arrêta à leur niveau pour les saluer. " Najette " le reconnut après un moment d'hésitation. Elle rougit, et pour sauver la situation elle lui présenta son mari. " Eh oui, le temps passe vite ! tu es déjà mariée, alors que je t'ai laissée presqu'une enfant. " lui dit-il soupirant en affichant une très grande amertume. Puis il partit sans demander son reste, laissant le mari qui tombait des nues, coi et perplexe. Puis revenant à la charge il la revit une deuxième fois en tête-à-tête, puis une troisième, une quatrième , et ainsi de suite jusqu'à ce que les contacts se multiplièrent. La jeune épouse prit l'habitude de le voir, à l'insu de son mari. Gabin qui repartait bientôt en Italie,essaya de la convaincre de laisser tomber son mari et de partir avec lui et elle en fut tentée. Mais entre-temps le mari eut vent des escapades de sa femme, ainsi que de son intention de le quitter. Il alla s'expliquer avec Gabin,et celui-ci ne le ménageant aucune, lui dit qu'il avait effectivement l'intention de partir ave Najette,car il l'aimait depuis très longtemps. Le mari ayant mal pris la chose, une dispute éclata entre eux, et des voisins étaient accourus pour les séparer. Le mari furieux lui dit ", je ne te laisserai jamais faire ça ; je te tuerai au besoin, pour t'en empêcher. " Le lendemain Gabin se dirigea, tôt le matin vers le parking, pour sortir sa voiture. A peine avait-il mis la main sur le poignet de la portière, qu'il sentit un violent coup par-derrière au rein gauche, qui l'affaissa par-terre. Il poussa un grand cri et perdit connaissance. Le gardien du parking,qui entendit le cri de la victime accourut, pour s'enquérir de ce qui arrivait. A part Gabin gisant dans une mare de sang, il ne put constater rien d'autres. Il appela les secours, mais Gabin mourut sur le chemin de l'hôpital. Une enquête fut ouverte, et le mari qui fut impliqué,put prouver son innocence,ayant un alibi solide, établissant qu'il ne se trouvait pas sur les lieux du crime au moment précis des faits. Cependant, au cours de la perquisition, au domicile de la victime, une quantité importante d'héroïne, avait été découverte par la police , dans les affaires de " Gabin ". Cette découverte avait une relation avec ce crime qui pourrait être un règlement de compte. Gabin avait-il des contacts avec les mafieux ? Sinon qui avait intérêt à commettre un crime aussi lâche ?