Au vu de la situation sociale marquée par des grèves illimitées en cascade et tenant compte d'une étude récente sur la « valeur » du travail dans notre pays, qui n'existe plus que dans les discours des hommes politiques déclassés ou en faillite, il serait peut être urgent de modifier quelques articles de la Constitution ! Ainsi, l'article deux pourrait être modifié ainsi : « La grève n'est plus un droit... mais un devoir ». S'il vous plaît ! L'article trois pourrait aussi stipuler : « Les Tunisiens et les Tunisiennes, seront tous recrutés à la fonction publique », puis alinéa 2 : « Les Tunisiens n'ont plus de devoirs... Ils n'ont que des droits » ! Voilà où la Tunisie est menée depuis que la revendication sociale et politique ont été combinées pour bloquer les rouages de l'Etat et de la production. Ça fait quatre ans que le glissement s'opère sans tenir compte de la réalité des choses et de l'économie. Mme Bouchamaoui, présidente de l'UTICA, mais aussi amie des travailleurs, n'arrête pas de tirer la sonnette d'alarme. Le pays se dirige tout simplement vers l'impasse globale et la faillite si on ne met pas un bémol aux grèves « sauvages... autorisées », de fait qui s'acharnent à mobiliser la fermentation sociale revendicative, alors qu'il n'y a plus de croissance à partager depuis belle lurette. Certains avancent tranquillement l'argument de la cherté de la vie et de la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens dans leur globalité et pas seulement des classes laborieuses, pour exiger du gouvernement des augmentations de salaires et primes de compensation. Ceci aurait été acceptable et légitime, si le gouvernement et le pays avaient les ressources pour répondre aux exigences des uns et des autres. Mais la vérité amère du terrain, montre à quel point l'économie et les finances publiques et privées sont défaillantes du fait de cette longue période d'inactivité, du laisser faire et des grèves à répétition. L'image réelle et dramatique, c'est celle d'un homme qui ne peut porter qu'un sac de 50 kilos et qu'on l'oblige à soulever un fardeau de 100 kilos et plus. Avec l'effort multiplicateur, il risque tout simplement l'arrêt cardiaque. Il va falloir à un moment ou un autre arrêter la pression sur l'Etat et le gouvernement qui est obligé sous la contrainte sociale de céder et de signer des engagements qu'il ne peut pas tenir parce que irréalistes et non raisonnables ! Les Cubains depuis un demi siècle n'arrêtent pas de partager la pauvreté, parce qu'ils ont institué un système anti-productif, alors que leurs cousins, les Chinois, qui font la messe à la même « église » marxiste, ne font que partager la richesse, parce qu'ils ont adhéré au système universel, du travail et de la production et des valeurs libérales de l'économie mondiale et de la concurrence. Qui a entendu parler d'une « grève » en Chine populaire ! Quant à la Corée du Sud, en 1960, elle avait un PIB inférieur à celui de la Tunisie, et aujourd'hui, nous importons ses véhicules et autres gadgets parce que tout simplement, nous avons fait de la revendication sociale une deuxième religion et du syndicalisme corporatiste une sacralité. Aucun gouvernement au monde, harcelé comme le nôtre, celui présent, et le futur en difficile accouchement, ne peut faire face à la perturbation permanente et généralisée du travail. Ce que nous vivons, de fait, c'est une grève « générale » au niveau mental qui fait que nous voyons notre pays descendre aux enfers, sans réagir et dire : Arrêtons les dégâts... faisons une pause de trois ans et un nouveau contrat social, qui permet au gouvernement de parer au plus pressé, et d'engager les réformes nécessaires pour le moyen et le long terme avec une amélioration réaliste et justifiée de salaires et primes des travailleurs. Attentions, la poule aux œufs d'or est en réanimation avancée. Pourvu que le prochain bulletin de santé n'annonce pas sa mort clinique. Alors, bon nombre de citoyens iront à ses obsèques... Les larmes aux yeux, parce qu'ils auront perdu leurs emplois ! K.G